Nous avons interrogé Jean Rivière, président de Nosto Fe, à la veille de la deuxième édition de ce pèlerinage provençal:
Comment l’idée du pèlerinage « Nosto Fe » est-elle née ?
Le pèlerinage traditionnel de Notre Dame de Chrétienté (NDC), annuellement organisé de Paris à Chartres pendant le week-end de Pentecôte, avait dû être décliné en versions locales en 2021 pour s’adapter aux contraintes imposées par la pandémie de Covid-19. Cette édition provençale a fait germer le désir de renouveler l’expérience d’un grand pèlerinage traditionnel de Provence, très marquée culturellement par son histoire chrétienne. C’est toute l’ambition du pèlerinage « Nosto Fe » (« Notre Foi » en provençal) que nous souhaitons organiser annuellement. La première édition de notre pèlerinage a eu lieu l’année dernière et la deuxième a lieu les 4 et 5 octobre prochains. Nous puisons notre énergie dans l’engouement unanime que nous rencontrons parmi les provençaux heureux de renouer avec leurs racines, mais aussi au-delà des frontières de la Provence.
Quelle raison vous a poussé à choisir cette date du premier week-end d’octobre ?
Nous avons un vivier de pèlerins largement commun avec Notre-Dame de Chrétienté, de nombreux chapitres pèlerins du Sud de la France étant représentés aussi dans nos deux organisations. Pour tous ces pèlerins, nous avons souhaité proposer une date permettant de participer aux deux événements. Il nous fallait une date qui nous conserve le plus tard possible notre beau soleil de Provence. Nous avons donc choisi de proposer nos éditions chaque premier weekend d’octobre. Elle est aussi proche de la fête de la dédicace de la basilique de Saint Maximin que nous solenniserons à la messe du dimanche.
Quel est l’objectif principal de cet événement unique ?
C’est avant tout un pèlerinage, une invitation à mettre nos pas dans ceux qui nous ont précédés dans cette démarche de foi et à vivre un temps de joie et de prières. Nous marcherons de Cotignac à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, deux hauts lieux de la chrétienté que nous avons la chance d’avoir chez nous. Il s’agit d’une occasion précieuse de découvrir l’âme profonde de la Provence, où musiques, chants et prières résonneront avec l’histoire et la beauté des paysages, offrant une expérience où la liturgie et la culture se rencontrent et se magnifient mutuellement. Nosto Fe s’inscrit dans une démarche missionnaire qui met en lumière la richesse de la tradition chrétienne provençale, il suffit de se laisser toucher !
Comment va-t-il se dérouler ?
Il commencera le samedi 4 octobre par un accueil à partir de 7h30 au Bessillon, suivi d’une messe d’envoi et du départ de la colonne. Pour les chapitres familles, une messe d’envoi supplémentaire sera célébrée à midi. Nous prévoyons également de mettre à disposition des petits ânes provençaux pour accompagner les familles tout au long du parcours. Concernant les chapitres, l’organisation est assez similaire à celle, éprouvée, de Notre-Dame de Chrétienté, intégrant des chapitres adultes et des chapitres familles, ces derniers bénéficiant d’un itinéraire réduit adapté au rythme des enfants. Un chapitre enfant a également été créé cette année, ceux-ci étant entièrement pris en charge par une équipe de volontaires. Il sera également possible de marcher en unité ou en groupe scout constitué. Nous proposons aussi aux pèlerins désirant se joindre à nous mais ne pouvant pas physiquement, un chapitre « Ange Gardian » (« anges gardiens » en provençal) ; ils pourront suivre l’édition à distance. Il sera enfin possible d’évangéliser via notre chapitre « Sainte Marthe ». L’inscription est gratuite pour le clergé qui sera réparti au service des chapitre par la direction des pèlerins. Les détails pratiques et le portail des inscriptions sont accessibles sur notre site nostofe.fr.
Comment vous êtes-vous organisés ?
L’organisation intègre des camions pour transporter les sacs et tentes directement sur le bivouac du samedi soir, de sorte que chacun marchera léger (pique-nique à prévoir dans un petit sac). Le bivouac sera agrémenté par des moments plus festifs où des danses traditionnelles seront accompagnées de musique provençale jouée par des tambourinaires, offrant ainsi une ambiance conviviale, précédant une grande veillée. Elle sera prolongée par une adoration de nuit entourée d’un silence respectueux du repos de chacun (nous aurons la chance d’avoir une belle chapelle sur le lieu du bivouac). La colonne se remettra en marche le dimanche matin pour arriver en fin de matinée à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Après un temps de repos pour midi, une grande procession avec costumes, musiques et chants traditionnels dans les rues historiques de la ville, précédera une messe pontificale de clôture dans la basilique célébrée l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Touvet, ainsi que la démarche jubilaire.
Quel itinéraire avez-vous décidé de suivre ?
Le pèlerinage débutera à Cotignac avec une marche de 21 kilomètres le premier jour (14km environ pour les chapitres famille rejoignant à midi), puis une quinzaine de kilomètres le dimanche pour arriver à Saint Maximin. L’itinéraire passera au maximum par la garrigue provençale, avec des autorisations spécifiques. Des services dédiés bénévoles en assureront la sécurité et le jalonnement, en conformité avec la réglementation et en collaboration avec les services de la préfecture et du département. Le maire de la commune où se tiendra le bivouac soutient pleinement l’initiative en mettant de nombreux équipements à notre disposition et le maire de Saint-Maximin a autorisé la procession dans les rues de la ville.
Vous êtes-vous inspirés d’autres pèlerinages ?
Il existe de nombreux pèlerinages en l’honneur de Sainte Marie-Madeleine dans la région. « Nosto Fe » se veut un rendez-vous annuel ayant la particularité d’unir la messe tridentine aux traditions locales, mariant ainsi deux pratiques qui ont cohabité si naturellement pendant des siècles ; dans l’organisation, nous nous sommes inspirés des schémas du Feiz e Breizh et de Notre-Dame de Chrétienté, cultivant d’excellents rapports avec leurs organisateurs. Le fait « d’aller à Sainte Marie-Madeleine » dans cette magnifique basilique, troisième tombeau de la chrétienté, touche beaucoup de monde. Je crois que les basiliques en général sont des lieux privilégiés qui entretiennent les dévotions populaires locales même chez des personnes parfois éloignées de la Foi… et qui leur offre l’occasion d’y revenir par les pieds !
Un mot pour conclure ?
Prouvençau e catouli, nosto Fe n’a pas fali ! (Provençaux et catholiques, notre Foi n’a pas failli !)