Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy pourrait annoncer, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, la fin du divorce devant le juge. Les époux qui engagent un divorce par consentement mutuel n’auraient plus – sous certaines conditions – à se rendre au tribunal, mais pourraient aller tout simplement devant leur notaire. L’objectif est d’alléger la charge des tribunaux et de réduire le coût du divorce. Quelque 75 000 divorces par consentement mutuel – sur 139 000 divorces au total – ont été prononcés l’an dernier.
Cette réforme a été préparée dans le plus grand secret et, hier soir, les représentants du Conseil supérieur du notariat (CSN) affichaient leur surprise : «Nous n’avons pas été consultés !» L’idée avait déjà été lancée par la gauche et rejetée par les notaires :
"Lorsque Élisabeth Guigou, alors garde des Sceaux de Lionel Jospin, avait émis cette idée, nous avions déjà décliné l’offre. Nous estimons en effet que la justice a un rôle important à jouer, notamment pour s’assurer que l’un des deux époux ne se laisse pas entraîner malgré lui dans une procédure amiable."
Et comme toujours, les enfants sont oubliés. C’est le fondement même de la société qui est encore attaqué. Et cette mesure s’oppose frontalement au texte publié hier par le Pape :
"celui qui, même inconsciemment, entrave l’institution familiale rend fragile la paix dans la communauté tout entière, nationale et internationale, parce qu’il affaiblit ce qui, de fait, est la principale «agence» de paix."
Si l’on veut vraiment alléger la charge des tribunaux, pourquoi ne pas supprimer tout simplement le divorce ? La société ne s’en porterait que mieux.