Lu sur Polemia :
"Certains parlent encore de «mondialisation heureuse» mais la réalité est radicalement différente. Christian Harbulot et Éric Delbecque donnent, dans un «Que sais-je» sur «La guerre économique», une lecture plus juste que le CAPEC (Crises-Analyses-Propositions-Expérimentations-Communication) reprend à son compte : depuis la fin de la guerre froide, écrivent ces auteurs, «les rapports de forces entre les puissances s'articulent essentiellement autour d'enjeux économiques. Les gouvernements de la planète, dans leur grande majorité, ne cherchent plus aujourd'hui à conquérir des terres ou à établir leur domination sur de nouvelles populations, mais à construire un potentiel industriel et une force de frappe commerciale capable d'apporter devises et emplois sur leur territoire». Cette analyse est inséparable du basculement dans la mondialisation économique et financière qui a transformé la libre concurrence «aimable», limitée et encadrée en une «hypercompétition généralisée».
Les cadres ont longtemps cru à la mondialisation. Ceux d’entre eux – les financiers notamment – qui participent de la superclasse mondiale en ont profité. Mais pas les autres. Comme le note le Délégué général du CAPEC, Jean-Luc Schaffhauser : «La seconde illusion est (de croire) qu’un haut niveau de formation permettrait aux individus de tirer leur épingle du jeu.» Sociologiquement, le phénomène majeur aujourd’hui est la paupérisation réelle, et ressentie comme telle, des classes moyennes – ingénieurs, cadres et techniciens – sous l’effet de la mondialisation. […] A part les très hauts managers et les médias, plus aucune catégorie socioprofessionnelle ne défend la mondialisation.