Dans Présent, Hervé Grandchamp décrypte le dernier reportage sur l'avortement, diffusé sur Arte; Extrait :
"[…] Trois minutes d’introduction. Il suffit de regarder ces trois petites minutes pour comprendre les intentions des journalistes et du réalisateur. De relever, aussi, le vocabulaire utilisé pour parler des « anti-avortement » : « C’est l’histoire d’une régression européenne […] Elles sont les victimes d’une même offensive […] Une croisade contre l’avortement […] Un discours outrancier qui ose invoquer les pires attaques aux droits de l’homme [….] Parfois ils osent l’attaque à découvert en plein Parlement [….] Une nouvelle génération de militants inonde Internet d’informations biaisées […] Les anti-avortement sont repartis en guerre. »
L’empire du bien essaie de se défendre et les termes sont aussi révélateurs que l’approche est belliqueuse. L’information factuelle ? Pas un seul instant celle-ci ne paraîtra…
Pendant l’ensemble du reportage, une institution sera la cible des journalistes. Coupable de tous les maux, elle est évidement responsable de cette « régression européenne ». Cette institution, c’est l’Eglise catholique. Dès les premières bribes de l’introduction, elle est désignée comme cette coupable qui, « au nom des valeurs chrétiennes » défend la vie et qui, « en Italie, est si puissante ».
Après avoir posé les grandes lignes et annoncé la tonalité de l’intégralité du propos, les journalistes doivent utiliser un cas concret : mettre en scène une histoire pour faire couler les larmes. C’est en Italie que l’équipe de « reporters » trouve un cas suffisamment larmoyant pour ouvrir l’épopée. La grossesse d’une jeune femme ne se passe pas bien. Pour sauver la jeune femme, il serait nécessaire de mettre fin à la vie du fœtus. Le médecin refuse : « L’avortement est contre ma conscience », plaide-t-il. Faisant valoir son objection de conscience, le médecin, probablement catholique, tente de ne pas pratiquer un avortement. La jeune femme meurt. Usant d’un scandaleux procédé d’instrumentalisation, le reportage ponctue l’événement dramatique d’une sentence convenue : « Mourir faute de pouvoir avorter, cela rappelle des heures sombres. »
[…] L’objectif de cette séquence est simple : exalter la menace « pro-vie » et ses dangereux militants qui menacent les droits des femmes. Paradoxe absolu : les médecins qui refusent de pratiquer l’avortement menacent donc la vie. Tout au long du reportage, les équipes vont enquêter dans plusieurs villes européennes : Madrid, Rome, Paris, et même Moscou. A chaque nouvelle séquence-ville, une image est insérée : l’image d’un cintre. Chaque séquence est donc ouverte avec le symbole de la vieille lutte pour l’avortement. Le symbole est largement utilisé, un parti pris grossier… En filigrane, pendant une heure trente.
Le reportage continue, les arguments défilent, tous plus ou moins fallacieux. Au Portugal, à la suite des projets de loi visant à restreindre le droit à l’avortement, un député de l’opposition est interrogé : « Ce qui me choque le plus, c’est que ce projet ne soit pas venu d’un parti d’extrême droite », explique-t-on au Parlement européen. La femme interrogée va encore plus loin : « Parfois, ils sont [ndlr. les mouvements pro-vie] nuisibles, très antidémocratiques. » Ces affirmations sont posées telles des vérités. Il n’y a aucune démonstration, aucun exemple. Ce n’est pas une présentation factuelle, mais une accusation, d’autant plus facile qu’il n’est pas possible de répondre.
Durant le reportage, les entretiens des pro-vie vont être décryptés par un « expert », censé être indépendant et à l’avis neutre. Neil Datta va incarner ce personnage. Présenté comme un expert dans les « mouvements anti-avortement », il est aussi rattaché à l’EPF, le Forum parlementaire européen sur la population et le développement. Derrière le titre pompeux, se cache une association de féministes militant pour le droit à l’avortement. Un biais idéologique qui se retrouve dans le vocabulaire de Neil Datta, qui va qualifier les mouvements pro-vie de mouvements « anti-choix ».
Enfin, et pour compléter le tableau, il était nécessaire de trouver un grand « méchant riche et donc surpuissant ». Les journalistes vont le trouver dans le visage de Vladimir Iakounine. Ce milliardaire russe, décrit comme un « homme clef, orthodoxe fondamentaliste », financerait les mouvements pro-vie. Soros finance de nombreuses associations comme les « no border » mais ne choque pas la bien-pensance médiatique. Iakounine finance des mouvements pro-vie et devient le bras armé du mal et de la régression !"
HAËNTJENS
Sachez que dès la conception, il y a VIE.
En France, 600 assassinats par jour !!!
Il faudra bien rendre des comptes un jour….
gaudete
Qu’attendre de ce mireras gauchiste rien! elle mensonge est leur force mais les gens ne sont plus dupes.
DUPORT
Eh oui ce ne sont pas des journalistes !
Ce sont des agents de propagande et ce type de “reportage” demande un très gros travail de montage, de sélection des images, des textes, de mise en scène etc…
Travestir le réel est BEAUCOUP plus fastidieux et compliqué que de faire un simple reportage honnête.
Moi
Découvrir la grande alliance mondiale des chrétiens réactionnaires qui se ligueraient pour faire reculer le droit fondamental à l’avortement est plutôt réconfortant et rafraichissant.
