Mgr Cattenoz a signé le 22 mars une "lettre ouverte aux candidats" qui ne devrait pas passer inaperçue tant par la force de son contenu que par le fait qu’elle éclaire les fidèles sur les critères de choix en matière électorale.
Son constat sur la situation en France est lucide : "MESDAMES ET MESSIEURS LES CANDIDATS, quand je vous écoute, j’ai mal pour mon pays (…) Aujourd’hui, je suis consterné par vos programmes qui portent en eux les germes d’une culture de mort pour notre société".
L’intention de Mgr Cattenoz est clairement affichée. En tant qu’évêque, il veut éclairer les consciences sur des sujets où l’Eglise a le devoir de s’exprimer sans pour autant donner de consigne de vote : "(…) il ne m’appartient pas de prendre position publiquement pour l’un ou l’une d’entre vous (…) Je voudrais seulement vous alerter et alerter tous les hommes de bonne volonté sur plusieurs points de la campagne électorale dont les enjeux me semblent majeurs pour l’avenir de notre pays".
" Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie".
Sur la défense de a famille :
" La famille est le sanctuaire de la vie (…) L’institution du mariage, fondement de la famille échappe à la fantaisie de l’homme ; le mariage plonge ses racines dans la réalité la plus profonde de l’homme et de la femme, il est l’union de l’homme et de la femme (…) Or la plupart de vos programmes électoraux, loin de protéger et de promouvoir la famille fondée sur le mariage monogame entre l’homme et la femme, ouvrent la porte au mariage entre personnes du même sexe et à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels (…)Toute tentative de relativiser le mariage en lui donnant le même statut que d’autres formes d’unions radicalement différentes est dangereuse pour notre société. Tout cela offense la famille et contribue à la déstabiliser en voilant sa spécificité et son rôle social unique".
Sur le respect de la vie :
" La banalisation de l’avortement et le silence sur les conséquences psychologiques, les blessures et les souffrances cachées qui marquent à jamais les femmes sont intolérables (…) La liberté de tuer n’est pas une vraie liberté, mais une tyrannie (…) Alors que la peine de mort a été abolie pour une question de principe, l’avortement devrait être considéré comme atteignant la dignité de la personne à naître. Certes, l’avortement est désormais inscrit dans les lois, mais il n’en demeure pas moins immoral au regard de l’Évangile et de l’Évangile de la vie"
" La vie humaine est sacrée, de son commencement naturel jusqu’à son terme. Tout être humain a le droit au respect intégral de ce bien qui est pour lui primordial. Nous ne pouvons accepter la promotion de lois visant à légaliser l’euthanasie".
" La manipulation des embryons fait peser une lourde menace sur notre société. L’embryon est un être vivant qui possède un patrimoine génétique humain (…) Effectivement, cette manipulation débouche sur un eugénisme subtil. En effet, le dépistage prénatal a changé de nature, il n’est plus destiné à traiter mais bien à supprimer. Un tel dépistage renvoie à une perspective terrifiante, celle de l’éradication (…) Plusieurs de vos programmes construisent pas à pas une politique de santé qui flirte avec l’eugénisme".
Sur le bien commun :
" Certes, il appartient aux politiques de gouverner, mais je ne peux m’empêcher de vous rappeler que l’économie se doit d’être au service de l’homme et du bien commun dans le respect de la justice sociale et de la solidarité humaine".
Les lecteurs du Salon Beige me pardonneront la longueur de ce post mais cette lettre ouverte, dont la lecture intégrale est indispensable, constitue probablement une première en France. Il s’agit là d’une initiative courageuse dans un pays où le laïcisme est dévastateur y compris inconsciemment chez les catholiques. Merci Monseigneur de nous éclairer et de prendre part au débat dans cette campagne électorale si terne. Espérons que cette bonne nouvelle d’Avignon ne soit que la première d’une longue série…
PELLISSIER
INESPERE!
Je n’ai pas de rancune particulière vis-à-vis de nos évêques mais point n’est besoin de souligner que jusque là et à de rares exceptions (merci encore MGR Rey) leur silence (ou leur modération) était surprenant. Alors de tout coeur merci à MGR Cattenoz, surtout après ces trois jours de tractage de l’Alliance pour les droits de la vie qui n’ont pas mobilisé les médias.
J’espère sincèrement que nos autres pasteurs vous emboiteront le pas pour ne faire… que leur devoir.
jp
Bravo et merci à Mgr Cattenoz pour son attitude courageuse, car il faut être courageux pour écrire ce qu’il a écrit.
Et d’ailleurs, nous pouvons nous attendre à des cris d’orfrai des belles conscienses laiques…
Bohémond
Face une “initiative” aussi remarquable qu’inhabituelle, hélas, chez nos évêques, n’hésitons pas à saluer le courage de Mgr Cattenoz et surtout à lui écrire pour le remercier et lui apporter notre soutien.
Nous sommes souvent prompts à prendre la plume ou le clavier pour nous plaindre, mais soyons le aussi pour féliciter et encourager des actes courageux comme celui-ci.
[A la demande de l’archévêché, les coordonnées sont supprimées de ce commentaire. En effet, les témoignages sont tellement nombreux que le temps accordé à y répondre empêche de poursuivre le travail quotidien dans de bonnes quotidiens. Un mail ou un courrier par le biais du site du diocèse et quelques prières feront tout aussi bien l’affaire! Lahire]
sancenay
nous ne saurions que trop vous remercier de la précision de ce post sans en en déplorer aucunement sa “longueur”.
Ces remerciements bien entendu s’adressent à celui qui en tout premier lieu nous en procure l’occasion, Monseigneur Cattenoz.
Carthage
Excellent texte : merci Mgr Cattenoz.
Benoît
Hip Hip Hip Hourra pour Monseigneur !!
Cette prise de position claire et officielle est une excellente nouvelle pour notre pays