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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Notre supplication à Dieu : Parce Domine

Notre supplication à Dieu : Parce Domine

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Il y a des moments dans notre existence où nous traversons une profonde crise personnelle, ou même une crise en tant que membres d’une société. Existe-t-il des chants qui peuvent répondre à ce que nous vivons ? Certes, il y en a plusieurs, mais celui qui me vient à l’esprit est Parce Domine, une antienne grégorienne souvent accompagnée de quelques vers en forme métrique.
La mélodie austère du chant grégorien nous aide à exprimer notre supplication à Dieu, notre invocation pour qu’Il écoute Son peuple. En effet, il est dit : « Pardonne, Seigneur, pardonne à Ton peuple, ne sois pas toujours irrité contre nous. » Cette invocation nous fait comprendre le ton que ce chant donne à notre prière. Dans la première strophe, il est dit :
“Apaisons la colère vengeresse, pleurons devant le Juge ; invoquons-Le d’une voix suppliante, prosternés, disons tous ensemble : Pardonne, Seigneur…”
Ces paroles semblent éloignées du catholicisme bienveillant auquel nous avons été habitués ces dernières décennies. Certes, parler de « colère vengeresse » peut nous sembler dur, mais en réalité, l’accent est mis sur nos péchés : c’est l’homme qui imagine Dieu en colère contre nous à cause de notre infidélité constante. Le texte parle donc de Dieu, mais pour parler de nous.
Dans le livre de Nahum (1, 1-8), il est écrit :
“Le Seigneur est un Dieu jaloux et vengeur, le Seigneur se venge et il est plein de fureur. Le Seigneur se venge de ses adversaires et garde rancune à ses ennemis. Le Seigneur est lent à la colère, mais grand par sa force ; il ne laisse pas impuni. Dans la tempête et l’ouragan est son chemin, et la nuée est la poussière de ses pieds. Il menace la mer et il la dessèche, il assèche tous les fleuves. Le Bashân et le Carmel languissent, la fleur du Liban se flétrit. Devant lui, les montagnes tremblent, les collines vacillent ; la terre se soulève devant lui, le monde et tous ses habitants. Qui résistera devant son indignation ? Qui tiendra tête à l’ardeur de sa colère ? Sa fureur se répand comme un feu, les rochers se brisent devant lui. Le Seigneur est bon, il est un refuge au jour de la détresse ; il prend soin de ceux qui se réfugient en lui, même quand l’inondation survient. Il anéantit ses adversaires et poursuit ses ennemis jusque dans les ténèbres.”
C’est une image très différente de celle à laquelle nous sommes habitués. Pourtant, il n’y a pas de contradiction entre un Dieu miséricordieux et un Dieu juste. Si nous comprenions cela, nous comprendrions déjà beaucoup de choses.
Dans la deuxième strophe de Parce Domine, il est dit :
“Par nos fautes, nous avons offensé ta clémence. Toi qui pardonnes, répands sur nous ton indulgence.”
Dieu est là pour nous pardonner, même si nos fautes ont mis sa patience à l’épreuve. Nous avons la chance de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie précisément parce que sa justice est également infinie. Mais nous devons chercher à comprendre, au fil de l’histoire, en quoi nous devons nous corriger pour ne pas attirer à nouveau le châtiment sévère de Dieu.
Dans la troisième strophe, il est dit :
“Accorde-nous un temps favorable. Donne-nous de laver par les larmes notre cœur immolé, car ta charité est toujours vivante.”
Et le temps favorable que nous vivons est précisément celui du Carême.
Dans la quatrième strophe, il est dit :
“Écoute, ô bon Créateur, nos supplications et nos pleurs qui s’élèvent en ce saint jeûne quadragésimal.”
Et c’est bien de supplications et de larmes dont nous devons parler, d’angoisses et d’inquiétudes, de la peur pour notre avenir. Voilà, il n’y a que la supplication et l’invocation pour tenter d’attirer l’attention de Dieu sur notre misère présente.
Dans la dernière strophe, il est dit :
“Toi qui lis les cœurs, tu sais combien notre force est faible ; à nous qui nous tournons vers toi, montre ta miséricorde.”
Cette strophe est particulièrement belle, car elle affirme que Dieu, qui lit les cœurs, sait combien nous sommes faibles. Ce n’est qu’en reconnaissant que nous vivons dans le péché, en reconnaissant notre fragilité, que nous pouvons espérer obtenir quelque chose. L’orgueil et l’arrogance ne nous aideront pas dans les difficultés actuelles.
La belle mélodie du premier mode, simple mais solennelle, semble justement réitérer cette invocation, en se répétant presque d’une demi-phrase à l’autre. Une phrase ascendante sur les mots « ne in aeternum » semble presque suggérer cette nécessité qu’a l’homme de la miséricorde de son Créateur.
Sur le site de l’Union des catéchistes (unionecatechisti.it), je trouve cette belle méditation inspirée de notre antienne :
“L’Écriture Sainte est remplie de faits prouvant que Dieu accepte les petits moyens de pénitence et qu’Il pardonne souvent de nombreux péchés en échange de modestes actes de mortification ou de prière, comme ce fut le cas des Hébreux dans le désert, infestés par des serpents venimeux et sauvés en regardant simplement le serpent de bronze élevé sous la forme d’une Croix par Moïse, sur l’ordre de Dieu, au milieu du campement. C’était un symbole du Divin Crucifié. Nous savons qu’un seul mot de repentir sincère, jailli d’un cœur aimant et pénitent, suffit à obtenir un généreux pardon et à entendre, comme pour Madeleine : « Beaucoup t’a été pardonné parce que tu as beaucoup aimé. »”
Faisons nôtre, avec confiance, cette prière fervente.

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