Si certains élèves de Normale Sup enviaient ceux de l’ENA ayant choisi Simone Veil comme nom de promotion, ils pourront se consoler avec la nomination de la philosophe et membre du comité national d’éthique Monique Canto-Sperber comme directrice de cette prestigieuse école.
Nommée par décret présidentiel le 10 novembre dernier, Monique Canto-Sperber s’était illustrée dans Le Monde le 19 septembre 2000 en déclarant à propos de l’avortement : "Faisons l’hypothèse que le fœtus est une "personne" et qu’il est porteur d’intérêts ou de droits proprement humains… Il n’en découlerait aucunement que l’avortement doive être prohibé moralement. Nous aurions plutôt devant nous une situation de conflit d’intérêts vitaux, ou le développement des intérêts d’une personne, le fœtus, se ferait aux dépens des intérêts fondamentaux d’une autre personne, la mère. Celle-ci pourrait admettre sans réserves que tuer un embryon est un mal, qu’en d’autres circonstances elle ne ferait pas, mais que, pour l’heure, elle ne peut agir autrement. "
A cette occasion, l’association Laissez les vivre n’avait pas manqué de réagir en déclarant : "Monique Canto-Sperber est très claire : lorsque l’autre vous gêne, il est des circonstances ou, dans un choix moral conscient, vous avez le droit de le tuer (…) On arrive là au terme d’une logique invertie marquant la désagrégation totale du lien social (…) au nom d’une décision individuelle de convenance, à accorder à un individu le droit exorbitant de vie et de mort sur un autre individu."
Il est toujours intéressant de connaître nos "élites"…