Suite de la neuvaine à l'Immaculée conception, pour la France, avec l'abbé Loiseau :
"Traumatisés par les attentats du 13 novembre, beaucoup de Français mesurent aujourd’hui la gravité de la situation : les attentats peuvent se reproduire n’importe où et n’importe quand… Il n’est plus possible d’ignorer les causes de cette barbarie. C’est cette question qu’il nous faut nous poser : pour ces terroristes la cause était-elle sociale, politique ou s’agissait-il d’une idéologie religieuse ?
L’enseignement qu’ils ont reçu des fanatiques prend la sourate 9,31 au pied de la lettre : « Les juifs disent :Uzayr (sans doute Esdras) est fils d’Allah et les chrétiens disent : Le Christ est fils d’Allah.
Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux.
Qu’Allah les anéantisse ! Comment s’écartent-ils de la vérité ? » ou encore la sourate 5,17 : « Certes sont mécréants ceux qui disent : Allah, c’est le Messie, fils de Marie ! ». C’est cette doctrine que les terroristes ont voulu appliquer. Il s’agissait pour eux de tuer le maximum de personnes refusant la révélation d’Allah.
Un grand nombre de musulmans refusent cette interprétation mais sont démunis pour répondre aux islamistes. Il faut savoir que le communiqué de l’État Islamique identifie la France aux Croisés. Luc Ferry, peu suspect d’une vision intégriste, a rappelé que ces terroristes se sont attaqués à la France fille aînée de l’Église ! Cela nous paraît aberrant que les victimes des attentats soient vus comme des croisés, mais dans la pensée des terroristes islamistes notre nation devenue hédoniste et matérialiste est corrompue par le christianisme. La haine de la France est d’abord la haine de la foi chrétienne.
L’enjeu est donc spirituel. Ni les services de police, ni l’armée n’arriveront à maîtriser la violence islamiste à eux seuls. Si plusieurs actions politiques, sociales et militaires doivent être menées, elles risquent hélas d’être insuffisantes. Le drame que nous avons vécu et que nous continuerons de vivre ne peut être dépassé que par un renouveau spirituel de notre pays.
En effet, l’Islam refuse les trois principaux mystères de la Foi chrétienne : la Trinité qui pour eux est une forme de polythéisme, l’Incarnation qui est de l’associationnisme (Dieu est associé à une réalité humaine) et la Rédemption puisque Jésus n’a pas été crucifié (c’est un sosie qui le fut à sa place).
La perception de la révélation chez la pensée islamique apparaît alors comme un refus du Dieu Amour, Père et Sauveur, c’est-à-dire l’essence de notre foi catholique. Jean-Paul II dans son livre Entrez dans l’Espérance expliquait que l’Islam est le refus de toute dimension sotériologique (la théologie du Salut).
Notre réponse doit d’abord être spirituelle. Il nous revient de vivre profondément des mystères de notre foi pour nous ancrer dans notre espérance du Salut. Face à la barbarie, nous avons le devoir de vivre davantage l’intériorité et de la piété. Ou en sommes-nous dans notre vie d’oraison ? Dans la pratique des sacrements ? Dans notre connaissance de l’Écriture et de la Tradition ? Dans le rayonnement de notre famille et dans l’élan missionnaire ?
Face au défi qui nous attend, la tiédeur n’est plus possible. C’est dans l’espérance du triomphe du Cœur Immaculé que nous devons nous mettre à la tâche. Puisque Notre-Dame a touché le cœur de tant de musulmans et à l’approche du Jubilé de la Miséricorde, lançons une grande campagne de prières pour demander à notre Mère que nos frères musulmans découvrent eux-aussi le visage de la Miséricorde Divine, c’est-à-dire Notre Seigneur Jésus Christ, crucifié et ressuscité, l’Alpha et l’Oméga de l’histoire humaine.
La charité qui doit nous animer envers les musulmans nous invite au respect de tout ce qui demeure vrai en eux, au dialogue et enfin à l’annonce de la Bonne Nouvelle."