Raphaël Stainville écrit dans Le Figaro Magazine :
"[…] Depuis le 19 juin au soir, Nicolas Bernard-Buss, lui, est détenu à la
maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Numéro d'écrou 404 247//D-4. Il a été
placé à l'isolement. Son seul horizon, comme nous le confie l'un de ses
conseils, Me Boutron, ce sont «les quatre murs sales d'une cellule
dépouillée sans chaise ni table. Une fenêtre brisée, ouverte aux grands
vents et aux bruits de la prison». Son quotidien: des repas qui
n'arrivent pas toujours ; l'impossibilité de sortir de sa cellule, ne
serait-ce que pour une promenade, histoire de se dégourdir les jambes ;
les heures qui défilent lentement ; la visite de ses avocats ou de
l'aumônier de la prison. Son seul vrai réconfort depuis une semaine: la
lecture des centaines de lettres qui lui parviennent tous les jours. Des
messages de soutien, d'encouragement, d'indignation et de colère venus
de toute part. Nicolas ne connaît pas ces gens qui lui écrivent, mais il
est devenu, pour une grande partie du pays, le visage d'une résistance
pacifique que l'on veut museler à tout prix. […]Etudiant en licence d'histoire à la
Catho, il mène en parallèle des études dans une école d'ingénieurs.
C'est un garçon plutôt brillant, «extrêmement intelligent», aux dires de
ceux qui le côtoient ou qui l'ont fréquenté du temps où il était élève à
La Source, un lycée de Meudon, dans la banlieue ouest de Paris.
L'informatique est sa seule passion déclarée: il sait tout des consoles
de jeux, connaît jusqu'à la date de sortie de la première Mega Drive,
dévore la presse spécialisée, bidouille un peu sur un vieil ordinateur
du début des années 2000. Avec sa grande mèche qui lui tombe sur le
visage et ses sweats à capuche, il a tout du parfait geek.Depuis
le départ de ses parents à Angers, Nicolas Bernard-Buss vit seul dans un
petit studio à Paris. Pour payer son loyer, il bosse le soir dans une
société d'événementiel. Il s'occupe de l'accueil, du vestiaire ou de la
plonge. L'été, le jeune homme livre des pizzas, travaille chez McDo,
multipliant les petits boulots pour vivre. Nicolas ne sait pas encore
précisément ce qu'il veut faire plus tard. Peut-être du journalisme,
comme sa mère. Il aime écrire. Cet «hypersensible», comme nous le confie
l'un de ses proches, a même plusieurs projets d'écriture en cours.[…] Il n'a jamais été encarté nulle part, ne s'est jamais engagé dans un
seul mouvement. Il fréquente seulement l'aumônerie de la Catho où il
prend sa part dans l'organisation de débats sur des sujets de société.
Avec la loi sur le mariage pour tous, il se découvre une âme de
militant. Nicolas est de toutes les manifestations. Son cercle d'amis
s'élargit. Ses nuits sont de plus en plus courtes.Au moment du
vote de la loi au Sénat, certains se laissent tenter par la violence ou
la provocation. Pas lui. Il fait partie des six jeunes qui, dans la nuit
du 15 au 16 avril, se sont réunis pour réfléchir aux moyens de
poursuivre de façon pacifique leur opposition à la loi Taubira.
Ensemble, ils fondent les Veilleurs. Nicolas, qui prend alors le pseudo
de Nicolas Berns, après avoir reçu plusieurs messages d'intimidation sur
sa boîte e-mail, s'occupe de la visibilité du mouvement sur les
réseaux. Il trouve le logo. A plusieurs reprises, il confie à sa mère sa
joie de participer à ce mouvement de résistance pacifique. Nous
l'avions rencontré sur l'esplanade des Invalides. Les médias n'avaient
d'yeux que pour les agitateurs qui se frottaient aux CRS. «Le bruit ne
fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit», nous avait-il répondu
en citant saint François de Sales. Berns était persuadé qu'un jour
l'histoire lui donnerait raison. Il a la dissidence dans ses gènes. Son
père polonais a vécu, adolescent, l'état de siège de décembre 1981 au
moment de la naissance de Solidarnosc. Sa grand-mère a fui la Lituanie à
l'âge de 25 ans, à la suite de la répression soviétique. Nicolas est le
fruit de cette histoire-là. A 12 ans, il accompagne sa grand-mère qui,
pour la première fois, est revenue à Vilnius après quarante-trois ans
d'absence. Ce long voyage en forme de pèlerinage familial a été
l'occasion d'échanges sur la résistance à l'oppression, le choix de la
liberté… […]"
Jean
Très beau texte qui devrait convaincre certains indécis : c’est un jeune homme honnête qui se bat pour vivre, cumule les petits boulots et bosse dur pour ses études. Et face à ce jeune homme qui ose dire non, l’impitoyable décision de justice…
Sans avoir vécu une telle histoire, plusieurs pourraient plus facilement s’identifier à lui en la lisant.
nedelec
En union de prière pour Nicolas..
