Renaissance catholique réagit à la proposition de Boubakeur :
"Déplorant le faible nombre de mosquées en France, 2 500 (plus 300 en construction), Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris et président du CFCM (Conseil français du Culte Musulman), interrogé par Jean-Pierre Elkabbach le 15 juin 2015 sur Europe 1, proposait que des églises vides soient affectées au culte musulman car "c’est le même Dieu" et les rites seraient "voisins, fraternels". Des démarches positives auraient eu lieu en ce sens à Clermont-Ferrand.
Il s’agit d’une triple imposture. L’unité et l’unicité de Dieu s’accompagnent dans la religion musulmane d’un rejet violent de la Trinité. "Infidèle est celui qui dit : Dieu est la troisième personne de la Trinité. Il n’y a point de Dieu si ce n’est un Dieu unique. S’ils ne désavouent ce qu’ils avancent, un châtiment douloureux atteindra les infidèles" (Sourate de la Table, verset 73). Niant la divinité du Christ, l’islam ne peut prétendre adorer le même Dieu que les chrétiens qui adorent le Dieu un et trine.
Le rite catholique par excellence qu’est la messe, renouvellement non sanglant du sacrifice du calvaire, n’a rien de "voisin" avec la récitation du Coran. De même qu’un imam n’est pas un prêtre.
Enfin si ces rites sont si "fraternels" chacun s’étonnera que la célébration de la sainte messe en Arabie saoudite soit interdite et passible de la peine de mort.
Avec son profil de commerçant levantin, le recteur Boubakeur manie à merveille l’art de la taqiya (dissimulation) inhérent à l’islam. Notons à sa décharge que l’enseignement de certains pontifes récents n’a pas été, sur notre sujet, d’une limpidité absolue. Ainsi, Paul VI déclarait le 9 septembre 1972 au nouvel ambassadeur du Pakistan : "L’Église est consciente des richesses de la foi islamique, une foi qui nous rattache tous au seul et même Dieu" et Jean Paul II, le 19 août 1985, à Casablanca : "Nous croyons au même Dieu, le Dieu unique, le Dieu vivant, le Dieu qui crée le monde et porte les créatures à leur perfection". La première chose que nous devons à nos frères musulmans, appelés à être, eux aussi, rachetés par le sang du Christ, c’est la "parole de Dieu, efficace et plus effilée qu’un glaive à deux tranchants" (Heb, IV, 12).
Nous souhaitons que les autorités épiscopales compétentes ne laissent pas, benoîtement, le trouble s’installer dans l’esprit du peuple chrétien et contribuent, par leurs réactions argumentées et claires, à "remettre l’église au milieu du village"."
Jean-Pierre Maugendre.