Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées Françaises, écrit dans son message de Noël :
"Par pitié, ne faisons plus de Noël un message pour gamin, un encouragement romantique à la pauvreté. Il s’agit de tout autre chose. Noël propose une stratégie de fidélité à la mission malgré le manque de moyens. Il est donc question de courage et de courage intelligent.
Pour aller à la crèche de Noël, regardons-nous bien sous l’angle du courage. Si notre courage se dresse spontanément en face du risque violent, au cœur d’actions fiévreuses où la peur nous assaille, il doit jaillir aussi comme une source fidèle en climat contraint, pesant, difficile. Le danger suscite le risque de mort mais le difficile use notre patience : les longues heures d’ennui, les complications administratives, les manques chroniques de moyens, le défaut de reconnaissance réclament aussi beaucoup de courage. Il prend alors la forme de la ténacité, de l’endurance, de la résistance à l’adversité.
Regardons-nous sous l’angle du courage intelligent. Nous le savons : la voix du budget écrase les autres. Ici on réduit, là on ferme. Ici et là, on se serre la ceinture. La question de savoir si le service que nous rendons est d’une autre nature que celui des autres n’est pas posée : seuls les chiffres parlent, ils imposent leur voix sévère. Tout autre discours est déjugé. Reconnaître que le mur d’enceinte de la ville, bien que coûteux, n’est pas équivalent aux murs des maisons qu’il protège, relève aujourd’hui d’une rêveuse vision du passé : une pierre en vaut une autre, nous dit-on, sa place dans la cité est oubliée. Que faire alors ? Etre intelligent."