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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Nativité de Notre-Seigneur – 25 décembre – Messe de Minuit

Nativité de Notre-Seigneur – 25 décembre – Messe de Minuit

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La fête de Noël possède une particularité unique dans toute l’année, qui est de comporter trois messes différentes, alors que les autres jours n’en ont qu’une. Elles étaient souvent autrefois dites les unes à la suite des autres : on se rappelle Les Trois Messes basses d’Alphonse Daudet ; mais elles sont normalement destinées à être célébrées à trois moments différents, avec lesquels elles sont en harmonie : la messe de Minuit emplie de mystères, celle de l’Aurore pleine de lumière et celle du Jour pleine de joie.

Ces messes présentent un contraste étonnant entre les chants du propre et les Évangiles qui y sont lus. À la Messe de Minuit, on lit à l’Évangile le récit de la Nativité dans l’étable de Bethléem et l’apparition des anges aux bergers, tandis que les chants du propre, pleins du mystère qui convient à la nuit, nous font méditer sur la génération éternelle du Verbe au sein de la Très Sainte Trinité. À la Messe du Jour au contraire, on lit à l’Évangile le prologue de saint Jean : ” Au commencement était le Verbe… “, tandis que les chants du propre célèbrent joyeusement la naissance de l’Enfant-Dieu.

Hormis l’Offertoire, les chants du propre de la Messe de Minuit contiennent tous les mots genui te : je t’ai engendré, adressés par Dieu le Père à son Fils. On les trouve dans deux passages extraits de deux grands psaumes messianiques, le psaume 2 à l’Introït et à l’Alléluia, le psaume 109 au Graduel et à la Communion.

La Messe de Minuit

Introït : Dominus dixit

Voici le verset du psaume 2 qui est chanté à l’Introït.

Dominus dixit ad me : Filius meus es tu, ego hodie genui te.

Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui je t’ai engendré.

Cet aujourd’hui, c’est le présent éternel du ciel. Ces paroles sont celles du Père, mais ici c’est le petit enfant de la crèche qui les prononce en disant ” Le Seigneur m’a dit “. Aussi la mélodie est-elle simple et dépouillée, presque immatérielle ; seul le mot meus est souligné, exprimant la tendresse du Père pour son Fils. Cet Introït est un des plus courts du répertoire. Il est accompagné bien entendu par le premier verset du psaume 2

Quare fremuerunt gentes et populi meditati sunt inania ?

Pourquoi les nations se sont-elles agitées et les peuples ont-ils comploté en vain ?

Il montre les vains efforts des païens pour s’opposer à la venue et au règne du Messie.

Graduel : Tecum principium

Après le texte messianique tiré du psaume 2 qui figurait à l’Introït, nous allons trouver dans le Graduel l’autre texte messianique, tiré du psaume 109.

Tecum principium in die virtutis tuæ : in splendoribus sanctorum ex utero ante luciferum genui te.

On retrouve donc les mots genui te qui reviennent quatre fois dans cette messe. Mais ce texte est difficile à traduire car il est plein de symbolisme, s’appliquant à la fois au sacre du roi d’Israël, devenu par l’onction fils de Dieu, c’est à dire son représentant sur terre, et à la génération éternelle du Messie dont le roi n’était que la figure. On peut traduire à peu près ainsi :

À toi la primauté au jour de ta puissance. Dans les spendeurs sacrées, de mon sein, avant l’aurore, je t’ai engendré.

 La deuxième partie de ce Graduel reprend le début du psaume 109, bien connu des fidèles qui assistent aux vêpres du dimanche.

 Dixit Dominus Domino meo : sede a dextris meis, donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum.

Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite, tandis que j’abaisse tes ennemis comme un marchepied.

 ” Le Seigneur a dit à mon Seigneur “, c’est Dieu le Père qui s’adresse au roi d’Israël, figure du Messie ; c’est celui-ci, deuxième personne de la sainte Trinité, qui est assis à la droite de Dieu, comme nous le chantons dans le Credo.

On voit que nous sommes ici dans un monde de grandeur, de mystère et d’éternité. Ce Graduel a des dimensions imposantes ; si l’Introït de cette messe est un des plus courts du répertoire, le Graduel est au contraire un des plus longs. La mélodie est dans l’ensemble une mélodie type avec des formules que l’on retrouve souvent en d’autres Graduels, mais elle est plus développée, avec une grande introduction qui lui donne un caractère très solennel.

Alléluia : Dominus dixit

Nous allons retrouver dans l’Alléluia de la messe de minuit le même texte que nous avons entendu à l’Introït :

Dominus dixit ad me : Filius meus es tu, ego hodie genui te.

Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré.

Toujours les mots genui te qui reviennent pour la troisième fois dans cette messe. La mélodie est une mélodie type comme celle du Graduel, mais ici sans aucune adjonction, et telle que nous l’avons déjà souvent entendue. Il faut dire pourtant que ses vocalises souples et légères expriment si bien la joie de Noël qu’on les croirait faites pour cela.

Offertoire : Lætentur cæli

Comme c’est souvent le cas, le chant de l’Offertoire de la messe de minuit est un peu à part, et son texte ne contient pas les mots genui te. Il est tiré du psaume 95, cantique de louange au Seigneur, roi et juge universel :

Lætentur Cæli et exsultet terra ante faciem Domini ; quoniam venit

Que les cieux se réjouissent et que la terre exsulte devant la face du Seigneur, car Il vient.

Le psaume ajoute : car il vient pour juger la terre. Il s’agit donc du retour glorieux du Seigneur à la fin des temps, le dernier avènement. Mais la liturgie en arrêtant le texte à quoniam venit, sans préciser, permet de l’appliquer au premier avènement dans la nuit de Noël et à son avènement dans nos âmes en cette fête de Noël si nous sommes prêts à le recevoir. C’est de cette venue quelle qu’elle soit que les cieux et la terre se réjouissent, joie très intérieure exprimée par une mélodie douce et contemplative aux ondulations calmes et souples.

Communion : In splendoribus

Le texte de l’antienne de Communion de la messe de minuit est en partie celui du Graduel, le deuxième grand texte messianique tiré du psaume 109.

 In splendoribus sanctorum ex utero ante luciferum genui te.

Dans les splendeurs sacrées, de mon sein, avant l’aurore, je t’ai engendré.

On retrouve bien entendu pour la quatrième fois les mots genui te, la génération éternelle du Verbe au sein de la Très sainte Trinité. La mélodie est très simple ; les musiciens remarqueront qu’elle est pentatonique c’est à dire qu’il n’y a pas de demi-ton. Elle a une certaine parenté avec celle de l’Introït, mais elle n’en a pas la légèreté céleste. Elle est plus appuyée et plus solennelle. Ici ce n’est plus le petit enfant qui parle, c’est Dieu le Père qui s’adresse à lui directement.

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