On connait le prêtre, le philosophe et le théologien, on connait moins le Guillaume de Tanoüarn journaliste et directeur de publication de “Monde et Vie“. Et pourtant, le brillant intellectuel ne compte pas ses heures pour faire vivre ce mensuel qui a une longue histoire et qui dispose d’une place unique dans la presse d’opinion puisque c’est un magazine chrétien qui n’a pas peur de se colleter à la politique. C’est dans le paysage médiatique actuel, une véritable singularité. L’abbé de Tanoüarn ne cache pas les difficultés de sa démarche notamment dans un moment de crise économique de la presse écrite non subventionnée. Au-delà, le prêtre réaffirme le retour du politique en France avec notamment une Assemblée nationale qui peut jouer pleinement son rôle. Il évoque aussi les successions de crises au sein de l’Eglise, les mauvais comportements à l’égard des catholiques de Tradition et l’attitude personnelle du Pape François. Un regard important d’une personnalité qui possède une foi à toute épreuve.
Extrait de son dernier éditorial :
Voilà juste cent ans, dans sa lettre apostolique Galliam Ecclesiae filiam primogenitam, le pape Pie XI écrivait : « Il est certain, selon un ancien adage, que “le royaume de France” a été appelé “royaume de Marie”, et cela à juste titre… ». Évoquant l’histoire de notre pays et tous les saints issus de notre sol, il rappelait le lien particulier qui unit la fille aînée de l’Église et la Vierge sans tache. En même temps que, déférant au vœu de son prédécesseur Benoît XV, le Saint-Père plaçait la France sous le patronage principal de Notre-Dame de l’Assomption, pour comble de bonheur il lui associait comme patronne secondaire sainte Jeanne d’Arc, canonisée deux ans plus tôt – et à laquelle Pie XII ajouterait plus tard sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Jusqu’à présent, même parmi les catholiques français, ce centenaire n’a pas été célébré avec la joie qu’il aurait mérité, joie toute céleste qui devrait combler les âmes et les cœurs à ce souvenir. Hélas, en remisant le Ciel dans la cave de la “sphère privée” que les petits maîtres de la République ont assigné à notre dévotion, nous avons désappris de prier pour la France. Comme si Dieu se désintéressait de l’histoire de ses enfants.
Fumée de Satan ! Au contraire, tout le passé de notre nation, depuis le baptême de Reims, témoigne de l’attention active de la Providence dans l’histoire en général et, par Marie, dans celle de la France en particulier. En reconnaissant la royauté de Notre-Dame de l’Assomption sur la France, le pape Pie XI entérinait, à quatre siècles de distance, la décision du roi Louis XIII de placer la France sous la protection spéciale « de la très sainte et très glorieuse Vierge »et de lui consacrer sa personne, son État, sa couronne et ses sujets, afin que le royaume « ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire ». Mais Louis XI, déjà, en 1478, devant Notre-Dame de Boulogne, la Vierge nautonière, avait reconnu solennellement la reine du Ciel comme « suzeraine des rois de France »; et, dès 813, à l’époque du concile de Mayence, Charlemagne avait érigé l’Assomption de la Vierge, le 15 août, en fête d’obligation pour tout son Empire. Ses lettres de chrétienté, la France les tient de Marie, ce qui n’est pas un motif d’orgueil, mais une très puissante raison d’espérer.
Le Ciel n’est pas avare dans ses dilections et Marie est reine de l’Univers et de tous les peuples. La Vierge de Czestochowa veille sur la Pologne, celle de Fatima sur le Portugal, celle de Guadalupe protège le Mexique. Mais les sanctuaires dédiés à Notre-Dame tissent un immense rosaire sur notre pays, et la présence mariale, les nombreuses apparitions de la Sainte Vierge, multipliées depuis la Révolution et les temps de l’apostasie collective qui paraît triompher aujourd’hui, y ont répandu à profusion des grâces qui ne seront pas perdues. Notre France peut être momentanément infidèle ; mais la fidélité de Marie est éternelle. Cette conviction inébranlable, qui devrait tenir au cœur de tout catholique français, a été confirmée voilà deux ans, au début de la semaine sainte, par un symbole fort : dans l’incendie de Notre-Dame, alors que la flèche de la cathédrale s’était abattue dans le brasier, les saintes reliques contenues dans le coq n’ont pas souffert. Gardons ce signe alors que la charpente chrétienne de notre pays paraît brisée et que la flèche de son âme semble s’abîmer dans le matérialisme ambiant, et prions la Vierge de l’Assomption de sauver une nouvelle fois son royaume.
Collapsus
Sur le même créneau, vous avez l’excellente revue mensuelle Lectures Françaises (associé à Lecture et Tradition) des éditions Chiré fondée en 1957 par Henry Coston.
Collapsus
associée
nicole2
L’hebdomadaire “Famille chrétienne” est aussi très bien .
Entre autres, une chronique de Gabrielle Cluzel..
CB
Guillaume de Tanoüarn, c’est bien le monsieur qui moquait dans les pages de M&V les personnes rétives à l’injection? les qualifiant d’égoïstes.
M&V est un fourre-tout de la droite plus ou moins conservatrice, plus ou moins catholique.
ROY
Merci CB pour ce rappel , d’accord pour le terme fourre tout , internet a rendu la vie difficile aux diverses revues qui sans chroniqueur de la classe de BRIGNEAU ou MADIRAN ou RATIER ou GALIC ont du mal à attirer et se copient souvent .