Les différentes critiques du président français à l’égard de la Banque Centrale européenne, ne semble provoquer que le mépris de cette dernière, jalouse de son indépendance et de ses prérogatives. Si l’on pousse jusqu’au bout la critique de la politique monétaire de l’UE, il faudra sortir de la zone euro. Comme l’écrit Gérard Gachet :
"[L]a plupart de nos partenaires européens s’accommodent fort bien de l’euro fort et de la BCE. A commencer par l’Allemagne, qui a digéré sa réunification et procédé aux grandes réformes libérales que la France est quasiment la dernière en Europe à ne pas avoir accomplies. Cela est vrai, mais cette constatation est en elle-même porteuse d’une remise en cause très puissante du principe de la monnaie unique : est-il sensé d’imposer la même unité de compte et la même politique monétaire – qui plus est gérées par un organisme n’ayant de comptes à rendre à personne – à des pays qui n’ont pas la même situation économique et sociale, et donc pas les mêmes impératifs de politique économique ? En d’autres termes, le système de l’euro n’est-il pas condamné à imploser en raison de l’extrême diversité des pays qui l’utilisent aujourd’hui et de ceux qui l’utiliseront demain ? Cette question devrait réveiller quelques souvenirs dans la mémoire de Nicolas Sarkozy, lui qui fut jadis un partisan d’Edouard Balladur : ce dernier prônait à l’époque une monnaie commune – et non pas unique -, c’est-à-dire une unité de compte utilisée par l’Europe pour ses échanges extérieurs, mais vis-à-vis de laquelle pourraient varier les monnaies nationales qui n’auraient pas disparu. Mais, hélas, Maastricht l’emporta…
A ce sujet, une information qui "fait sens", comme disent nos intellectuels. Savez-vous quel est le seul grand pays d’Europe pour lequel l’OCDE vient de réviser à la hausse (de 2,7 à 3,1%) ses prévisions de croissance 2008 ? La Grande-Bretagne, qui, faut-il le rappeler, n’appartient pas à la zone euro. CQFD."