Lu sur le blog d’Yves Daoudal :
Selon les résultats officiels des élections législatives moldaves, le parti de Maia Sandu a obtenu 50,2% des voix, et 55 députés. C’est 8 de moins qu’avant, mais elle garde la majorité absolue.
Ce n’a pas été facile. Il a fallu interdire le bloc Victoire d’Ilan Chor, et mettre en prison l’une de ses principales figures, Evghenia Gutul, gouverneur de Gagaouzie, il a fallu interdire de participation deux autres partis in extremis moins de deux jours avant le scrutin, il a fallu intimider en perquisitionnant 250 maisons et arrêter 74 personnes suspectées d’être payées par les Russes, il a fallu déployer plus de 300 bureaux de vote dans les pays occidentaux et seulement 2 en Russie (qui ont fermé avant l’heure alors qu’il y avait la queue dehors), il a fallu tout faire pour empêcher les Moldaves de Transnistrie de voter (barrages sur les ponts du Dniestr levés 20 minutes avant la clôture, 23.000 bulletins de vote imprimés pour 280.000 citoyens moldaves)…
Assurément Maia Sandu a bien mérité de la démocratie européenne. Elle va pouvoir continuer de bénéficier des largesses d’Ursule et faire survivre son pays avec l’argent des contribuables de l’UE.
(A noter : le principal parti d’opposition qui avait encore le droit de présenter des candidats, le « Bloc patriotique », a obtenu 82,35% des voix en Gagaouzie.)
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Pavel Durov [fondateur de Telegram] a publié hier le texte suivant.
Il y a environ un an, alors que j’étais bloqué à Paris, les services de renseignement français m’ont contacté par l’intermédiaire d’un intermédiaire, me demandant d’aider le gouvernement moldave à censurer certains canaux Telegram avant les élections présidentielles en Moldavie.
Après avoir examiné les canaux signalés par les autorités françaises (et moldaves), nous en avons identifié quelques-uns qui violaient clairement nos règles et nous les avons supprimés. L’intermédiaire m’a ensuite informé qu’en échange de cette coopération, les services de renseignement français diraient « de bonnes choses » à mon sujet au juge qui avait ordonné mon arrestation en août de l’année dernière.
Cela était inacceptable à plusieurs niveaux. Si l’agence a effectivement approché le juge, cela constituait une tentative d’interférence dans le processus judiciaire. Si elle ne l’a pas fait et a simplement prétendu l’avoir fait, alors elle exploitait ma situation juridique en France pour influencer les développements politiques en Europe de l’Est — un schéma que nous avons également observé en Roumanie.
Peu de temps après, l’équipe de Telegram a reçu une deuxième liste de canaux moldaves soi-disant « problématiques ». Contrairement à la première, presque tous ces canaux étaient légitimes et entièrement conformes à nos règles. Leur seul point commun était qu’ils exprimaient des positions politiques déplaisantes pour les gouvernements français et moldave.
Nous avons refusé d’agir sur cette demande.
Telegram est engagé en faveur de la liberté d’expression et ne supprimera pas de contenu pour des raisons politiques. Je continuerai à dénoncer chaque tentative de pression sur Telegram pour censurer notre plateforme. Restez à l’écoute.