Tu as raison Nicolas,
Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit..
C’est pourquoi, tes amis ont inventées veilleurs debout,
Pour toi…et que quelques-uns font quand même un peu de bruit..
Ils sont sourds et aveugles les ânes qui nous gouvernent ( pardon les ânes..ceux de la crèche de l’entrée à Jérusalem..et de nos fermes )
PGC
Soutien TOTAL à Nicolas !!!
Nathanaël
Il est vain d’opposer encore le bien qui, lui, ne ferait pas de bruit, aux « agitateurs » tentés par la « violence » (?) ou la « provocation ». L’expérience montre, qu’in fine, que vous soyez Hommen ou Bisounours, Bourges ou Barjot, l’appareil politico-médiatique vous excommuniera, quand il ne vous enverra pas au gnouf.
Maintenant, c’est le Figaro qui parle, on ne peut en exiger trop.
M.de PONTCALLEC
De VANNES, de NANTES, on ne lâchera pas !
Les BRETONS ont toujours été des têtes dures, comme les Alsaciens ! Ce pouvoir jacobin, socialo-communiste veut un HOMME NOUVEAU ! Nous, on n’en veut pas !
On veut conserver le charme de la vie, la masculinité et la féminité.
Michel
Cet emprisonnement politique marquera l’histoire contemporaine et bien sûr celle du socialisme, comme elle entachera de manière indélébile la vie de ses auteurs.
La France a eu de nombreux prisonniers politiques,y compris au XXè siècle (Maurras, etc.) Durant la guerre d’Algérie aussi.
Les “gens de gauche” qui se sont élevés contre l’emprisonnement politique se taisent aujourd’hui, tous sont coupables : élus, syndicalistes, militants.
Ces gens de gauche ne pourront gommer de l’histoire, et de leur CV politique cet acte d’un autre temps, cet acte qui démontre une fois de plus, que les français ne doivent jamais leur faire confiance.
Papon
Et pourtant la Catho n’est pas un lieu tres recommendable: au debut de l’année j’ai assisté à une conference donnée par un academicien d’origine mexicaine, la premiere demi-heure -trente minutes !- a été consacrée à faire l’eloge de l’homosexualite.
René Clémenti
La Newsletter n° 9 du Printemps français datée d’hier 1er juillet indique que l’adresse où écrire à Nicolas a changé. Est-ce vrai?
Zabo
La personnalité de ce jeune-homme est décidément bien attachante ! Tenez bon Nicolas, vous êtes notre premier martyr et nous prions pour vous chaque jour, nous sommes fiers de vous et soyez-en sûr, nous gagnerons, ce n’est qu’une question de temps, qui n’appartient qu’à Dieu, mais notre détermination et notre courage, les vôtres en particuliers, ne laissent pas le Ciel indifférent. Dieu est avec nous, battons-nous encore et encore, tenons bon et Lui donnera la victoire !
Dubitatif
Nathanaël, vous avez parfaitement raison :
Il est vain d’opposer encore le bien qui, lui, ne ferait pas de bruit, aux « agitateurs » tentés par la « violence » (?) ou la « provocation ». L’expérience montre, qu’in fine, que vous soyez Hommen ou Bisounours, Bourges ou Barjot, l’appareil politico-médiatique vous excommuniera, quand il ne vous enverra pas au gnouf.
Maintenant, c’est le Figaro qui parle, on ne peut en exiger trop.
Pour le “bruit” dans quel contexte Saint François de Sales s’exprime-t-il ?
roger
Soutien à Nicolas.
DUPORT
SOUTIEN 100% à NICOLAS !!
roseline
Je souhaiterais moi aussi connaître la nouvelle adresse de Nicolas, car nous lui avons pour le moment envoyé 2 cartes postales, mais nous aimerions bien continuer. Or, comme il n’est plus en Quartier de Haute Sécurité ( grâce à Hervé Mariton et quelques autres personnalités qui sont allés à Fleury Mérogis pour plaider la cause de Nicolas ), il a sûrement changé de numéro d’écrou, et donc son adresse n’est plus tout à fait la même, et j’aurais peur que pour cette minuscule raison, tous nos courriers, aux uns et aux autres, partent à la poubelle.