Le 11 décembre, l’Association internationale des exorcistes (IEA) a mis en garde les parents et les éducateurs contre un livre paru aux Etats-Unis. L’ouvrage s’adresse aux enfants et les encourage à invoquer le démon dans leur vie quotidienne.
« Un livre de démons pour les enfants » : tel est le titre du livre qui a le mérite de la clarté.
Le résumé de l’ouvrage proposé par l’auteur donne un aperçu de son contenu : « Evoquer les démons n’a jamais été aussi amusant. Tu ne veux pas sortir les poubelles ce soir ? Tu te noies dans tes devoirs ? Cette grosse brute est une vraie nuisance ? Eh bien, prenez vos crayons de couleur, et en utilisant vos talents de dessinateur de sceaux, appelez les démons ! Mais attention, même si ces esprits sont plus stupides qu’effrayants, ce sont toujours des démons. Pour enfants de 5 à 10 ans. »
L’ouvrage consiste en un véritable grimoire : il contient 72 notices accompagnées chacune d’un symbole occulte permettant d’invoquer le démon sélectionné, en fonction des effets que l’enfant en attend… Harry Potter est dépassé !
L’Association internationale des exorcistes a formellement mis en garde les parents contre cette publication qui met à la portée des enfants les codes et les pratiques satanistes. Son président, le père Francesco Bamonte, signe une note dans laquelle il dénonce le propos et les méthodes de l’auteur du Children’s Book of Demons :
« L’auteur, sans aucune retenue, présente aux enfants l’évocation des démons comme quelque chose d’ordinaire et de recommandable, les invitant à s’allier à eux, afin d’en tirer quelque avantage. Comment enseigne-t-il le moyen d’évoquer les démons ? En dessinant les sceaux démoniaques, c’est-à-dire les symboles qui les représentent. De cette façon, les enfants reçoivent des symboles très semblables à ceux reproduits dans les grimoires, qui dans le monde de la magie sont des manuels, dans lesquels les procédures nécessaires pour contacter les bons ou soi-disant bons et mauvais esprits sont enseignées dans les moindres détails. (…) L’auteur, simplifiant au maximum un grimoire, l’adapte aux enfants, c’est-à-dire qu’il le transforme en un jeu amusant : les sceaux démoniaques servent de “numéro de téléphone” pour contacter les esprits mauvais ».
L’association qui rassemble des prêtres exorcistes du monde entier proteste contre ce livre dans lequel elle voit une énième « tentative de proposer le satanisme comme une alternative inoffensive parmi les autres cultes » et comme une chose « bonne et positive ». Elle met en garde contre certains effets : « le fait d’inviter un enfant à évoquer le démon peut atteindre jusqu’à son identité, sa personnalité », voire « le détruire moralement, psychologiquement et spirituellement ». Car c’est subvertir « totalement le discernement entre ce qui est bon et ce qui est mauvais ».
Clairvoyant, le président de l’IEA conclut :
« Le livre des démons pour les enfants représente une nouvelle étape d’un projet obscur qui, commencé dans les années 70, propose – après une première familiarisation des jeunes générations à l’occultisme – d’en venir progressivement à la proposition explicite d’adorer le diable en personne ».
L’autre danger à signaler, est, dans un sens contraire, de faire penser que le démon n’existe pas, qu’il est seulement un personnage de plus dans le monde de la fiction moderne (BD, cinéma, vidéo, jeux-vidéo) ; ou encore qu’il obéit au doigt et à l’œil, et qu’il n’est donc pas méchant ou dangereux. Et de rendre ainsi la Révélation divine illusoire ou mensongère.