Suite à plusieurs réactions sur mes précédents messages, je voudrais préciser ma pensée concernant le ministre de l’Intérieur et des cultes. Certains objectent que, contrairement aux laïcards faisant de l’athéisme une religion d’Etat, Nicolas Sarkozy est plus ouvert : il a osé dire que le pays manquait de guides spirituels et qu’il fallait promouvoir les religions.
Pour mieux analyser la politique de Sarkozy à l’égard des religions (exposée dans son livre), il est indispensable d’opérer un rapide retour en arrière. Si la IIIè République a été anticléricale, sa violence à l’égard du catholicisme a eu a contrario un effet bénéfique : elle n’a en rien affadit l’Eglise en France. La Vè République n’a pas eu ce travers anticlérical forcené. Et pourtant : les généreuses subventions données à l’école libre et catholique ont détruit l’éducation catholique en France, devenue un sous-système de l’Education Nationale, avec le triste résultat que l’on connaît : des écoles sous-contrat avec l’Etat, qui ne sont plus ni libres ni catholiques…
A travers cet exemple, on s’aperçoit que le totalitarisme rampant de la Vè République a réussi là où l’anticléricalisme de la IIIè République avait échoué, malgré toutes les mesures contre le clergé et les Congrégations. La République ne veut plus faire de martyrs car le martyr est semence de chrétiens. Aussi, affirmer que Sarkozy est un moindre mal pour la religion, c’est se tromper lourdement. Le mieux est l’ennemi du bien.
Sans même parler de son islamophilie (naïve ou calculée) ou de sa supposée appartenance à l’Eglise de Scientologie (sans doute ne s’agit-il que d’un épisode de politique politicienne, mais Sarkozy nous avait habitué à plus de transparence face aux accusations), son objectif de fonctionnariser les prêtres (comme les professeurs de l’enseignement catholique à une époque récente) pour soit-disant aider les religions ("aider à la formation des prêtres permettrait d’assouplir les contraintes budgétaires"), aura pour conséquence certaine d’empêcher une formation réellement catholique des prêtres (alors qu’une nouvelle génération – celle de Jean-Paul II – grandit actuellement, dans la stricte obéissance doctrinale au Magistère) et de détruire l’Eglise en France.
"Les premiers temps étaient ceux de la persécution, les derniers seront ceux de la séduction." Bossuet