« Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le Salut. (…) Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. »
(Notre Dame à Lucie, le 13 juin 1917)
1er jour : Le Paradis
- Invocation au Saint-Esprit
Commencer par invoquer le Saint-Esprit pour qu’Il nous aide à faire une bonne méditation :
Venez Esprit-Saint, emplissez le cœur de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, et il se fera une création nouvelle, et Vous renouvellerez la face de la terre.
Prions : Ô Dieu qui avez instruit le cœur de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même Esprit de comprendre et d’aimer ce qui est bien et de jouir sans cesse de ses divines consolations.
- Enseignements
Le 4 mai 1944, à la fois pour répondre à la demande de Notre Dame à Fatima et pour la remercier de l’heureuse issue de la guerre, le pape Pie XII instaura la fête du Cœur Immaculé de Marie. Mais en quoi consiste cette dévotion sur laquelle Notre Dame confia à Lucie le 13 juin 1917 : « Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le Salut. (…) Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. » Pour le savoir, le mieux est d’écouter ce qu’enseigna la Sainte Vierge aux petits voyants de Fatima.
Le 13 mai 1917, Notre Dame venait pour la première fois sur les terres bénies de la Cova da Iria. En réponse aux questions de Lucie, elle délivra un message très simple mais d’une très grande profondeur.
Notre Dame : « N’ayez pas peur. Je ne vous ferai pas de mal. »
Lucie : « D’où vient Votre Grâce ? »
Notre Dame : « Je suis du Ciel. »
(…)
Lucie : « Et moi, est-ce que j’irai au Ciel ? »
Notre Dame : « Oui, tu iras. »
Lucie : « Et Jacinthe ? »
Notre Dame : « Elle aussi. »
Lucie : « Et François ? »
Notre Dame : « Lui aussi, mais il devra réciter beaucoup de chapelets. »
Lucie : « Maria das Neves est-elle déjà au Ciel ? »
Notre Dame : « Oui, elle y est. »
Dans ses toutes premières paroles, la Sainte Vierge affirme par cinq fois l’existence du Ciel et précise que quatre personnes iront ou y sont déjà : Lucie, François, Jacinthe et Maria das Neves. Juste après, elle parlera du Purgatoire, et deux mois plus tard de l’enfer. « Les fins dernières », à savoir le Ciel, le Purgatoire ou l’enfer, sont donc la première vérité de Foi rappelée par Notre Dame. Car le seul objectif pour lequel nous sommes ici-bas est de préparer notre éternité. D’où venons-nous et où allons-nous ? Ces questions devraient occuper nos pensées à longueur de journée. La vie est courte ; nous n’avons que peu de temps pour faire un choix qui sera définitif et durera ensuite éternellement. Aussi, ne faut-il pas le faire à la légère. Mais qu’est-ce que ce Paradis d’où vient Notre Dame et qu’elle promet aux trois petits bergers ?
Le paradis
Le Paradis est une réalité inimaginable : c’est la plénitude de tous les biens désirables ; c’est l’extase éternelle dans la vision béatifique de Dieu. Sainte Catherine de Sienne raconte qu’elle fut une fois enlevée dans la gloire du Ciel. Quand, l’extase terminée, elle essaya d’en parler, elle ne put que pleurer. À quelqu’un qui s’en étonnait, la sainte lui répondit : « Ne vous étonnez pas de cela. Étonnez-vous plutôt que je sois encore sur la Terre après avoir goûté des délices ineffables… ».
Saint Robert Bellarmin, pensant au bonheur suprême du Paradis, alors qu’il regardait un tableau qui représentait les bienheureux Jésuites, s’écria : « Je veux aller très vite avec eux ! Loin, loin de cette vie, il faut aller là-haut avec eux. »
Le désir du paradis
Mais ne vont au paradis que les héros de l’amour de Dieu et des autres. « Le Royaume de Dieu exige violence, et seuls les violents s’en emparent. » (Mt 11, 12) Seul, le chrétien qui est un héros de bonté, de foi, d’humilité, de pureté, d’obéissance, de patience, de mortification, peut espérer s’entendre dire au terme de sa vie : « Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. » (Mt 25, 21).
Nous devons tout faire pour gagner le Paradis. Sainte Bernadette affirmait que la Vierge est tellement belle qu’elle désirait mourir mille morts pour pouvoir la revoir.
Un jour, on souhaita à saint Maximilien Kolbe une mort rapide afin de pouvoir rejoindre vite l’Immaculée dans le Ciel. Le saint répondit en remerciant vivement celui qui lui avait présenté un tel souhait.
