De l'abbé Barnay, curé dans le diocèse de Belley-Ars :
"La période estivale qui s’achève aura été profondément marqué par l’assassinat du Père Jacques HAMEL le 26 juillet dernier près de Rouen. Alors qu’il célébrait les Saints Mystères, ce serviteur de Dieu a été sauvagement décapité par ses assaillants. A la suite de cet acte – qui donne le 1er martyr, confesseur de la Foi, en France de ce 21ème siècle commençant – les Evêques de France nous ont demandé de prier spécialement pour la France le 15 Août dernier, ce que nous avons fait.
L’événement du Père HAMEL est survenu alors que se déroulaient les Journées Mondiales de la Jeunesse en Pologne. Moi-même, accompagné de 4 jeunes de la Paroisse nous étions à Varsovie ce 26 juillet. Bouleversés par la nouvelle, nous sommes allés immédiatement nous recueillir sur la tombe du Père Jerzy Popieluszko. Ce Prêtre Polonais a été assassiné le 19 octobre 1984 pour avoir pris position contre le communisme et appelant les Polonais à vivre libre.
A gros traits, qui est le Père Jerzy Popieluzko ? Né à Okopy, petit village du nord-est de la Pologne dans une famille modeste de paysans, il est enfant de chœur dans son village. Élève moyen mais ambitieux, c’est à la période du baccalauréat qu’il envisage la prêtrise. Il entre à 18 ans au séminaire à Varsovie. Il fit deux ans de service militaire, placé dans une unité spéciale pour les séminaristes à Bartoszyce. On exerça sur lui au moins une fois des pressions pour qu’il abjure sa foi chrétienne. Il fut jeté au cachot pendant un mois.
Il est ordonné prêtre en 1972, à Varsovie par le cardinal Wyszynski. En plus de sa paroisse, il s’occupait des jeunes et du personnel de la santé. En 1980, les employés des chantiers navals de Gdańsk, importante ville portuaire sur la Baltique, sont en grève sous la conduite de Lech Wałęsa. Les ouvriers demandèrent à l’archevêque de Varsovie un prêtre pour célébrer la messe pour eux ; et c’est le Père Popiełuszko qui est choisi. Le syndicat Solidarnosc est fondé dans l’illégalité. Ami de Lech Wałęsa, le prêtre défend les partisans du syndicat. Le père Popiełuszko est alors inspiré de la spiritualité du bienheureux Maximilien Kolbe. Quelques mois après l’attentat de Jean-Paul II, l’état de guerre est proclamé par le régime communiste. 6000 responsables du syndicat Solidarnosc, de nuit, sont emprisonnés, l’armée est partout déployée massivement, les manifestations sont violemment réprimées. Ce premier et unique syndicat dans tout l’empire est intolérable pour le régime. A la face du monde, il prouve que le christianisme est le calcium d’un peuple, et le marxisme son opium. C’est le sous-prolétariat qui se soulève contre ces apparatchiks qui se prétendent être sa voix. Après avoir tenté quelques mois plus tôt d’éliminer son premier défenseur, son avocat à la face du monde, ce Jean-Paul II qui ose le soutenir inconditionnellement – il faut l’éradiquer totalement, sous peine d’être contagieux pour tous les pays du bloc Est, qui se met à trembler sur ses bases. C’est alors qu’une voix va retentir. Elle va oser, clamer ce que tous pensent, mais non sans risques. Le Père Jerzy se fait la voix de son peuple bâillonné. Il le fait au cours des 33 messes pour la Nation qu’il va célébrer, renouant avec la tradition séculaire des « messes pour la Patrie », le plus souvent clandestines. De mois en mois, les foules augmentent à tel point qu’il faudra les célébrer sur un balcon surmontant le porche d’entrée de l’église Saint Stanislas Kotska, dominant la place noire de monde. Leur retentissement est incalculable. Le père Popiełuszko est surveillé en permanence. La presse communiste parle de lui comme d’un prêtre qui célèbre des messes de la haine.
Revenons à Pont de Veyle ! Marqués par l’histoire du Père Jerzy et les témoignages entendus des Polonais ; interpellés par le nouveau tournant pris dans notre pays par l’assassinat du Père HAMEL, l’intuition est venue sur la tombe du Père Popieluzko, de célébrer, à notre retour en France, une Neuvaine de Messes pour notre Nation.
Ainsi, chaque 1er jeudi du mois, une Messe pour la France sera célébrée en l’église de Pont de Veyle à 20 heures. Cette Messe sera suivie d’une Heure d’Adoration du Saint Sacrement où nous prierons le Sacré-Cœur de Jésus de sauver la France.
Par cette décision, nous voulons d’une part faire un acte de Foi : Jamais la France, terre Chrétienne, ne reniera ce qui fait ses fondements. D’autre part, nous, Catholiques, nous voulons répondre à la violence sans nom par notre ferveur et notre prière. Je compte sur vous, chers paroissiens ordinaires et extraordinaires, pour faire tout votre possible pour participer à ces 9 Messes pour notre pays de France. La 1ère sera célébrée le jeudi 1er Septembre 2016 à 20 heures en l’église de Pont de Veyle.
Merci de répondre nombreux à cet appel ! Que Notre Dame de France protège notre pays."