Mgr Joseph Strickland a partagé avec LifeSiteNews une lettre que lui a envoyée Mgr Athanasius Schneider l’encourageant et le remerciant pour son témoignage en faveur de la foi catholique. Mgr Schneider affirme que c’est à cause de cette foi que Mgr Strickland est désormais menacé d’être expulsé de son diocèse de Tyler, au Texas, mais insiste sur le fait que les futurs papes le remercieront pour sa fidélité. Lettre complète, datée du 2 août 2023 :
Votre Excellence, Mgr Strickland, cher et estimé frère dans l’épiscopat !
C’est pour moi un privilège et une joie de vous exprimer toute ma gratitude et mon estime pour votre dévouement intrépide à garder, transmettre et défendre sans compromis la foi catholique, que les apôtres ont transmise à l’Église et avec laquelle toutes les générations de catholiques, en particulier nos ancêtres, nos pères et mères, nos prêtres et religieuses catéchistes, ont été eux-mêmes nourris. En toute vérité, nous pouvons vous appliquer, cher Mgr Strickland, ce que saint Basile avait déclaré en son temps : « La seule accusation qui est désormais sûre d’entraîner une punition sévère est le respect soigneux des traditions des Pères. » (Ép . 243)
Permettez-moi de partager avec vous les paroles suivantes, très actuelles, du même grand et saint évêque :
« Les doctrines de la vraie religion sont renversées. Les lois de l’Église sont devenues confuses. L’ambition des hommes, qui n’ont aucune crainte de Dieu, les précipite vers les postes élevés de l’Église, et ces fonctions élevées sont maintenant publiquement connues comme le prix de l’impiété. Le résultat est que plus un homme blasphème, plus les gens le considèrent comme un bon évêque. La dignité cléricale appartient au passé. Il y a un manque total d’hommes qui font paître le troupeau du Seigneur avec connaissance. Les hommes d’Église en position d’autorité ont peur de parler, car ceux d’entre eux qui ont accédé au pouvoir par intérêt humain sont les esclaves de ceux à qui ils doivent leur avancement. La foi est incertaine ; les âmes sont plongées dans l’ignorance parce que les adultères de la parole imitent la vérité. La bouche des vrais croyants est muette, tandis que toute langue blasphématoire s’agite librement ; les choses saintes sont foulées aux pieds. (Ép. 92) »
Nous vivons en effet à une époque telle que la décrit saint Basile avec une similitude frappante.
Les paroles de saint Basile dans sa Lettre au pape saint Damase, dans laquelle il demandait l’aide et l’intervention efficace du pape, sont pleinement applicables à notre situation actuelle :
« La sagesse de ce monde remporte les plus hauts prix dans l’Église et a rejeté la gloire de la croix. Les bergers sont bannis et à leur place sont introduits des loups cruels qui font chuter le troupeau du Christ. Les maisons de prière n’ont personne pour s’y rassembler ; les lieux déserts sont remplis de foules qui se lamentent. Les anciens se plaignent lorsqu’ils comparent le présent avec le passé. Les plus jeunes méritent encore plus de compassion, car ils ne savent pas de quoi ils ont été privés. (Ép . 90) »
Cher Mgr Strickland, contrairement à saint Basile qui s’est adressé au pape Damase, vous n’avez malheureusement pas la possibilité réelle de vous adresser au pape François pour qu’il vous aide à conserver avec zèle les saintes traditions du passé. Au contraire, le Saint-Siège vous met maintenant sous surveillance et vous menace d’intimidations et de privation du soin épiscopal de vos ouailles à Tyler, essentiellement pour la seule raison que vous, comme saint Basile, saint Athanase et bien d’autres confesseurs-évêques dans l’histoire gardez les traditions des Pères ; seulement parce que vous ne passez pas sous silence la vérité, seulement parce que vous ne vous comportez pas comme bon nombre d’évêques de notre époque, qui – pour reprendre les mots de saint Grégoire de Nazianze –
« servent les temps et les revendications des masses, laissant leur bateau au vent qui souffle en ce moment, et tels des caméléons savent donner à leurs mots des sens différents », De vita sua (Carmina) 2, 11).
Cependant, cher Mgr Strickland, vous avez le bonheur que tous les papes du passé, tous les courageux confesseurs-évêques du passé, tous les martyrs catholiques qui, selon les paroles de sainte Thérèse d’Avila, étaient « résolus à subir mille morts pour un seul article du credo » (Vie de Thérèse de Jésus, 25 : 12), vous soutiennent et vous encouragent. De plus, les petits de l’Église prient pour vous et vous soutiennent ; il s’agit d’une armée toujours croissante, mais petite, de fidèles laïcs – aux États-Unis comme dans le monde entier – qui ont été rejetés aux périphéries par des ecclésiastiques de haut rang, même au Vatican, dont les principales préoccupations semblent être de plaire au monde, de promouvoir leur agenda naturaliste et d’approuver le péché de l’activité homosexuelle sous couvert d’accueil et d’inclusion.
Cher Mgr Strickland, merci d’être résolu « à servir le Seigneur et non le temps », comme l’a un jour demandé saint Athanase aux évêques (Ep. ad Dracontium ). Je prie pour que davantage d’évêques de nos jours puissent, comme vous, élever leur voix pour défendre la foi catholique, fournissant ainsi une nourriture spirituelle et une consolation à de nombreux catholiques, qui se sentent souvent abandonnés comme des orphelins.
Les futurs papes vous remercieront certainement pour votre fidélité intrépide à la foi catholique et à ses saintes traditions, par lesquelles vous avez contribué à l’honneur du Siège apostolique, en partie assombri et souillé en notre funeste époque.
Que Saint Joseph, votre patron, le « bon et fidèle serviteur », soit toujours à vos côtés et que la Bienheureuse Vierge Marie, notre douce Mère céleste, destructrice de toutes les hérésies, soit votre force et votre refuge.
Avec une profonde estime, unis dans le saint combat pour la Foi et dans la prière,