Désolé, le Salon Beige ne s'est pas associé, hier, à cette journée nationale du vivre-ensemble et de la fraternitude. En fait, j'ai l'impression que personne ne s'y est vraiment associé et que la laïcité, défendue tant par Najat Belkacem que par François Baroin, n'enthousiasme pas les foules. On n'a même pas eu droit à une manifestation de franc-maçons avec tablier. Tout se perd dans notre République obligatoire.
Gabrielle Cluzel écrit :
"Mais où est donc passée la journée de laïcité ? Cachée ? Égarée ? Portée disparue ? Instituée le 9 décembre par une résolution du Sénat de 2011, elle doit permettre aux écoles d’aborder les « enjeux » de la laïcité. Comme l’écrivait Le Télégramme.fr, cette journée prenait pourtant « un relief tout particulier cette année après la double série d’attentats dramatiques. »
Elle a été, de toute évidence, réduite a minima.
Le même Télégramme.fr avait d’abord titré (avant de se raviser) : « 9 décembre : une journée de la laïcité en catimini ? ». Le reste de la presse s’est fait l’écho de la colère des « citoyens réservistes », ces 5.400 missionnaires improvisés, animés d’un zèle prosélyte qui, après les attentats de janvier dernier, avaient répondu à l’appel du ministre de l‘Éducation nationale et étaient venus s’inscrire sur un site dévolu, afin de convertir les jeunes à la sainte laïcité… et qui depuis lors, attendent désespérément qu’on les convoque.
Alors quoi ? A-t-on enfin compris, en haut lieu, l’aspect dérisoire de la mesure, rapportée à l’ampleur du problème ? S’est-on enfin rendu compte qu’il ne suffirait pas de faire, au lycée, de la prophylaxie du djihad comme on fait celle des MST, avec l’intervention annuelle d’un laïcologue paternaliste, quelques conseils d’hygiène, et une grande claque dans le dos : il faut bien que jeunesse se passe, mais n’allez pas vous fourrer dans les mauvais coups, cela pourrait vous attirer des bricoles.
Ou bien veut-on, surtout, éviter des mettre de l’huile sur le feu ? À propos de cette journée très discrète, on lit que « des mesures [avaient] été prises pour assurer la sécurité de tous ceux qui s’y [associeraient] au sein des établissements de l’Éducation nationale. », des mesures qui ne sont pas sans lien, on peut l’imaginer, avec les appels au meurtre, en France, des profs enseignant la laïcité aux enfants, proférés il y a quelques jours par le magazine de l’État islamique Dar al Islam. […]"