Homélie de Mgr Laurent Ulrich, mardi soir, lors de la messe pour les responsables politiques en l’église Sainte-Clotilde :
Il est bon de vous entendre appelés par le Seigneur ses amis. Bien sûr, vous êtes des serviteurs et vous avez choisi de servir la France et vos compatriotes : c’est une ligne, probablement difficile à certains jours, et qui demande vigilance pour ne pas se laisser entraîner sur des chemins de traverse. Serviteurs du Seigneur et des autres, mais aussi amis ! Dans une relation d’égalité, de reconnaissance mutuelle, de compagnonnage, de réciprocité et d’intimité. Cultivez cette relation que le Seigneur vous offre.
Il vous a choisis : c’est cela qui vous a déjà conduit à choisir le service politique … Parce qu’Il vous avait fait signe. Sentez-vous gratifiés de cette joie qu’Il vous fait. Reposez-vous en Lui et sur Lui ; appelez ses conseils, à travers la prière, l’Évangile que vous pouvez prendre le temps de lire, et aussi le conseil spirituel que vous pouvez trouver ici ou ailleurs.
Mais, dans la première lecture, lecture proposée par la liturgie pour un pasteur comme le fut le pape Jean XXIII, il vous appelle à être comme des anciens, c’est à dire des sages, des conseillers, des modèles au milieu du peuple. Peut-être n’est-ce pas évident de vous considérer ainsi. Certes, vous êtes au milieu de plusieurs centaines de députés et sénateurs ; et vous ne surjouez pas votre rôle … Mais vous êtes des personnes qui, dans leurs responsabilités, ont souci de tous et du peuple tout entier. Vous portez une belle responsabilité.
Et vous la portez dans un moment de l’Histoire où vous êtes exposés comme chrétiens. Quand l’apôtre Pierre écrit, il s’adresse à des gens peu nombreux, dispersés au milieu d’un monde qui n’est pas chrétien. Ce n’est pas tout-à-fait le cas, parce que nous sommes dans un monde qui a été fortement marqué par le christianisme ; même si la pratique religieuse a beaucoup diminué, demeure présente chez nous une conception de la vie héritée de cette anthropologie chrétienne, évangélique.
Dans la mission du législateur qui est la vôtre, portez cette assurance que vous n’êtes pas au service d’une opinion majoritaire et pas forcément durable, mais au service d’une plus grande humanité de notre monde.
Dans le débat qui s’annonce autour de la fin de vie, nous pouvons comme chrétiens et vous comme parlementaires, nous souvenir que l’appel de la plus grande fraternité est un appel à aider à vivre l’approche de la mort. Nous pouvons nous souvenir qu’il y a beaucoup d’aidants, d’accompagnateurs qui témoignent de l’intensité de vie qui se révèle à travers ces compagnonnages : il est indispensable de donner la parole à ces personnes. Nous souvenir aussi que beaucoup de ceux qui ont réclamé la mort ne l’appellent plus si fort quand ils ont pu entrer en soins palliatifs : il faut entendre ce qui se dit dans les hôpitaux où se prodiguent ces soins. Nous souvenir encore que ce n’est pas une loi de plus qui va résoudre tous les problèmes de conscience et les cas toujours nouveaux et douloureux qui se présentent : il y a une vraie sagesse à ne pas sans cesse revenir sur des lois votées depuis trop peu de temps pour qu’elles aient pu être appliquées, et même seulement être suffisamment connues.
Prions et demandons au Seigneur le courage et l’espérance de réfléchir, de parler et de décider en conscience. Demandons à tous ceux et celles qui le veulent bien, croyants ou non, de soutenir par leur engagement, leur pensée profonde et leur prière, une démarche qui ne soit pas un projet éphémère aux conséquences regrettables sur le désir de vivre dans notre société tout entière. Ne faisons pas en sorte que des personnes malades ou seulement atteintes par les marques de l’âge en viennent à penser que leur disparition de cette terre soit un bienfait pour les autres. Ne laissons s’installer chez personne la crainte, qui serait un poison subtil, d’être un jour considéré comme un poids excessif sur sa famille et ses proches. Ne laissons personne s’enfermer dans une solitude telle que seule l’aide à mourir procurée par un proche lui paraisse comme la seule issue possible. Au contraire faisons entendre la voix de ceux qui procurent une aide fraternelle à vivre, de ceux qui s’approchent des personnes qui ont besoin d’être écoutées, accompagnées, apaisées, réconciliées parfois avec leur entourage, avec elles-mêmes ; les personnes qui veulent vivre jusqu’au bout, celles qui veulent espérer de nouveau, même au moment de partir.
Frères et sœurs parlementaires de notre Nation, nous sommes ici avec vous ce soir pour prier ensemble pour tout notre peuple. Nous avons vécu depuis le début de 2020 des moments forts dans lesquels nous avons lutté ensemble pour protéger la vie menacée par un virus actif et violent. Vous avez aussi pris bien des orientations pour la protéger aussi des accidents de la route, des dangers de l’alcool et d’addictions mortelles, et de bien d’autres périls : que le Seigneur vous soutienne encore et nous encourage tous dans l’amour de la vie qu’Il nous a généreusement donnée. Nous n’en faisons pas un combat idéologique, mais nous portons cette intention comme une prière instante adressée au Seigneur qui a donné sa vie pour tout homme.
Collapsus
Intention louable mais propos bien tièdes par rapport à l’importance de l’enjeu à savoir l’élimination de nos anciens devenus inutiles.
Je pense à quelques prédicateurs traditionalistes qui n’ont pas la langue de bois mais celle de Dieu et qui auraient utilisé les mots qui frappent et qui même peuvent susciter la crainte pour son propre salut, vous savez ces mots qu’on a tous entendu un jour du haut d’une chaire et qui demeurent dans les replis de notre mémoire quand il s’agit de prendre une décision importante.
AnneR
Exactement “Collapsus”, le mots juste aurait été “SACREE” pour qualifier la vie humaine.
Les seuls points de référence qui ont “droit de citer” sont les Dix Commandements et non l’entre-soi des pensées et décisions humaines.
zongadar
Quelle molle doctrine, ça fait pitié! Mais bon, il ne serait sans doute pas là où il a été mis…