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France : Société

Ni “balance ton porc”, ni libertaire

De Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire :

Capture d’écran 2018-01-16 à 06.58.44"« La semaine où “Me Too” et la “liberté d’importuner” se sont écharpés », titrait, lundi matin, Madame Figaro pour résumer le pugilat de gynécée des jours passés. Et il faudrait donc que toute femme choisisse son camp ? Catherine Millet ou Caroline De Haas ? Caroline De Haas ou Catherine Millet ? Merci bien, mais ça ne fait pas rêver. Permettez que je tire ma révérence, ciao, salut, je retourne au pays des femmes ordinaires, celles de la vraie vie, avec de vrais soucis, celles qui ne se demandent pas, toute la sainte journée, avec des postures de vestale, si elles aiment être un peu, beaucoup, pas du tout importunées, et si frôler n’est pas frotter.

Mesdames, ôtez-moi un doute : vous ai-je jamais élues, cooptées, désignées, déléguées, missionnées, pressenties pour me représenter ? Alors, de quel droit prétendriez-vous parler en mon nom ? Comme le dit Élisabeth Lévy, il n’y a pas de « parti unique des femmes », et je revendique le droit d’avoir une pensée propre, dont l’alpha ne serait pas mon ovaire gauche et l’oméga mon ovaire droit.

Unknown-5Dans Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir dénonçait l’essentialisation de la femme, et s’indignait que l’on réduise celle-ci à ses organes génitaux. Comme on peut voir, son combat a porté ses fruits : à quoi la philosophe féministe Olivia Gazalé, dans son livre Le Mythe de la virilité, réduit-elle la femme, décrite en tant que « pénétrée » (sic), opprimée par les « pénétrants » (re-sic) ? Et à quoi le hashtag #BalanceTonPorc réduit-il les hommes ? Pas à leur cerveau, si ?

Évidemment, dans ce contexte, l’autre parti, celui des cent signataires, nous paraît sympathique, ne serait-ce – après la volée de bois vert que ces dames viennent de ramasser – que par solidarité entre taulards face à un maton commun.

Mais la vérité force à dire que, comme dans tout divorce – car c’est bien une tempête dans le verre d’eau de l’entre-soi parisien qui a eu lieu -, les torts sont partagés.

Si le #BalanceTonPorc rencontre un certain écho auprès des jeunes femmes, c’est bien que celles-ci perçoivent un climat d’agressivité sexuelle qui n’existait pas avant, né de la jonction de deux phénomènes :

Celui de la libération sexuelle portée par la génération Mai 68 – peu ou prou celle des signataires – qui a dérégulé les relations hommes-femmes, écrasant les étapes intermédiaires, promouvant dans le cinéma, la littérature, la presse, la pub et jusque dans l’éducation sexuelle dispensée à l’école un « amour libre » très entreprenant, assorti d’un vocabulaire plus que direct, tellement obnubilée par son interdit d’interdire que, même face à la pornographie, elle n’a rien trouvé à redire. Il suffit, pour s’en convaincre, de faire un test simple. Demandez donc à vos grands-mères si l’une d’elles, jadis, s’est entendu dire dans la cour de récréation : « Eh, meuf, t’es qu’une salope ! (ou une p…) », lot commun, aujourd’hui, des collégiennes.

Celui de l’arrivée massive, en Occident, d’une population qui, culturellement, ne porte pas le même regard sur la femme, avec cette fâcheuse propension à jauger, avec son curseur propre, la vertu d’une femme à sa façon de se vêtir.

À quel moment ces deux points cumulés, qui sont une évidence pour madame Tout-le-Monde même si elle n’a pas toujours les mots pour le dire, ont-ils été évoqués par l’un ou l’autre camp ? Quelle solution espère-t-on trouver si l’on n’a pas posé les hypothèses ? Quel débouché concret pourrait avoir ce dialogue de sourdes et d’aveugles patentées ?

Un jour prochain, la femme ordinaire, exaspérée d’être prise en main comme une éternelle fillette par des représentantes autoproclamées, se lèvera enfin. Non pour revenir à l’âge d’or d’une autre époque – qui n’existait pas, sinon Mai 68 ne serait pas arrivé -, mais pour rendre justice à une altérité bien comprise et, sur un terrain ainsi apaisé, retrouver le chemin du respect réciproque. Nombreuses, d’ailleurs, sont celles qui le vivent déjà. Mais ce ne sont pas elles, penses-tu, que l’on fait témoigner."

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5 commentaires

  1. Pauvre France!
    Les fourbes amusent le petit peuple et les pauvres femmes les vraies !!
    Pendant ce temps les pires injustices s’accumulent….
    Demain quel sera le menu???
    Une loi pour protéger la femme voilée? La femme mariée? La femme
    célibataire lesbienne ? Ou non.
    Et la femme cochonne ça n existe pas encore???
    Haïssez-vous bonnes gens ! C est ce que veulent les mauvais esprits
    manipulateurs qui haïssent la société et la vie simple.
    Destructurer, diviser l’évidence …… la complémentarité.

  2. Oh là ! Mais c’est une élévation de pensée que les féministes sont bien incapables d’atteindre ! Par contre, madame Toulmonde, si…
    Et ça serait bien effectivement que la femme ordinaire se lève enfin, pour tâcher de ramener tout ce petit monde là à la raison !

  3. “le respect réciproque”?
    par nature l’homme a besoin de dominer, il confond machisme et virilité.
    il faut apprendre à respecter dés l’enfance, par l’exemple et à se faire respecter, on n’a pas à tout accepter(on ne va dans la chambre d’un homme sans conséquence)
    le migrant n’a pas tous les droits, il n’a pas à nous imposer son mode de vie! Donnons lui l’exemple!
    les féministes sont peu nombreuses c’est la raison pour laquelle elles hurlent tant!!

  4. Oui j’ai l’impression de retourner en classe 9ème (je sais pas comment on appelle cette classe en novlangue).
    Parce que dans mon souvenir en tout cas dès la 8ème, on avait déjà dépassé les guéguerres garçons / filles.
    Régression spectaculaire d’une époque qui a perdu tout sens du ridicule.

  5. sexe et religion doivent rester du domaine privé et tout ira mieux!
    quand on constate que des E.Lévy et G.Cluzel osent dire leur divergence et sont pris comme cible, on ne peut qu’être triste de l’opinion publique en france

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