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France : Société

Nantes : les forces de l’ordre n’ont pas reçu de consignes pour faire du zèle

Hugues Moutouh a été conseiller spécial du ministre de l'Intérieur au moment de l'affaire Merah, puis préfet. Il est désormais avocat. Il répond au Figarovox à propos des émeutes à Nantes :

"Compte tenu des liens étroits qui existent entre les opposants au projet d'aéroport de Notre Dame Les Landes et les milieux extrémistes de l'ultra gauche et de l'anarchisme, je ne suis pas vraiment surpris. Le pire était à craindre. […] Ma première pensée va aux policiers qui ont été blessés lors des affrontements. Je crois qu'ils ont été la cible de jets de boulons et de pierres, de billes d'acier aussi. Ils ont fait face à des professionnels de la guérilla urbaine que tous les services de police d'Europe connaissent bien. Par facilité de langage on parle de Black Bloc.

Ensuite, je m'interroge un peu. Je sais que les forces de l'ordre ont reçu l'ordre de sécuriser les lieux sensibles de Nantes: préfecture, mairie, etc. Rien d'anormal jusque là. Le bouclage des points stratégiques de la ville à été une réussite puisque les manifestants n'ont pas réussi à les atteindre. Le seul chiffre qui suscite de ma part une certaine incompréhension est la quasi inexistence d'interpellations: cela reste à être confirmé, mais les sources parlent de 14 interpellations. Le moins que l'on puisse dire est que le chiffre est surprenant. Le ministre de l'Intérieur parlait récemment d'un millier de militants d'ultra gauche très violents qui s'opposaient aux forces de l'ordre. Pourquoi n'y a t'il pas eu davantage d'interpellations? Si il y a une critique à faire, c'est celle là. Les policiers et les gendarmes ont ils reçu des consignes particulières? Ont ils reçu l'ordre de ne pas aller au contact, afin de ne pas envenimer les choses? Pourtant les responsables publics devaient s'attendre à la présence dans le cortège des manifestants de ces casseurs professionnels. […]

La réaction du gouvernement est moins virulente qu'après certains débordements lors des manifestations contre le mariage homosexuel alors même que les dégâts sont nettement plus importants. Comment expliquez-vous ce deux poids deux mesures? Peut-on parler d'ordre républicain à plusieurs vitesses?

Il est évident qu'à la différence des manifestations contre le mariage homosexuel, les forces de l'ordre n'ont pas reçu de consignes particulières pour faire du zèle, interpeller les opposants afin de les déferrer à la justice. À Nantes, on s'est contenté de gérer le maintien de l'ordre public, sans chercher à judiciariser les événements. C'est vraiment regrettable. Cela étant, il est plus simple de mettre la main sur des jeunes bourgeois de province qui manifestent paisiblement que sur des militants anarchistes expérimentés, rompus aux techniques de la guérilla urbaine. […]"

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