Partager cet article

L'Eglise : Vie de l'Eglise

Nous avons plus de chances d’aller au ciel que de gagner un match de rugby

Nous avons plus de chances d’aller au ciel que de gagner un match de rugby

Intéressant parallèle entre le rugby et la vie chrétienne par l’abbé Baudouin De Maillard-Taillefer, FSSP :

[…] N’oublions pas d’abord que comparaison n’est pas raison : si l’image du ballon ovale permet de décrire un peu la vie des chrétiens, on en restera cependant à une comparaison imparfaite et insuffisante ! Ceci dit, quelles similitudes et différences entre le match des bleus et notre vie chrétienne ?

Sélectionnés à vie

Tout commence par la sélection, qui appelle le joueur à rejoindre l’équipe dont il arbore fièrement le maillot. De même, tout démarre pour les chrétiens avec le sacrement du baptême, où Dieu nous revêt du vêtement de la grâce sanctifiante : depuis ce jour nous sommes sélectionnés à vie dans l’équipe du Bon Dieu ! Et dès cette étape, une différence majeure saute aux yeux : Fabien Galthié n’a que 22 places dans son équipe, alors qu’il n’y a pas de limites dans le camp des saints ! 

La composition du XV

Au rugby, on affronte un adversaire humain comme nous ; dans la vie spirituelle, l’équipe adverse est composée du diable comme capitaine, des démons comme piliers et du monde comme ailiers. Par contre l’équipe chrétienne – la nôtre –  est composée de tous les saints du Ciel, avec comme capitaine Notre Seigneur Jésus-Christ, sorte de demi-de-mêlée qui ne cesse d’attirer à lui tous les hommes et d’encourager les chrétiens. Il est secondé par la Très Sainte Vierge Marie, en quelque sorte un demi d’ouverture parfait, qui pousse chacun à donner le maximum : « faites tout ce qu’il vous dira ! » Face à ce binôme, l’équipe adverse ne peut rien faire, d’où les attaques sur les joueurs plus faibles que nous sommes… Autre atout de l’équipe chrétienne : les liens étroits de notre capitaine avec l’arbitre : qui d’autre, pour tenir le rôle de juge suprême, que Dieu en personne, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ ? 

Un jeu où tous ont le ballon – en même temps !

Au rugby, le cœur du jeu est la maîtrise du ballon ovale ; le cœur de la vie spirituelle est la grâce. La grâce vient de Dieu, nous l’avons reçue au baptême, et nous avons à grandir avec elle chaque jour. Alors qu’il n’y a qu’un seul ballon (normalement!) sur un terrain de rugby, ici tous les chrétiens peuvent avoir la grâce en même temps, donc marquer bien plus de points face à l’adversaire ! Et s’il est vrai qu’au rugby, les adversaires peuvent tenir et jouer le ballon, et ainsi marquer des points pour l’emporter ; dans la vie spirituelle il en va autrement ! Là, ni les démons ni le monde ne peuvent se saisir de la grâce divine : ils ne peuvent qu’essayer de la contrer, y faire obstruction, pousser à la faute, mais aucunement marquer des points. La victoire d’un chrétien est donc bien plus aisée que celle du XV de France, elle nécessite seulement de marquer le minimum de points, c’est-à-dire d’être saint en acte : un ultime acte d’amour de Dieu comme celui du bon larron sur la croix, un simple drop avec ses trois points, et c’est le Ciel assuré ! 

Aller chercher le bonus offensif

Ceci dit, pourquoi se contenter du minimum ? Le score fleuve de France-Namibie (96-0)  manifeste l’envie des joueurs de marquer le plus de points possible. Et pour marquer des points au rugby, il faut inscrire des essais. Cela tombe bien, le Bon Dieu nous demande aussi de faire des essais sur terre, d’essayer encore et toujours de faire le bien qui est à notre portée. Le succès dans la vie chrétienne ne dépend pas (toujours) de nous, mais aussi longtemps que nous persévérons, tentative après tentative, essai après essai, le tout infusé de charité, alors nous demeurons avec le Bon Dieu qui se charge de les valider et de les transformer pour nous !

