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Culture : cinéma

Michael Lonsdale, un an déjà

Michael Lonsdale, un an déjà

Par Antoine Bordier

Il y a un an, le 1er octobre 2020, au moment où l’Eglise fêtait la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, qu’aimait tant Michael, le soleil brillait. Quelques jours auparavant, le 21 septembre, dans la matinée, il était entré dans son repos éternel. Il était parti vers un soleil qui ne s’éteint jamais. A l’église Saint Roch de Paris, ils étaient nombreux ses amis à être venus dire à Dieu au « petit prince du 7è art », comme certains l’appelaient. Il y avait Macha Méril, Mgr Rey, et tant d’autres. Son ombre se promène toujours aux Invalides, à St Sulpice, et au Maroc. Projection sur une vie ensoleillée hors-du-commun.

Quand il dédicaçait ses livres, il avait l’habitude de dessiner un petit soleil. A la fin son trait se faisait hésitant. Mais le soleil était bien là. C’était son soleil, le sien. Celui qui brillait au Maroc, et, qui passait tôt le matin à travers les persiennes entrouvertes de sa chambre. Le soleil réveillait son corps endormi. Dehors, il colorait les arbres, les fleurs et les fruits. Les citrons et les oranges brillaient sous sa luminosité. Michael Edward Lonsdale-Crouch s’éveillait, et, déambulait ensuite dans le jardin familial. Il aurait eu 90 ans cette année, le 24 mai. Il y a 10 ans, en 2011, lors de son retour en Seine-et-Marne, où il participait à un festival d’Art-Sacré, dans la très belle collégiale de Champeaux, c’était en juin, le soleil était encore là. « C’est en Seine-et-Marne que nous avons tourné les scènes de Moonraker, dans le château de Vaux-le-Vicomte. Dans ce James Bond, je joue le rôle du méchant, de Drake, un lord anglais. C’était formidable. » Il souriait avec ses yeux d’enfant. Il se souvenait de tout. Sa mémoire était formidable. Il était un livre ouvert.

Il se souvenait de ses racines, de sa naissance. Il ne le disait pas à tout le monde, mais il n’avait pas honte de confier qu’il était

« un fils adultérin. Mon père, Edward était un officier britannique, et, ma mère, Simone, une intellectuelle française. Ils se sont connus à Paris, où je suis né, le jour de la Pentecôte. Mon père était protestant et ma mère catholique. Mais, ils ne pratiquaient pas. Puis, nous sommes partis pour Jersey. Ensuite, nous quittons l’île pour Londres. Au moment de la guerre, nous partons vivre au Maroc. Là mon père, qui a dû abandonner sa carrière militaire, devient négociant. Un jour, il est accusé de traîtrise, par le gouvernement de Vichy. Il est enfermé à la prison de Casablanca, et, sera libéré deux ans plus tard, par les Américains. Cela m’a marqué, j’en ai souffert. »

Son enfance au Maroc

Sa timidité vient de là. De cette blessure qui ne s’est jamais totalement refermée avec le temps. Jusqu’à la fin, il vivra avec. Comme si à sa naissance son cœur s’était en partie ouvert. La grisaille anglaise et celle de Jersey ne lui convenaient pas. Il préférait Jersey à Londres. Son souvenir de Londres s’est estompé dans les épaisseurs du smog. Il préférait la Manche à la Tamise et la Méditerranée à la Manche. Il a passé toute son enfance au Maroc, entre 1939 et 1946. Il a vécu à Casablanca, puis, à Rabat et à Port Lyautey, et, enfin, à Settat. Lorsque son père est arrêté, Michaël à une dizaine d’années, nous sommes en 1941. Il racontait :

« Je ne savais pas ce qu’il avait fait. Je ne comprenais pas ce qui se passait. »

Au Maroc, dans ce climat familial difficile, le petit Michael, découvre les reliefs de l’Atlas, les jardins, la beauté des paysages, avec leurs couleurs solaires, qui marqueront ses premiers dessins, et, ses premiers coups de pinceaux. Car avant d’être un acteur, il est d’abord un dessinateur, un peintre. Il a démarré sa carrière artistique de façon précoce. « J’ai commencé à dessiner au Maroc vers l’âge de 10 ans. Je suis tombé amoureux des aquarelles de Cézanne, et, puis, je me suis mis à la peinture », racontait-il. Lorsque son père est libéré, le jeune enfant découvre le cinéma. Il est témoin, également, du débarquement des Alliés en Afrique du nord. A Casablanca, à la sortie de l’école, il s’arrête parfois dans un café. Comme il parle l’anglais, il se passionne pour ces militaires américains et anglais qui boivent des bières. « Je me souviens, disait-il, des soldats qui se bagarraient, et, qui avaient jeté les petites tables du bar dans la vitre qui montait jusqu’au plafond. C’est là où j’ai bu mes premières bières. » A Casablanca, il voit ses premiers films. Et, il joue son premier rôle. A radio Maroc, en 1943, l’animatrice lui propose de jouer un rôle : celui du nain Atchoum, dans Blanche-Neige et les Sept Nains (titre original : Snow White and the Seven Dwarfs).

