Interrogé par Caroline Parmentier dans Présent (dont le site internet vient d'être renouvelé), Nicolas Bay déclare :
"[…] Il faut mener une lutte sans faiblesse face aux islamistes ! Et face à TOUS les islamistes, car je remarque que si l’on se focalise beaucoup sur les salafistes, on en oublie trop facilement les autres mouvances qui partagent en réalité la même matrice idéologique. Je pense notamment aux Frères musulmans, représentés dans notre pays par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), organisation avec laquelle des responsables politiques tels que Christian Estrosi ou Alain Juppé entretiennent de cordiales relations dans leurs villes respectives. Pour ma part, je considère que l’on ne doit pas distinguer les islamistes selon la longueur de leur barbe ou l’épaisseur du voile qu’ils imposent aux femmes. […]
Les déclarations de Florian Philippot notamment sur le « mariage » homo sur lequel il a ironisé, laissant entendre qu’il ne s’agit pas pour lui d’un sujet majeur, ont provoqué une vive polémique. Est-ce que vous confirmez que vous abrogerez la loi sur le mariage pour tous si le FN arrive au pouvoir ?
Sur ce sujet, la position adoptée à l’unanimité par notre Bureau politique (dont Florian Philippot fait bien sûr partie) est claire et je la rappelle : oui, le FN abrogera la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Je n’ai pas lu où que ce soit que Florian Philippot aurait changé d’avis à ce sujet.
Comme dans tout groupe humain, il y a au FN des personnalités avec des parcours et des sensibilités différentes, mais chacun se retrouve dans le corpus commun tel que défini par notre présidente et par nos instances. Ces nuances font que l’on peut être plus sensible à tel ou tel sujet. Pour ma part, je considère que les enjeux et combats sont multiples mais liés et doivent être menés de front. C’est à mes yeux le même mouvement de globalisation et d’indifférenciation qui s’attaque aux nations, aux frontières, aux identités, et à la famille.
A droite on entend beaucoup de défiance contre Marine Le Pen. Elle a gagné beaucoup de voix à gauche mais elle n’arriverait pas à rassembler à droite. C’est un peu le sens des Rendez-vous de Béziers organisés par Robert Ménard fin mai. Il le dit lui-même : « L’incapacité du FN à prendre une région en décembre dernier, la place de Juppé très haut dans les sondages, tout concourt à décourager certains de nos amis, à penser que 2017 est déjà perdu. » Seul contre tous, le FN peut-il encore gagner ?
— Il me semble qu’une partie de votre analyse est erronée : lors des élections régionales, un grand nombre d’électeurs issus de la « droite » se sont portés sur les listes du Front national. Pas suffisamment pour que nous l’emportions, je vous le concède, mais la poussée a cependant été très forte. Et c’est justement pour cela que certains – dont les prébendes et places sont directement menacées par cette érosion électorale – tentent de caricaturer notre programme, nos positions et propositions. Face à cela, il s’agit pour nous de continuer à parler plus haut, plus clair et plus fort, notamment dans le domaine économique. En rappelant que l’Etat protecteur et la liberté d’entreprendre ne sont pas antinomiques, bien au contraire, ou encore que notre projet défend tout autant le protectionnisme qu’une politique fiscale tournée vers la défense des petites et moyennes entreprises qui constituent l’essentiel du tissu économique de la France. Et pour évoquer les rencontres organisées à Béziers par Robert Ménard, je trouve sain et vivifiant que le débat intellectuel soit foisonnant au sein ou à la périphérie de notre mouvement. Tout ce qui permettra que le rassemblement des patriotes sincères se poursuive et s’amplifie autour du Front afin d’assurer la victoire de Marine Le Pen en 2017 doit être encouragé.