Michel Onfray a écrit 15 livres en 10 ans dont le dernier paru en 2005, le "traité d’athéologie" (citations ici) l’a porté sur l’Olympe des philosophes modernes connus. La revue "lire" lui accorde la une de son numéro de février. Et pourtant, loin de la noble philosophie, son oeuvre cumule tous les clichés anti-chrétiens et athées. Sa pensée, résolument matérialiste, repose sur l’hédonisme, le plaisir, le savoir, l’existence épicurienne et l’usage du corps. Un de ses ouvrages paru en 2000 porte même le titre très évocateur de "Théorie du corps amoureux : pour une érotique solaire"…
Il est devenu aujourd’hui le "philosophe" le plus lu de France. Invité de choix des plateaux de télévision, ses livres sont vendus dans toutes les grandes librairies.
Comme me l’écrivait récemment un abbé à son sujet : "A force de laisser dire des contre vérités elles vont finir par devenir des
demi vérités ou même des vérités…"
Pour lutter contre ces erreurs qui effectivement se répandent comme une traînée de poudre, il existe cette émission de KTO de décembre 2005 "l’athéisme militant" qui répond à l’ouvrage de Michel Onfray.
Les deux intervenants sont connus pour leurs ouvrages :
– Irène Fernandez qui a écrit "Dieu avec Esprit : Réponse à Michel Onfray" a déjà présenté son ouvrage sur France Culture (extraits ici). L’éditeur de son livre écrit : "La violence de la charge et son large écho auprès du public ont décidé
Irène Fernandez à prendre la plume contre Michel Onfray. Mettant de
côté les questions de croyance personnelle (qui relèvent de la liberté
de chacun), en sa qualité de philosophe et de théologienne, elle pointe
les nombreuses erreurs historiques et philosophiques qui émaillent ce
livre, et fait ici la démonstration qu’il existe une incontournable
alliance entre la foi et la raison."
– Matthieu Baumier auteur de "l’Anti-traité d’athéologie : le système Onfray mis à nu" dont voici un extrait de la présentation de la librairie catholique :
"En quelques années, Michel Onfray est devenu le principal promoteur
d’un antichristianisme militant sans équivalent dans le paysage
intellectuel français… Avec rigueur et
minutie, Matthieu Baumier démonte le système Onfray point par point,
thème par thème, argument par argument. L’aveuglement militant et les
approximations d’Onfray – dont les méthodes et les références relèvent
ici plus du sophisme que de la philosophie -, apparaissent alors avec
une évidence qui ne peut laisser insensible".
Ces ouvrages apparaissent comme les meilleures réponses à Michel Onfray. Il n’est pas besoin de gouter au poison pour devoir apprécier l’antidote.
Anonyme
Vous parliez il y a quelques jours de Bouteflika interdisant l’apprentissage du français dans son pays (je ne retrouve plus l’endroit où).
Nous avons des Députés qui soutiennent l’usage du français! http://www.nda2007.fr/blog/index.php/2006/03/03/35-brevet-europeen-une-premiere-victoire-mais-le-combat-continue#co
Lahire
ici :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/bouteflika_inst.html
Matteo
Pfff… Onfray est anti-chrétien ? Il est surtout fatigant, son oeuvre est surtout du plagiat, la façon avec laquelle il remet à une sauce allégée des concepts qui ne sont pas les siens, en prenant l’air de briser des tabous, est bien plus agaçante, à mes yeux, que lefond, pas très consistant.
Son succès le signe de la pauvreté des débats d’idées sur la scène médiatique plutôt que de la disparition du religieux.
Laissons le prendre ses jolies poses de philosophe rebelle, et ne nous occupons pas trop de lui, même dans son “camp”, il a, de Marx à Foucault, Bourdieu ou Derrida, littérature bien plus intlligente.
Ceci dit, avec ce genre de fast-thinkers, on est toujours hésitant : oui, ils sont horripilants, mais dans un contexte où les gens ne lisent que très peu les philosophes, peut-être doit-on se réjouir de leur succès ? J’entends : ça n’est pas renversant, c’est effectivement très primitivement anti-religieux, mais ça vole déjà un (tout petit) peu plus haut que du Jospin ou du Serge July…
Bob
A lire la chronique de Roger-Pol Droit “Philosophe, oui ! Démagogue, non !” dans Le Monde du 24/02/06.
Si je la retrouve je vous la poste.
svenhought
La lecture de Platon montre que des “philosophes” de cet acabit, il y en a eu à toutes les époques.
Tous ces sophistes, petits-maîtres, ne font que délayer leurs mêmes breuvages insipides depuis des siècles.
Qu’ils soient peu ou prou écoutés n’enlève rien à leur nocivité.
l'homme dans la lune
J’ai suivi vos liens, je l’ai lu un peu et on retrouve chez lui l’idée que la foi serait une compensation psychologique destinée a échapper à ses peurs. Que dire alors d’un homme qui a été abandonné dans un orphelinat religieux par ses parents vivants. Difficle de croire à la bonté du Père des cieux après cela.
Son drame est de vouloir universaliser sa réaction personnelle.
Fabrice Trochet
Sollicité par le magazine Lire Matthieu Baumier s’est vu retiré son texte critique sur Onfray de ce magazine pourtant accepté par la rédaction.
Noel
Le problème avec Onfray, c’est qu’il se vend bien, se lit beaucoup et passe très bien dans les médias. Il est le fer de lance de l’antichristianisme contemporain.
Il répond au bon moment à une attente : celle de ceux qui ayant voulu fonder une société sans Dieu et ayant échoué ne pardonnent pas au Christianisme cet échec. Quand on se sent coupable d’un manque, on a vite fait de rejeter la faute sur celui que l’on jalouse. C’est tout ce qui reste à ces penseurs athées. A défaut d’avoir pu surpaser le modèle (une société d’inspiration chrétienne), ils le cassent,par dépit, et avec force calomnie.
Dans la même mouvance, il y a cet absurde et scandaleuse association du christianisme et du nazisme. Comme si les chrétiens, dès 1933, n’avaient pas eu à souffrir des Nazis. Et comme s’ils n’avaient pas contribués à sauver, dixit les historiens juifs eux-mêmes, des centaines de milliers de juifs. Plus le message est malhonnête, plus il passe.
Face à cette exaspération du nihilisme, on n’a pas fini de souffrir. J’espère que des philisophes reconnus et ayant la même audience qu’Onfray (car c’est autant une question d’audience que d’arguments) prendrons la peine de lui répondre.
Merci au salon beige, en tout cas, de nous avoir donné les références des “livres antidotes”.