Il en rigolait : « C’était mon premier rôle, assez court, et, assez simple ? Je n’avais qu’à éternuer ! »

Retour en France où il se convertit

En 1946, il rentre à Cannes avec sa mère. Puis, direction Paris, dans un appartement situé au 4è étage, où vivaient, avant-lui, ses grands-parents maternels. Il s’y installe avec sa mère. Ses parents ne vivent plus ensemble. Ce sera le deuxième drame de sa vie. Dans cet appartement qu’il ne quittera que le 21 septembre 2020 au matin, il avait entreposé des dizaines de tableaux, les siens ; quelques dessins, ses livres, ses pinceaux, ses tubes de gouache et sa palette. Dans le long couloir, où on avait dû mal à se faufiler, Michael marchait comme le Pèlerin russe, lentement, un peu voûté. En 2018, juste avant la béatification des moines de Tibhirine, en Algérie, où il s’était rendu pour la première fois en avril de la même année, il jouait avec la crécelle de frère Luc, que la communauté lui avait donné. Elle était devenue sa relique.

A l’âge de 20 ans, en 1951, il vit à la fois une conversion personnelle, et, ses premiers amours au théâtre. Un jour, dans Paris, il rencontre une vieille dame aveugle, qui lui parle de Dieu. Puis, dans la foulée, un dominicain, le père Raymond Regamey, devient son conseiller spirituel. Il se convertit et reçoit le baptême, deux ans plus tard. Son baptême a été « le plus beau jour de ma vie ! » A cette époque, il suit, également, des cours de théâtre : ceux de Tania Balachova. Il regrettait que « les cours de Tania Balachova ne soient pas enseignés » à la Comédie Française ou au Cours Florent. Il se souvenait très bien d’une anecdote, qui mettait en lumière sa qualité d’enseignement. Lors de l’un de ses cours, il avait été pris de panique. « Tania m’avait demandé de jouer le rôle du méchant. Très timide, j’avais eu du mal à l’interpréter. Après plusieurs hésitations, elle m’avait poussé dans mes retranchements, et, je m’étais énervé. Pour jouer le rôle, j’ai pris une chaise, et, je l’ai cassée devant elle. » Tania Balachova est certainement celle qui lui a permis de devenir ce qu’il a été pendant 69 ans : un comédien atypique, mystique, poétique, unique, et, très talentueux.

A l’heure du théâtre et du cinéma

C’est, donc, par le théâtre que Michael démarre sa carrière. En 1955, il joue dans la pièce de Clifford Odets, Pour le meilleur et pour le pire, au théâtre des Mathurins. Il y rencontre Gérard Oury. Ils se retrouveront quelques années plus tard, en 1959, sur le tournage de La Main Chaude. Le cinéma ne l’attire pas encore. Il préfère, comme il l’expliquait, le théâtre : « Ma vie, à cette époque, c’était le dessin, la peinture, et, le théâtre. Le cinéma est venu après. Au Maroc, j’avais vu beaucoup de films américains. Mais, à Paris, ce qui m’intéressait c’était le théâtre. » Le cinéma va le rattraper. A 25 ans, en 1956, Michel Boisrond lui propose de jouer le rôle de Sinclair dans son film, C’est arrivé à Aden. Il l’avait remarqué aux Mathurins. Grand, 1,85 m, large d’épaule, énigmatique, il avait apprécié son allure, et, son jeu de comédien. Michael n’arrête pas le théâtre et enchaîne les pièces : La Pensée, Le Tableau, Comédie, L’Amante anglaise, Une tempête, etc. Il joue du Beckett, du Duras, du Shakespeare, du Péguy. Il triomphe en toute humilité sur les planches, et, le soir il rentre retrouver ses grands-parents et sa mère. Il n’est pas encore le Pèlerin russe, mais il est seul. Il vivra célibataire tout au long de sa vie, comme un artiste-moine. Sa seule aventure amoureuse, il la vit avec Delphine Seyrig. Il la rencontre dans le film India Song, de Marguerite Duras, en 1975. Les deux acteurs sont magnifiques. Lui, joue le rôle du vice-consul, qui tombe amoureux de l’épouse de l’ambassadeur. Leur vie ressemblera au film, comme il le racontait : « C’est mon seul amour, un amour impossible car elle avait, déjà, quelqu’un dans sa vie. » Ce quelqu’un : Sami Frey en personne.

