Louis de Bourbon signe une tribune dans Le Figaro à l’occasion de l’anniversaire de la mort de la reine Marie-Antoinette :
Aujourd’hui nous commémorons avec tristesse la décapitation de mon aïeule la Reine Marie-Antoinette. Et à cette occasion je veux, avec tous les Français, que nous nous interrogions à nouveau. Mais cette fois-ci, les institutions actuelles ne seront pas mon propos.
Il s’agit des symboles et du récit fondateur que certains ont imposés à la France depuis 150 ans. Chaque peuple, chaque pays se construit autour de figures fédératrices, d’une histoire commune plus ou moins mythifiée et de moments fondateurs. En France, malheureusement, nos moments fondateurs sont racontés à travers l’histoire macabre de la Révolution.
Au sein de celle-ci, les assassinats du Roi et de la Reine tiennent lieu d’actes paroxystiques pour un peuple soi-disant régénéré. Encore aujourd’hui, on veut faire peuple, comme il est d’usage de formuler, autour de cet acte : l’assassinat d’une mère, d’une femme, d’une personne d’origine étrangère. Quel paradoxe au XXIe siècle !
Nos gouvernants, toujours si prompts à s’excuser de notre passé, semblent au contraire s’enorgueillir de cet acte, pourtant aux antipodes des valeurs de notre société. Nos responsables ont alors beau jeu d’honorer la mémoire de Robert Badinter, s’ils n’hésitent pourtant pas à montrer la tête sanguinolente de la Reine aux yeux du monde entier lors de l’ouverture des JO. Plutôt que d’évoquer des figures inspirantes, des moments de grandeur ou des références communes qui ont fait la grandeur et la noblesse de notre pays, ils s’accrochent à une culture de la mort, à des souvenirs de destruction quand d’autres voix parlent au contraire de relever le pays.
Et ne nous y trompons pas. La Révolution n’est pas finie. La laïcisation du calendrier scolaire, les luttes récentes autour des croix, la destruction de notre patrimoine religieux sont autant de signes que certains veulent encore détruire, veulent encore saccager, veulent encore purifier notre pays de ses racines. Ils ne s’arrêteront pas tant qu’il restera encore des traces de ce qui a fait l’unité des peuples de France.
Je propose de briser ce cycle. D’en finir avec l’œuvre de divisions et de destructions. Retrouvons le chemin de l’unité, retrouvons la culture de ce qui fédère par le beau et le bon. Voyons dans notre histoire ce qu’il y a de vivificateur, d’inspirant et de pacificateur. Peut-être qu’il est temps de retrouver le chemin d’un régime source d’unité, en paix avec son passé, et solidement arrimé à l’histoire millénaire de la France pour affronter avec courage et apaisement les épreuves actuelles et ainsi envisager sereinement notre futur.