Pour Jacques Bichot, économiste et professeur émérite à l'Université Lyon III,
"la politique familiale fait l’objet d’une incompréhension massive. Elle est considérée comme un ensemble d’aides à la famille, ce qui constitue une position idéologique, politique et juridique humiliante pour les familles, sans rapport avec la réalité de leur rôle au sein de la nation et de l’économie."
Autrefois, les parents formaient et éduquaient leurs enfants, qui subviendraient à leurs besoins quand ils seraient âgés. Les enfants étaient donc une richesse familiale. Depuis la révolution industrielle, l'échange entre les générations a petit à petit été transposé de la famille à la nation. Sauf que le lien entre la mise au monde, l'entretien et l'éducation des enfants d'une part et le financement des retraites par répartition d'autre part, est désormais soigneusement occulté : ce n'est pas l'investissement dans les nouvelles générations, mais les cotisations vieillesse qui sont censées préparer les pensions futures :
"La dénaturation de la politique familiale est ainsi la conséquence inéluctable du mensonge fondateur des retraites par répartition actuelles."
Les propositions de Jacques Bichot :
"Pour construire une politique familiale digne de ce nom, il ne suffit donc absolument pas d’augmenter la masse des prestations familiales et de les adapter mieux aux besoins des familles : il faut procéder à une véritable révolution copernicienne – ou "sauvyenne", puisque c’est Alfred Sauvy qui a montré le caractère erroné des conceptions qu’il nous faut remplacer – et reconnaître que seules les contributions à l’investissement dans la jeunesse, et donc en premier lieu l’entretien et l’éducation des enfants par leurs propres parents, ont vocation à justifier des droits à pension.
Concrètement, il conviendrait de faire financer par une même "contribution jeunesse" à la fois les prestations familiales, l’assurance maternité, l’assurance maladie des enfants, ainsi que la formation initiale, et d’attribuer les droits à pension en partie au prorata des enfants élevés, en partie au prorata des versements effectués au titre de la contribution jeunesse. Les droits à pension deviendraient ipso facto véritablement contributifs. Les cotisations vieillesse, en revanche, cesseraient d’ouvrir des droits à pension : comme tout remboursement de services dont on a antérieurement bénéficié, ces cotisations se borneraient à éteindre la dette contractée envers nos aînés du fait qu’ils nous ont apporté de quoi devenir des adultes capables de participer efficacement à la production de biens et de services."
Jacques Bichot propose ensuite plusieurs variantes.
Et les familles pauvres ?
"Notre conseil – mais là encore nous sommes dans le second ordre d’importance, pas dans le premier – est de dissocier complétement les prestations familiales des prestations de lutte contre la pauvreté."
Heavensinhell
Et les gens stériles? (vu qu’il s’agit d’être contre la FIV)
Et les personnes homosexuelles? (vu qu’il s’agit d’être contre le fait qu’elles puissent élever des enfants)
Et les personnes qui font voeu de chasteté?
Et les personnes qui pour des raisons diverses ne parviennent pas à se mettre en couple?
Pas de retraites pour eux. Merci bien.
[Mais non, vous avez lu trop vite. Ce sont leurs cotisations “jeunesse” et non “vieillesse” qui financeront leur retraite. L.T.]
Bernard Mitjavile
Alfred Sauvy a toujours eu le don de remettre les choses à leur place rappelant des vérités fondamentales sur les retraites comme sur le chômage que les politiciens se sont empressés de dissimuler sous des tonnes de verbiage.
DUPORT
Encore faudrait-il une volonté du bien commun au sommet de l’État
et non des TERMITES occupées exclusivement à tout saper.