Le Pape François a rendu public aujourd'hui un Motu Proprio, avec application immédiate, établissant un nouveau critère pour les béatifications et canonisations : l’offrande de la vie. Ce nouveau «cas d’espèce» s’ajoute aux deux situations déjà prises en compte dans les dossiers : le martyre, et l’héroïcité des vertus. Ce document, qui fait suite à des débats tenus lors de l’assemblée plénière de la Congrégation pour les causes des saints en septembre 2016, élargit donc les possibilités d’enquête tout en établissant des critères canoniques très précis.
«Maiorem hac dilectionem», «Il n’est pas de plus grand amour» : c'est le titre, en latin, de ce Motu Proprio, en ligne uniquement en italien et en latin. Il s’inspire du texte de l’Évangile selon saint Jean : «Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis». Cette notion «d’offrande de la vie» peut ouvrir la voie à la béatification et à la canonisation de personnes qui n’auraient pas été tuées «en haine de la foi» à proprement parler, mais qui auraient donné leur vie dans le service de la charité.
Concrètement, ce Motu Proprio élargit les possibilités d’enquête pour des situations contemporaines. Plusieurs critères précis sont listés : «une offrande libre et volontaire de la vie et une acceptation héroïque de la mort», le fait que cette mort soit directement liée à cette offrande de la vie, l’exercice des vertus chrétiennes avant cette offrande de la vie puis jusqu’à la mort, l’existence d’une «réputation de sainteté» et de signes, au moins après la mort, et enfin la nécessité d’un «miracle survenu après la mort du Serviteur de Dieu et par son intercession».
Les enquêtes se basant sur cette notion «d’offrande de la vie» devront suivre le même parcours que les autres, selon toutes les dispositions déjà en vigueur, au niveau diocésain comme à Rome. Il est notamment demandé d’éviter tout culte prématuré qui pourrait induire les fidèles en confusion avant que les béatifications et canonisations ne soient célébrées.