Une carrière hallucinante

Michael Lonsdale devient une véritable star dans les années 60. Il devient un acteur de génie dans les années 70. Il est au zénith pendant une trentaine d’années, avant de s’éteindre lentement. En 1979, c’est Moonraker qui le propulse comme la star internationale de l’année, avec Roger Moore, lors du 11è James Bond. Dans les années 60, il a tourné dans 27 films, dont des succès comme Le Procès (The Trial) d’Orson Welles, Paris brûle-t-il ? de René Clément, Hibernatus d’Edouard Molinaro. Dans les années 70, il explose littéralement, en jouant dans 46 films : Chacal de Fred Zinnemann, Stavisky, La Traque, ou encore Monsieur Klein. Puis, ce seront Enigma, Le Nom de la rose, Les vestiges du jour, Don Juan, Ronin,Munich, etc. Il a tourné avec les plus grands metteurs en scène et réalisateurs : Jean-Pierre Mocky, Gérard Oury, Yves Robert, François Truffaut, Orson Welles, Steven Spielberg, etc. Il a joué avec Alain Delon, Louis de Funès, Robert de Niro…

Sa carrière est hallucinante. Au théâtre, d’abord, il a, ainsi, joué dans 80 pièces, entre 1955 et 2019. Il a mis en scène une vingtaine de pièces, entre 1974 et 2019. Au cinéma, entre 1956 et 2020, il a joué dans près de 140 longs-métrages, et, 50 courts-métrages. A la télévision, il a joué dans 70 films. Michael est un acteur infatigable, indéfinissable. Il a aussi prêté sa voix emblématique dans des doublures et des voix-off, pour une centaine d’œuvres, au cinéma, à la radio, à la télévision, et, pour des livres-audio. Enfin, Michael a aussi écrit, co-écrit et participé à la réalisation d’une trentaine d’ouvrages. Ses trois livres qu’il aimait le plus : L’Amour sauvera le monde, Belle et douce Marie, et, Jésus, j’y crois.

Des hommes et des dieux et un César

Quel film et quel rôle pourraient le résumer ? Comme il l’exprimait lui-même à la fin de sa longue vie d’artiste : « J’ai joué beaucoup de religieux. J’ai été, d’abord, curé de campagne, ensuite, évêque, cardinal, pape, plusieurs fois, et, Dieu lui-même. »  Ce n’est pas un hasard si Michael n’a reçu que très peu de récompenses. Lui, le « petit prince du 7è art », aimait l’humilité, l’ombre, la retraite, la froidure d’une abbaye, la chaleur d’une vieille église romane du Var. Il aimait la musique classique, le grégorien. Il n’aimait pas tellement le flamboyant. En 2010, dans le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, qui retrace le martyr des moines de Tibhirine, Michael y interprète un second rôle : celui de frère Luc, le médecin du monastère qui soigne aussi bien la population locale, ses frères moines, que les terroristes. Il raconte qu’il « aime jouer des rôles différents », et, que ce qu’il préfère c’est « l’improvisation ». Il explique que la scène tournée avec la petite algérienne est « totalement improvisée.

Nous étions assis sur un banc, et, ils ont tourné ». Il reçoit, pour la première fois, une pluie de distinctions l’année d’après, en 2011 : son seul César et son seul Globe de Cristal, et, d’autres prix. Michael ne recherchait pas les récompenses. Mais l’ingratitude ? Cette ingratitude de ne pas reconnaître son talent. Qui pourra le mesurer, son talent ? Dans ses Pensées et Réflexions, parues en 1808, Hypolyte de Livry écrivait : « L’hypocrisie, l’ingratitude, l’égoïsme sont les plus odieux des vices. » Et, il ajoutait : « L’ingratitude est ce qui blesse le plus une âme reconnaissante et noble. » Il y a la noblesse de robe, la noblesse d’épée, et, maintenant avec Michael, « la noblesse du 7è Art ». Ce qu’il recherchait c’était Dieu. La foi est très importante pour lui. Quand il se convertit dans les années 1950, Michael pense à la prêtrise. On connaît la suite…

En avril 2018, Michael se rend pour la première fois, à l’invitation de l’Ambassadeur de France à Alger, de l’Institut Français et des éditions Salvator, à Tibhirine. Il en écrira l’un de ses derniers ouvrages, Pèlerin à Tibhirine. Ce voyage était un retour aux sources de ses racines : « C’est curieux, mais mon histoire familiale, mon enfance et ma vie d’aujourd’hui sont très liées à Tibhirine. Le film a été tourné au Maroc, où j’ai vécu une grande partie de mon enfance. Tibhirine se situe à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Alger où l’arrière-grand-père de ma mère a vécu : il était viticulteur et possédait le château de Draria. Maman est née là-bas, à une dizaine de kilomètres au sud d’Alger. » Il terminait cet entretien en disant :

