Le Père Blanc belge, emprisonné au Rwanda, pourrait risquer la peine de mort pour "complicité de génocide." Libération décrit "un véritable traquenard" de la part des autorités rwandaises :
Dès sa comparution, le prêtre, vêtu du pyjama rose des prisonniers, a été mis en cause par des témoins, dont plusieurs fonctionnaires. (…) Les neuf juges ont décidé que le prêtre relevait d’un tribunal classique en tant que présumé génocidaire de première catégorie…
Le Monde soupçonne un "montage", et évoque trois hypothèses :
Diverses sources affirment que l’arrestation de la semaine dernière fait partie d’un "montage" politique. Le pouvoir rwandais entend peut-être obtenir le jugement de génocidaires présumés réfugiés à Bruxelles (…).
Autre hypothèse : le régime de Kigali entend régler ses comptes avec l’Eglise catholique et, au-delà, avec de nombreux exilés qui critiquent les violations des droits de l’homme dans leur pays. Même s’il se démarquait souvent des positions des Pères blancs et critiquait aussi bien l’ancien régime hutu que le nouveau pouvoir tutsi, Guy Theunis entretenait, notamment à Rome, des contacts qui le font passer pour un suspect idéal aux yeux du FPR. Les milieux catholiques et la monarchie belges avaient par ailleurs fait preuve d’une indulgence coupable pour le régime hutu, ce qui ne peut que renforcer l’hostilité de Kigali à l’égard du missionnaire.
Enfin, des spécialistes estiment que le régime de Kigali a voulu montrer qu’il ne tolérait pas les entraves apportées par les autorités belges aux exportations illégales de minerais. (…)