Cartons et sanctions : dernière chance jusqu’au coup de sifflet final

Toutefois, marquer n’est pas si évident, car l’équipe adverse lutte pied à pied pour défendre son terrain et nous pousser à la faute. Cette équipe démoniaque ne peut pas triompher, mais si elle obtient le match nul elle aura éloigné pour toujours une âme de la Sainte Trinité. Pour cela, elle compte sur nos faiblesses, nos erreurs de lecture, nos trahisons : ce sont les fautes, en-avants et autres gestes dangereux sur les joueurs. Selon la gravité, elles peuvent donner lieu à une pénalité, pour les péchés véniels, et jusqu’à une exclusion du terrain, dans le cas des péchés mortels. Là encore, le règlement est plus souple dans la vie chrétienne que sur la pelouse : tant que le match n’est pas achevé, tant que la vie terrestre suit son cours, les exclusions ne sont que temporaires ! Par contre, elles ne durent pas dix minutes, mais jusqu’à ce que nous reconnaissions nos fautes et implorions la miséricorde de Dieu dans le sacrement de pénitence. Si en revanche la mort nous trouve sur le banc et non sur le terrain, sans la charité qui est nécessaire au vêtement de notre baptême, alors l’exclusion devient définitive, alors il est trop tard, alors le Ciel est perdu, et c’est l’enfer par notre faute et notre orgueil…

La stratégie de la victoire

Pour gagner, il faut marquer des points, au moins le minimum, et viser le maximum ; pour cela il faut donc batailler contre l’équipe adverse : de l’intérêt des passes, mêlées, courses vers l’en-but, jeu au pied, touches et ballons portés : autant d’actes différents, autant de combinaison possibles, autant de manières différentes de vivre chrétiennement, saintement, avec l’amour de Dieu et du prochain qui nous rapprochent inexorablement de la victoire ! Chacun de nous peut ainsi trouver la manière qui lui correspond de renoncer à soi-même, de prendre sa croix et de suivre le Christ, le tout sous l’œil attentif et les avis techniques du staff que constituent les prêtres et évêques, pasteurs de l’Église, entraîneurs de l’équipe de Dieu !

Aussi n’ayons pas peur des placages et obstructions adverses : ce sont les épreuves et difficultés qui ne manquent jamais sur le chemin vers le Ciel. Et puis, quand l’adversaire fait une faute, n’y a-t-il pas avantage pour notre équipe ? Cet avantage, comme nos avancées, ce sont toutes les grâces actuelles qui ne cessent de pleuvoir sur nous au quotidien, souvent à notre insu. 

Le match a déjà commencé

Que nous le voulions ou non, depuis que nous sommes nés, l’engagement est joué, le match de notre vie est lancé, et depuis le baptême nous sommes pleinement enrôlés dans le camp de Dieu. Vous l’aurez compris, nous affrontons un adversaire redoutable, mais contre un adversaire qui ne peut pas gagner, qui a déjà perdu. La seule question, c’est l’équipe que nous soutiendrons : allons-nous jouer le beau jeu de Dieu, en vivant de charité, en essayant chaque jour de faire le bien qui est possible, en aimant Dieu et le prochain ? Ou au contraire, nous replierons-nous sur nous-même, dans notre orgueil, notre confort ou notre paresse, multipliant en-avants et jeu dangereux des péchés, jusqu’à l’exclusion définitive de l’enfer ? Oui, la bataille fait rage  autour de nous, comme au point de retombée du ballon après une touche, certes il peut y avoir des blessures, des fautes, des chutes : mais n’ayons pas peur, le Christ est toujours à nos côtés pour nous relever. Après tout, ne triomphe-t-il pas par la Croix, dans la souffrance et l’humiliation, avec et malgré elles ? Oui, il est normal que notre vie chrétienne soit un combat : mais c’est pour que la victoire soit plus belle, et qu’elle dure toute l’éternité ! 

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services