Ce matin, avant d'ouvrir la Porte Sainte du Jubilé de la Miséricorde, le pape François a déclaré :
"[…] La fête de l’Immaculée Conception exprime la grandeur de l’amour de Dieu. Il est non seulement celui qui pardonne le péché, mais en Marie, il va jusqu’à prévenir la faute originelle, que tout homme porte en lui en entrant dans ce monde. C’est l’amour de Dieu qui devance, qui anticipe et qui sauve. Le début de l’histoire du péché dans le jardin de l’Éden se conclut dans le projet d’un amour qui sauve. Les paroles de la Genèse renvoient à l’expérience quotidienne que nous découvrons dans notre existence personnelle. Il y a toujours la tentation de la désobéissance qui s’exprime dans le fait de vouloir envisager notre vie indépendamment de la volonté de Dieu. C’est cela l’inimitié qui tente continuellement la vie des hommes pour les opposer au dessein de Dieu. Pourtant, même l’histoire du péché n’est compréhensible qu’à la lumière de l’amour qui pardonne. Le péché se comprend seulement sous cette lumière. Si tout restait cantonné au péché, nous serions les plus désespérées des créatures, alors que la promesse de la victoire de l’amour du Christ enferme tout dans la miséricorde du Père. La Parole de Dieu que nous avons entendue ne laisse pas de doute à ce sujet. La Vierge Immaculée est devant nous un témoin privilégié de cette promesse et de son accomplissement.
Cette Année extraordinaire est aussi un don de grâce. Entrer par cette Porte signifie découvrir la profondeur de la miséricorde du Père qui nous accueille tous et va à la rencontre de chacun personnellement. C’est Lui qui nous cherche ! C’est Lui qui vient à notre rencontre ! Ce sera une Année pour grandir dans la conviction de la miséricorde. Que de tort est fait à Dieu et à sa grâce lorsqu’on affirme avant tout que les péchés sont punis par son jugement, sans mettre en avant au contraire qu’ils sont pardonnés par sa miséricorde (cf. Augustin, De praedestinatione sanctorum 12, 24) ! Oui, c’est vraiment ainsi. Nous devons faire passer la miséricorde avant le jugement, et dans tous les cas le jugement de Dieu sera toujours à la lumière de sa miséricorde. Traverser la Porte Sainte nous fait donc nous sentir participants de ce mystère d’amour, de tendresse. Abandonnons toute forme de peur et de crainte, parce que cela ne sied pas à celui qui est aimé ; vivons plutôt la joie de la rencontre avec la grâce qui transforme tout. […]"