« J’ai été très ému de mettre pour la première fois mes pas dans ceux du « toubib », de frère Luc et de ses compagnons. Je me dis, maintenant, qu’une vie réussie, finalement, c’est quand on a le souci des autres… »

Eclairage sur une vie mystique

Aussi bien dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, Michael, non seulement, a eu « le souci des autres », mais il s’est donné aux autres. Dans les années 80, Michael vit une grande dépression. Heureusement, il évite le pire. Il raconte qu’il « a remonté la pente grâce à la Communauté de l’Emmanuel, et, à Dominique Rey. » A ce moment « Dieu m’a sauvé ». En 1986, Michael est invité à participer au lancement du festival artistique Magnificat à Paray-le-Monial. Il a un véritable coup de cœur pour ce lieu : « j’aime beaucoup cet endroit où s’est révélé le Cœur de Jésus. J’essaye d’y aller chaque année. » Pudique et mystique, il raconte rarement le rôle qu’a joué dans sa vie sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face. « Thérèse aussi m’a sauvé. Une année, à Paray-le Monial, j’ai prié, pendant la nuit, aux côtés de la châsse de ses reliques. C’était magnifique. » Edith Piaf n’est pas loin.

Il aimait d’autres personnalités poétiques, mystiques et romantiques. Il aimait Piaf, si proche de Thérèse. Il aimait, également, Paul Claudel. Il relisait souvent son texte de la Vierge à midi : « Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier. Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder. » C’est, d’ailleurs, à cette heure-là, vers midi, qu’il est parti sur la pointe des pieds, en tirant pudiquement le rideau de sa vie derrière-lui. Après cette lecture, il concluait : « J’aime Dieu, j’aime Sa Lumière, Sa Splendeur, quelque chose qui touche non seulement notre intelligence, mais aussi notre cœur. Je Le regarde, Il me regarde. Il m’attire vers Lui. » Il aimait aussi Charles Péguy. Très marial, Michael portait à la fin de sa vie un chapelet autour du cou.

© DR

Derniers hommages ?

Le 1er octobre 2020, il y a un an, l’église Saint-Roch, est pleine à craquer. Il aurait aimé vivre ce requiem à midi. Il est 10 h lorsque les grandes-orgues accompagnent son cercueil qui vient d’entrer et qui avance aux pas lents des porteurs tout de noir vêtu. L’église est remplie de 700 fidèles, qui chantent le Stabat Mater de Pergolèse. Ils sont venus de toute la France, de Belgique et d’Angleterre, entre deux confinements. Son public d’abord, toute génération confondue, ses amis et sa famille. Ses neveux sont là. Il y a son filleul, Philippe Caldéron. Ils sont comme lui, très discrets. Ses vrais amis sont présents et lui rendent hommage : son agent Olivier Loiseau, fidèle des fidèles, Mgr Dominique Rey, qui préside, la cérémonie, Mgr Robert Le Gall, Macha Méril, François Claudel. Parmi les autres acteurs, qui n’étaient pas nombreux, il y avait : Nicolas Vaude et Jean-Pierre Léaud.

Mgr Rey dans son homélie-hommage casse les codes et emprunte les chemins de la poésie, car il est, également, poète à ses heures. Il parle de Michael, de « sa barbe qui mangeait son visage, avec ses sourcils broussailleux et sa chevelure blanche balayée en arrière », il continue en parlant plus lentement, ému, de « sa timidité et de sa pudeur flegmatique, de son humour taquin et surtout de sa bienveillance qui le rendait disponible à tous, aux grands comme aux petits. »

Parmi les vrais amis, les anonymes, il y a Pierre Fesquet, comédien et metteur en scène. Sa tristesse se lit sur son visage, alors que le cercueil descend les marches de l’église, vers midi, sous les applaudissements. « Ma première pensée, à l’annonce du « départ » de Michael, fut une prière. Prière pour son âme, et prière d’action de grâce, pour toutes les choses vécues et créées ensemble. La tristesse, également, entoura cet instant. J’ai également pensé à la sainte de Lisieux, la petite Thérèse que Michael allait enfin rencontrer ! » Pour Pierre « Michael était un homme de prière. Une prière vivante. Un soir, nous avions joué à côté de Paris, en Essonne, et, dans la voiture, il m’a dit qu’il allait prier pour une dame, présente au spectacle, qui venait de perdre un cheval dans son élevage. J’en étais étonné, et Michael m’expliqua combien il avait senti le chagrin, la solitude de cette personne. »

© DR

Reportage réalisé par Antoine Bordier, auteur, consultant et journaliste

Copyright photos A. Bordier et Droits Réservés

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