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Valeurs chrétiennes : Famille

« Nos finances publiques ont tout à gagner à réinvestir dans la politique familiale »

« Nos finances publiques ont tout à gagner à réinvestir dans la politique familiale »

Tribune de Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille, dans Le Figaro :

Alors que la natalité française n’en finit pas de chuter et que nos politiques sont en pleine négociation sur les lois de finances 2026, de prétendus « experts » instillent l’idée que les politiques familiales seraient inefficaces et que leur abandon serait une source d’économie pour la France. Et d’aucuns rajoutent qu’une telle suppression contribuerait à sauver la planète.

Notons d’abord que s’inquiéter d’un supposé danger de la croissance démographique, c’est ignorer que, de toute façon, la quasi-totalité des Etats du monde est touchée par une baisse de la natalité et que la population mondiale devrait commencer à décroître à partir de 2060, voire même plus tôt. C’est ignorer aussi que ce n’est pas tant suivant leur nombre que suivant leur mode de vie que les habitants de la planète ont plus ou moins d’impact sur l’environnement.

Quant à estimer que l’efficacité des politiques familiales seraient nulle, c’est mal connaître l’histoire contemporaine puisque, au contraire, l’impact des politiques familiales sur la natalité a fait largement ses preuves au fil des dizaines d’années de leur existence.

Ainsi, lorsqu’au sortir de la Seconde guerre mondiale, la Sarre s’est trouvée sous la tutelle de la France, elle a bénéficié de sa politique familiale d’alors et a connu une fécondité dynamique. Et sitôt qu’elle a quitté, en 1957, le giron français et donc les bénéfices de cette politique, sa fécondité a rejoint la moyenne basse de l’époque.

Plus proche de nous, on se rappelle qu’en 2014, la politique familiale française a été largement déconstruite. Résultat : la baisse du taux de natalité s’est nettement accentuée dès l’année suivante. Et comme rien n’a été reconstruit depuis, la chute se poursuit et atteint désormais un niveau historiquement bas. Certes, la quasi-suppression de la politique familiale n’explique pas à elle seule cette évolution, mais elle l’a clairement nourrie comme le montre l’étude fine de l’évolution démographique en parallèle des choix politiques, ainsi que le hiatus entre nombre d’enfants désirés et nombre d’enfants nés.

Alors on ne cesse de citer le cas de la Hongrie, qui semble bien arranger une certaine idéologie individualiste qui tend à être anti-famille. La Hongrie, en effet, investit depuis quelques années dans une politique familiale ambitieuse, mais son taux de natalité reste faible. Pourtant, s’en tenir à cela, c’est omettre de voir que la courbe de la natalité de la Hongrie a bien été inversée. Reste à voir les années qui viennent pour tirer des conclusions valables, au-delà des aléas conjoncturels.

D’autre part, affirmer que l’abandon des politiques familiales libèrerait des gisements d’économies, c’est omettre – ou ignorer – que soutenir la famille n’est pas une dépense à fond perdu, mais un investissement, qui en plus rapporte gros !

Même si elle est non-marchande, il n’en reste pas moins que la famille a une production domestique très importante. Et elle dépense, cotise, paye des taxes et impôts. Et plus encore, elle est un capital humain, soit une réalité concrète prise en compte par les économistes depuis la 2e moitié du 20e siècle. Ce capital humain repose sur l’accueil de l’enfant, mais aussi son éducation, c’est-à-dire l’apprentissage des compétences du savoir-être, lesquelles conditionnent la capacité d’acquérir une formation académique et de produire à son tour.

Comme le souligne l’économiste Jean-Didier Lecaillon, « les ordres de grandeur de la richesse produite par la famille sont tellement importants qu’en ce qui concerne l’intérêt qu’il y a à s’en préoccuper, il n’y a aucun doute ».

Ainsi, contrairement aux rumeurs infondées qui circulent, nos finances publiques ont tout à gagner à réinvestir dans la politique familiale. Et même, vu la dégradation de la situation démographique, dès le budget 2026 !

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