Interrogé dans Var Matin, Mgr Rey évoque l’immigration puis la proposition de loi Gaillot sur l’avortement :
Devant les migrants sur l’île de Lesbos, le pape François a appelé à mettre fin au “naufrage des civilisations”. Et l’immigration est au cœur de la campagne électorale en France. Qu’en pensez-vous?
La première chose est d’aider les gens à rester sur place, s’organiser au niveau international pour aider ces pays parfois en difficulté, en guerre, en crise économique, politique, à résoudre ces problèmes. Le premier droit de quelqu’un c’est de vivre dans son pays. La deuxième chose, dans les populations qui viennent, c’est de distinguer les situations d’urgence extrême – quand quelqu’un est en train de se noyer, on ne peut pas le refouler, c’est un principe d’humanité – et l’organisation par des bandes plus ou moins mafieuses, qui ont des intérêts économiques et mercantiles, de ces migrations. Il faut lutter efficacement contre ces réseaux.
Sur l’immigration, il y a un devoir de charité, de justice, ils partent parce qu’ils ont faim, pas d’avenir. Et ensuite, faire le discernement entre des populations qui peuvent s’intégrer – l’histoire de notre pays a toujours connu des flux migratoires continuels — et l’accueil ou l’installation de populations qui pourraient déstabiliser aussi notre propre système. La difficulté c’est le caractère massif des populations: jusqu’où une population comme la nôtre peut, pour maintenir une cohérence interne, intégrer, assimiler, accueillir? C’est une question qu’il faut se poser.
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Les députés ont voté l’allongement de la durée légale pour avorter de 12 à 14 semaines, le texte doit passer au Sénat. Est-ce un progrès?
C’est quelque chose pour moi d’affligeant, d’extrêmement offensant de refuser l’existence à ce petit être, qui n’est qu’un fœtus. À quel moment je peux décider que c’est un être vivant qu’on doit respecter, ou un déchet qu’on doit éliminer? C’est le même être. Depuis la conception, il y a une continuité génétique dans la germination de la vie à l’intérieur des seins de la mère. On mesure l’humanité de la société à sa capacité de prendre en compte la fragilité et le respect de la vie.