Guillaume Tabard démonte cet argument facile qui court depuis dimanche soir :
"Ceux qui ont tiré les premiers ont trouvé une explication simple, commode, et qui tient en un mot : la « droitisation ». Chantal Jouanno, Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé – trois personnalités qui n’étaient pas candidates – mais aussi des anciens ministres comme François Baroin, Bruno Le Maire ou Xavier Bertrand ont pointé une forme de « dérive droitière de l’UMP » ; pour parler clair : une course poursuite avec le Front national qui aurait été mortifère pour la droite parlementaire.
L’argument est-il fondé ? S’ils visent la stratégie du « ni-ni », ni soutien à la gauche, ni alliance avec le Front national, ils l’ont tous approuvée entre les deux tours des législatives. En fait qu’ils parlent d’excès de complaisance avec le FN, ils pensent aux œillades de Nadine Morano, qui ne fait jamais dans la nuance, ou au retrait du candidat UMP à Arles face au socialiste Michel Vauzelle. Mais cela fait 2 cas sur plus de 500 matches. C’est un peu court pour parler de « droitisation » généralisée.
En revanche, s’il y en a un qui avait assumé et revendiqué d’orienter son discours vers la reconquête des électeurs FN, c’est bien Nicolas Sarkozy. Et dans cette campagne, l’UMP n’a repris aucun de ces thèmes clivants sur les frontières, les prestations sociales pour les étrangers, …
Donc la campagne législative a été moins à droite que la présidentielle. Or, sur le plan électoral, que s’est-il passé ? Nicolas Sarkozy, partant de très très loin, a fini à 48,4 %, en tête dans 244 circonscriptions. L’UMP et ses alliés n’ont totalisé dimanche que 44 % et ne l’a emporté que dans 214 circonscriptions. Autrement dit, le débat sur les valeurs que l’UMP doit défendre est évidemment légitime, mais imputer l’échec à la « droitisation » est à tout le moins rapide. Ce procès était prévu par certains. Il devait être intenté à Nicolas Sarkozy dès après sa défaite. Mais son score meilleur que prévu de l’ancien président leur a coupé l’herbe sous le pied. Sarkozy parti, ils tentent de le ressortir. […]
Entre Fillon, Copé, Alain Juppé, mais aussi François Baroin, Laurent Wauquiez, pourquoi pas Rachida Dati, chaque jour la liste des prétendants possibles à la présidence de l’UMP s’allonge. Sans que le travail de réflexion de fond ait été lancé. Cela donne le sentiment que, dans sa reconstruction, l’UMP met la charrue avant les bœufs."
YannH
Il y a longtemps que les dirigeants de l’UMP ont abandonné les valeurs d’une droite souverainiste. D’ailleurs, l’appellation UMPS lui convient tout à fait. Reste à la “droite populaire” à rejoindre un parti de droite existant (ou d’en former un). Puis d’observer s’il y a hémoragie d’adhérents à l’UMP. Ce qui a peut-être déjà commencé.
SD-vintage
Bruno Le Maire était chargé par N.Sarkozy de la rédaction du projet UMP. La tête de l’UMP est toujours à gauche, en catimini.
Jean
Accuser la droitisation d’être l’origine de l’échec quand on n’a pas chercher à gagner, autrement quand dit cet “échec” est une réussite pour les caciques de l’ump, c’est bien se moquer du monde !
dissident
c etait facile a prevoir de la part des Juppe, Raffarin Baroin et compagnie, c est meme du copier colle des propos des journaleux Barbier et Dely, plus c est invaisemblable plus ca passe!