De Roland Hureaux, essayiste et haut fonctionnaire, pour le Salon beige:
En annonçant qu’il allait faire un ministère de la remigration, Eric Zemmour frappe fort. Certains diront qu’il pousse le bouchon un peu loin.
Cette proposition va provoquer un tollé qui, la psychologie électorale aidant, pourrait lui profiter plutôt que le desservir.
L’idée de remigration de certains immigrés, de Afrique ou d’ailleurs, parait, il est vrai , utopique , voire inhumaine. L’est-elle autant qu’on croit ?
En 2019, la France a délivré 277 000 titres de séjour (204 000 en 2009), un chiffre qui ne recouvre, on le sait, qu’une partie des entrées sur notre territoire. Mais environ 50 000 migrants quittent le pays chaque année, souvent pour rentrer chez eux (c’est une moyenne avec beaucoup de fluctuations). Il est donc possible de mieux suivre ces remigrations volontaires, et, le cas échéant, de trouver les moyens de les encourager.
Inciter les retours volontaires serait sans doute plus efficace avec une formation adaptée aux pays de départ qui ont un grand besoin de compétences. C’était politiquement incorrect jusqu’à une date récente. Notre appareil de formation doit être mobilisé à cette tâche.
Cheyenne Caron a fait en 2015 un beau film Patries qui décrit le retour volontaire d’un Camerounais au pays, assorti d’un projet de création d’entreprise, retour qui n’a rien d’infâmant.
Jusqu’à une date récente, on a fait l’inverse. Au nom de l’ « immigration choisie » , Sarkozy était allé chercher les plus aptes à servir notre économie. Les belles âmes qui s’indigneront sans doute à l’idée de remigration n’avaient rien dit de ce véritable « vol de compétences » que constituent certaines formes d’immigration « choisie ».
Le cardinal Robert Sarah, qui vit aujourd’hui à Conakry, plus réaliste que l’épiscopat français, ne dit pas autre chose : « S’il faut les aider ( les Africains), je pense que c’est sur place, dans leurs villages, dans leurs ethnies. »
Se redonner les moyens d’agir
Mais les pays d’Afrique ne sont pas forcés d’être coopératifs. La France s’est privée au fil des ans des moyens de les y inciter et a tout fait pour s’y discréditer.
Macron, sans consulter personne, a supprimé la zone franc en Afrique occidentale (l’ancienne Afrique équatoriale a refusé cette suppression !).
Le fonds national d’aide au développement créé dans les années soixante a été pratiquement vidé dans le FED, le Fonds européen de développement. La gestion européenne de l’aide au développement est plus bureaucratique et donc plus coûteuse. Elle est assurée dans les pays francophones, par des représentants pas forcément français ni francophiles ; certains sont sournoisement hostiles aux souvenirs de la colonisation française. Rapatrier cette action de Bruxelles à Paris est une urgence. Il faut rapatrier cette aide.
L’ Agence française de développent , autre instrument d’aide au développement, qui était spécialisé dans l’aide aux anciennes colonies françaises, où elle assurait un équilibre entre élément don et élément prêt en fonction de la capacité des pays, a , sous l’égide de Macron, ministre des finances , élargi son domaine au monde entier , au détriment de l’Afrique, et , voulant devenir « une banque comme les autres », pousse l’absurdité, jusqu’à aider des projets en Chine , dans un pays qui est notre concurrent . Il faut rendre à l’Agence le rôle qui était celui de la Caisse centrale de coopération.
Il faut aussi renouer avec les pays, comme le Mali, boudés à Paris et Bruxelles parce que leurs chefs n’ont pas été élus selon les règles de la démocratie formelle. Ce rigorisme passablement pharisien les encourage à se tourner vers la Russie ou la Chine.
La remigration est possible. Elle prendra tout son ses dans le cadre d’une redéfinition des relations entre la France et l’Afrique, plus nécessaire que jamais à l’heure où ce continent va peser de plus en plus.
sivolc
merci Mr Hureaux de ces considérations qui me semblent remettre les pendules à l’heure, et nous fait prendre conscience de l’égarement considérable dans lequel les trois présidents ( Sarko, Hollande, Macron) nous ont entraînés après nous avoir efficacement endormis. Ce que vous dites c’est le bon sens enfin revenu. Merci à E.Zemmour de nous avoir réveillés de notre endormissement, avec toute son énergie qui ne ménage personne. Il est plus qu’évident pour moi que sur ce point aussi (la remigration) on doit le soutenir. Que personne ne s’abstienne, que tous votent Zemmour pour que, surtout, Vive la France!
christianlair
Quoiqu’en disent les gauchos de tous bords , le programme d’Eric Zemmour est le seul qui fasse preuve de bon sens ! Depuis trop longtemps on accueille des millions d’étrangers qui sont les premiers à défiler dans nos rues en scandant des slogans anti-france….