Ce reportage est malgré tout le signe que le “camp du bien”, les pro-choix (de la mère) commencent à “fliper” (c’est à dire s’inquiéter) de ce que l’avortement pourrait ne plus être considéré partout comme un bien suprême.
Christiane
A gaudete | 14 mar 2018 18:48:01
Effectivement, gaudete, que peut-on attendre d’autre d’une chaîne aux ordres des loges.
Vu la grossièreté du procédé, le réalisateur ne pouvait espérer convaincre que les déjà convaincus. Mais le but n’était peut-être pas de convaincre, mais de donner aux frères et sœurs un signal clair que l’hallali est sonné. Invoquer l’église catholique, c’est mettre immédiatement en branle le plus petit des frères soumis, (oui soumis) aux hauts grades.
Lévi
Face au déchaînement coordonné des forces diaboliques la seule réponse efficace est le pari bénédictin. La prière et l’ascèse, l’étude et l’action.
Prions la très sainte Vierge Marie de nous donner le courage de ne pas nous dégonfler devant les attaques des chacals qui chassent en meute. Le rosaire est une arme très puissante.
Shimon
Nous avons reçu la vie gratuitement, donnons la gratuitement, généreusement. La vie nous ne la faisons pas, nous la transmettons. Quelle plus noble tâche que de permettre à une vie humaine de grandir ? De soutenir son développement jusqu’au bout. Jamais de tuer.
Marie-Jeanne
Lorsque l’on devient père ou mère, on le devient pour l’éternité. On peut renier son enfant, l’abandonner, le tuer, on reste père ou mère d’un enfant renié, abandonné, tué.
J-P Lucas
Mon courrier à Arte :
Monsieur le réalisateur,
en tant que médecin ayant fait un certain nombre d’avortements, et en tant que psychothérapeute ayant accompagné des femmes ayant avorté, je voudrais réfléchir avec vous à un point particulier abordé dans le film « Avortement, les nouveaux croisés », ce point c’est l’objection de conscience.
L’avortement n’est pas un droit, c’est une tolérance. L’avortement ne peut pas être un droit. Nous avons tous droit au respect de notre vie, pas le droit de tuer. Avorter c’est supprimer une vie humaine autre que la notre.
Si on se donne le droit de supprimer un seul être humain, petit, faible dépendant, parce que gêneur, alors on se donne le droit de supprimer tout être humain dépendant, faiblissant ou coûteux, parce que gêneur. Le respect de la vie humaine ne peut pas être partiel ou conditionnel. Il est impossible de mettre des limites, « d’encadrer ».
La dignité de chacun de nous est inaliénable et inconditionnelle.
L’avortement est incontestablement un meurtre et doit être reconnu comme tel. Je suis donc un meurtrier. Je plaide donc énergiquement pour la mansuétude, voire pour la compassion inconditionnelle pour ceux ou celles qui ont tué ou fait tuer. C’est la condition sine qua non de l’indispensable reconstruction personnelle.
Car si l’avortement est pour la mère une souffrance physique passagère suivie d’une longue souffrance morale, l’avorteur portera, lui aussi, le poids de son acte jusque dans la tombe.
Il est donc indispensable, juste et légitime de laisser chaque médecin prendre seul et lui-même, en son âme et conscience, les décisions qu’il jugera les plus constructives pour chacun des patients qui se confient à lui. La liberté du médecin est la condition de la liberté des patients.
Toute contrainte, morale, légale ou financière, (sur le médecin, l’infirmière, la sage‑femme ou sur la mère) est attentatoire à la liberté. Et l’on ne saurait porter atteinte à la liberté de l’un sans mettre en cause toute la liberté. Votre combat pour la liberté, monsieur, ne peut pas, sans se renier, être sélectif. Respectons intégralement la liberté.
Voilà pourquoi, monsieur le réalisateur, j’estime que toute pression légale, financière ou simplement morale est une erreur et doit vraiment être exclue de toute société civilisée, et pourquoi je déplore la manière négative dont la question de l’objection de conscience a été abordée dans le film.
Au plaisir, peut-être, de vous lire
J-P Lucas
Thibaud
Impayable Arte : “les croisés”. Hilarant. Mais après tout, ils n’ont pas tout à fait tort : “Deus vult !”.
Dan
Je n’arrive pas à comprendre comment un médecin et autre personnel hospitalier peut durant une journée entière réaliser des avortements, parfois avec des foetus encore vivants que l’on abandone dans un récipient appelé “haricots” et le soir retrouver leurs petits enfants et tra-la-la, comme si rien n’était. Ou plus simplement poser la tête sur l’oreiller et s’endormir le soir.
Cela me fait penser au SS allemands qui torturaient, tuaient, mutilaient, éliminaient, et qui le soir serraient leurs chers enfants dans les bras et tra-la-la.
Je prie la Vierge Marie d’acceuillir dans ses bras toutes ces petites victimes innocentes et sans défense, des les bercer, de les cajoller, alors que beaucoup (trop) par égoïsme, vanité, orgueil, lâcheté, s’en débarrasse comme un vulgaire ´dechet.
Prions.
Irishman
Soyons fiers d’être appelés croisés, ce beau titre de noblesse, la vraie, celle du coeur ! Parce que la Croix est le plus bel insigne qu’on puisse porter, non seulement sur ses vêtements, mais dans son coeur et dans son âme !
Choisissons librement de le faire ! In hoc signo vinces ! (Par ce signe, tu vaincras !)
Vive les croisés ! Vive la vie, et toutes celles et ceux qui se battent pour la vie !