Mgr Pontier, archevêque de Marseille, a déclaré dans son homélie de Pâques :
"L’Église a reçu de la résurrection du Christ et de ses rencontres
sous forme visible avec ses disciples la conviction de la grandeur de
tout homme dans son corps et dans son esprit, dans cette unité
constitutive qui le caractérise, le différenciant ainsi des purs esprits
ou du reste des créatures. Quand nous proclamons la dignité de l’homme, nous la proclamons de son
corps et de son esprit. Ni le degré de beauté des corps, ni celui de la
finesse des esprits ne le rendent plus ou moins homme. L’être humain
indivisible est le sujet de cette dignité fondamentale.C’est à cette lumière ou dans cette conviction que les chrétiens sont
des chantres de la grandeur de tout homme, des défenseurs de sa
dignité. C’est à partir de là que l’Église proclame la dignité de
l’embryon humain, qui mérite les marques de respect dues à une personne
humaine. A partir de là que la mise à mort de l’embryon ou son
utilisation comme matériau de recherche lui semblent impensables et
inacceptables. C’est encore à partir de là qu’on ne peut faire du corps
de chair, comme dans le principe de la gestation pour autrui, une
marchandise négociée ici et produite là-bas, au gré des désirs des uns
et des besoins des autres. C’est aussi à partir de là que le respect de
l’unité du corps et de l’esprit ne s’accommode ni de pratiques
échangistes, ni de la prostitution. C’est toujours à partir de là que la
peine de mort est dénoncée comme un acte immoral et que la torture ne
saurait être justifiée. C’est enfin à partir de là que l’acte
d’euthanasie est considéré comme un homicide et l’acharnement
thérapeutique comme un excès de pouvoir. Toucher au corps, c’est toucher
à une personne humaine. Respecter l’homme, c’est rendre à son corps, en
toutes ces diverses circonstances, les marques de respect dues à une
personne.Notre foi en la résurrection de la chair est une lumière qui
maintient humaine l’humanité. Elle l’invite au plus grand respect pour
celui qui se présente comme un être à aimer, un frère en humanité
aujourd’hui et pour toujours. Et « toujours » signifie jusque dans la
gloire de Dieu avec ce corps glorieux habité d’une âme apaisée, guérie.
L’homme sera enfin disponible sans réserve pour la vie en Dieu qui est
une vie de communion dans l’amour."