L’establishment du mouvement anti-CPE vient de connaître trois échecs :
– D’abord les élections des CROUS, en cours actuellement région par région : elles sont en train de tourner à la déroute pour les syndicats de gauche. A Paris, L’UNEF (gauche) s’effondre de 38,28% (en 2004) à 11,68% – surtout au profit du syndicat centriste/apolitique FAGE; l’UNI (pro-UMP) passe de 14,32% à 16,41%; le RED ("droite sans complexe") passe de 3.67% à 8.03 % des suffrages exprimés. Certes, l’UNEF avait appelé à boycotter les élections, qui ont connu de graves tentatives de sabotage – mais elles ont connu une participation convenable. Peut-être un vrai retour de bâton au détriment des syndicats de gauche.
– La modestie des manifestations d’aujourd’hui, comme le note l’UNI : malgré la montée sur Paris d’étudiants provinciaux, la mobilisation y est 35% moins forte qu’il y a une semaine, d’après les chiffres de la police (23.000 contre 33.000). Sur toute la France, pour la police toujours, le total est passé de 247.000 à 220.000.
– Enfin, la montée en puissance de l’aile jusqu’au-boutiste du mouvement, dans le quartier de l’Assemblée et de la Sorbonne. Des témoins que j’ai eus au téléphone indiquent que la jonction entre militants anarchistes et bandes de banlieue se confirme.
Fab
“la jonction entre militants anarchistes et bandes de banlieue se confirme.” : l’alliance islamo-gauchiste se fait dès le plus jeune âge, on dirait.
Lagneau
Eh bien j’ai eu des infos contradictoires. Entendu sur RTL à 19.15, le journaliste du Nouvel Obs, Claude Askolovitch, disait que les bandes de balieues chargeaient justement les anarchistes qui étaient obligés de se retrancher derrière… les C.R.S… Bon, ce témoignage datait de 18.30. Depuis, les choses ont sans doute changé… Comment pourrait-on avoir plus d’éléments?
Lagneau
Sur ce mouvement anti-CPE, il y a des choses que l’on devrait rappeler :
– l’UNEF ne représente qu’elle même. Les élections des CROUS mobilisant moins de 5 % des étudiants à chaque fois, l’UNEF ne peut pas prétendre à représenter tous les étudiants, et encore moins la jeunesse.
– Même remarque pour la FIDL… Quelle est sa véritable représentativité? Comment sont nommés les reponsables?
– Même remarque pour les syndicats qui se prennent vents sur vents lors des élections prud’hommales, qui ont des effectifs en baisse constante et qui défendent plus les fonctionnaires que les salariés du privé.
– Enfin, nous sommes en démocratie et ceux-là même qui manifestent, s’en réclament alors que leur conduite est totalement anti-démocratique… Faudrait un jour songer à leur expliquer que nous ne sommes pas dans une “démocratie populaire” lol
– Le CPE a été voté. Demander son retrait, c’est aller à l’encontre de l’esprit de nos insitutions. Qu’une chose soit dite une bonne fois pour toute : ce n’est pas la rue qui gouverne. Et que ceux qui ne sont pas contents auraient dû penser à aller voter le 21 avril 2002… Bah, il faisait beau ce jour là…
Fab
Des anarchistes qui demanderaient protection aux… CRS. Voilà que cela devient amusant, maintenant.
A ce rythme là, peut être que certains vont voter Villers ou Le Pen l’an prochain.
Anonyme
se féliciter d’un vote tenu dans des conditions discutables,
se féliciter d’affrontements causés par un gouvernement inflexible,
se féliciter du problème de la représentation des salariés pour exprimer leurs revendications…
…c’est juste affligeant
Lagneau
Ce qui est surtout affligeant, cher inconnu, c’est de voir qu’une minorité puisse parler au nom du plus grand nombre. Ce qui est affligeant, c’est de voir le niveau auquel est tombé notre démocratie. Ce qui est affligeant, c’est justement de dénaturer notre démocratie et ses institutions. Ce qui est affligeant, c’est de voir le poids du dogmatisme et de l’idéologie rétrograde qui anime ces syndicats. Ce qui est affligeant, c’est la récupération politique qui en faite. Ce qui est affligeant, c’est de voir toutes ces manipulations. Ce qui est affligeant, c’est de voir le vandalisme à la Sorbonne.
Il y a plein de raisons “affligeantes”. Et cela n’est guère réjouissant.
florent
De toute évidence, les syndicats gauchistes se mordent la queue et raclent leur fond de tiroir, ils n’auront désormais plus guère de crédibilité et devront sortir au grand jour leurs techniques dictatoriales. Et montrer ainsi qu’ils se mobilisent pour tout sauf pour le peuple. Le prix risque d’être dur à payer mais si ça pouvait arriver.