Saint Léonard de Port Maurice, apôtre ardent, en arrivait à prêcher et à demander la prière des fidèles afin de mourir bientôt et de rejoindre l’Immaculée. Un jour, il dit du haut de la chaire : « Je souhaite mourir pour vivre avec Marie. Et vous, récitez un “Je vous salue Marie” pour moi. Obtenez-moi la grâce de mourir maintenant. Je veux aller voir Marie. »
Quand on aime vraiment la Sainte Vierge, la pensée et le désir du Paradis ne nous donnent pas de répit, parce que c’est là que la Vierge nous attend. Et le Curé d’Ars disait qu’elle nous y attend comme une Maman attend l’arrivée de ses enfants, pour les avoir tous autour d’elle dans la joie éternelle.
Paradis et pénitence
Mais on n’arrive au Paradis que « par la porte étroite et par un chemin resserré » (Mt 7, 14), autrement dit, par la pénitence. « Croyez-moi – disait saint Philippe Néri – le Paradis n’est pas fait pour les paresseux ». Quand on invitait saint Maximilien à modérer un peu son héroïque et épuisant apostolat pour l’Immaculée il répondait : « Il n’est pas nécessaire de s’épargner, je me reposerai au Paradis ! … »
Malheureusement, il nous est plus facile de nous laisser attirer et dominer par les biens terrestres, de nous laisser séduire par les créatures et les plaisirs charnels. Aussi devons-nous nous rappeler l’appel insistant de saint Paul : « Cherchez les choses d’en haut ; goûtez les choses d’en haut, non pas celles de la terre » (Col. 3,1). Si nous faisons comme nous dit saint Paul, nous expérimenterons, nous aussi, la vérité de cette phrase de saint Ignace : « Ô comme la terre me paraît petite et méprisable quand je contemple le Ciel ! »
Ce serait une folie impardonnable que de perdre les biens célestes et éternels pour des plaisirs terrestres et passagers. Notre monde ne doit être pour nous qu’une terre d’exil d’où nous partirons pour rejoindre notre vraie patrie : le Ciel.
La Sainte Vierge rappelle qu’il faut faire des efforts pour gagner le Ciel. Elle promit le Ciel à François, « mais il devra dire beaucoup de chapelets ». Pourquoi lui et pas Lucie ou Jacinthe ? Quelle que soit la réponse à cette question, remercions infiniment François, car, grâce à lui, nous apprenons de la Sainte Vierge elle-même quel est le premier moyen pour aller au Ciel : réciter fréquemment notre chapelet ! Or qui de nous peut s’affirmer plus saint que le petit François ? Et qui n’est pas capable de réserver 15 à 20 minutes dans une journée pour réciter un chapelet chaque jour ?
Il faut l’aide de la Sainte Vierge
Une chose doit nous consoler. S’il est vrai qu’on ne va pas au Paradis sans faire pénitence, c’est vrai également qu’il existe un moyen pour y aller en toute sécurité et facilement : c’est d’y aller avec la Sainte Vierge. Un jour un évêque se rendit auprès de saint Padre Pio accompagné d’un ami qui n’était pas un exemple de sainteté. Il le lui présenta en disant : « Père, cet ami voudrait s’assurer un billet d’entrée pour le Paradis. La chose n’est pas facile. Que lui conseilleriez-vous, Père ? » Abaissant et secouant un peu la tête, saint Padre Pio répondit doucement : « Eh, il y faut la Sainte Vierge, il y faut la Sainte Vierge. »
Un grand pécheur vint un jour voir saint Bernard pour se confesser. Il était sur le point de désespérer à cause de ses grandes fautes. Saint Bernard lui parla de la divine miséricorde et il lui présenta le passage de l’Évangile sur l’Annonciation, là où l’Ange dit : « Ne crains pas Marie parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1, 30). Et saint Bernard le commenta en disant que Marie « pleine de grâce » a trouvé grâce pour nous pécheurs. Le pauvre homme reprit courage. Après sa confession, il alla tout de suite à l’autel de la Sainte Vierge et il retrouva parfaitement la paix.
Alors, efforçons-nous de vivre avec les yeux toujours fixés sur le Paradis, avec les mains toujours occupées à accomplir notre devoir d’état, avec un cœur plein d’amour et de confiance envers notre douce Mère du Ciel qui nous veut tous au Paradis.
- Court moment de méditation
Méditons 5 minutes sur les paroles de Notre Dame aux petits bergers de Fatima et représentons-nous la joie des bienheureux au Ciel.
- Prières à la Sainte Vierge
Réciter le chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) comme l’a demandé Notre Dame à chacune de ses apparitions à Fatima. (Nous verrons ce point dans la méditation du 4e jour). Demandons-lui la grâce de désirer le Ciel et de tout faire pour y parvenir.
Offrir les souffrances de la journée à venir pour la conversion des pécheurs.
Terminer par les invocations suivantes :
Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs, priez pour nous. (3 fois)
Notre Dame de Fatima, priez pour nous.
Notre Dame du Rosaire, priez pour nous.
Saint François et sainte Jacinthe, priez pour nous.
Sœur Lucie, intercédez pour nous.