Dans une tribune publiée aujourd’hui dans Le Figaro, Jean-Christophe Fromantin, Député DVD des Hauts-de-Seine, Luc Carvounas, Sénateur PS du Val-de-Marne et 23 parlementaires dénoncent une France asphyxiée par un système de pouvoir unique et monolithique :
"Dans un monde en mutation, beaucoup partagent le constat des difficultés de la France à opérer les transformations dont elle a besoin.
Si une part de responsabilité incombe aux « politiques » qui manquent trop souvent de vision, on peut s’interroger sur l’efficacité de ceux qui ont la responsabilité de préparer, d’évaluer et d’appliquer les réformes. Car, dans quasiment tous les domaines – du traitement du chômage à la collecte de l’impôt, en passant par l’éducation nationale ou les politiques de santé – le ratio efficacité/ coût de nos politiques publiques est comparativement et systématiquement plus faible en France que dans les autres pays.
Ce constat ne remet pas en question l’intelligence, ni le sens du service des personnes, mais interroge directement notre administration qui confie la responsabilité de façon exclusive aux mêmes du fait de leur appartenance aux grands corps de l’Etat.
Nous devons poser la question de l’efficacité l’ENA qui détient le monopole de la gestion du pays. Au regard de l’état de la France, il y a matière à s’interroger !
Ce sujet est d’autant plus préoccupant que les énarques, au-delà des postes de direction qu’ils occupent dans l’administration, jouent efficacement de leurs réseaux pour s’immiscer dans tous les interstices du pouvoir. Des partis politiques aux états-majors des grandes entreprises en passant par les collectivités, c’est une technocratie bien établie, sûre d’elle et solidaire qui dirige le pays. Elle structure la France dans un seul modèle de pensée et d’action dont on peut se demander s’il est toujours adapté aux enjeux que nous devons relever. C’est la raison pour laquelle il faut nous interroger à la fois sur l’évolution de cette formation, sur sa réelle porosité avec les réalités du monde actuel mais aussi sur son véritable champ d’action.
A la première question sur l’évolution de la formation, je viens d’interpeller le Premier ministre sur les cours dispensés à l’ENA. L’actualisation des contenus, la diversité des intervenants et les critères d’évaluation devraient être revus à l’aune des exigences de l’exercice des plus hautes fonctions publiques. Afficher cette transparence aurait le double avantage d’ouvrir un débat sur la correspondance des enseignements avec les meilleures pratiques en matière d’administration pour le pays mais aussi de permettre à d’autres acteurs de formuler des propositions complémentaires et innovantes.
La seconde question est décisive car elle pose le sujet de l’isolement culturel des énarques par rapport aux mutations du monde. Plusieurs erreurs d’anticipation de la France face aux évolutions économiques, sociales ou politiques rendent cette question à la fois sensible et légitime puisqu’il en va de l’avenir de millions d’emplois. La diversité des paramètres à intégrer pour réussir les transformations dont la France a besoin ne peut certainement plus se contenter d’un système de formation unique et monolithique. L’administration de la France et la préparation de son avenir appellent au contraire à l’engagement d’une diversité de talents. Ne serait-il pas stratégique que les futures élites administratives de notre pays aient l’expérience d’une activité à l’international, d’une vie en entreprise ou d’une pratique de l’innovation ? Nous devons faire en sorte que l’accès aux plus hauts postes de l’administration ne soit plus réservé aux seuls énarques mais soit ouvert à la diversité des compétences et des expériences que requièrent des politiques modernes et courageuses. […]"
Nathanaël
C’est une illusion récurrente que ce lieu commun cent fois entendu, selon lequel la politique devrait être confiée à des chefs d’entreprise. Comme si l’Etat se gérait comme une entreprise privée. Et comme si un manadgeur, devenu maître d’un budget public et patron d’une clientèle électorale, ne se comportait pas tout simplement comme n’importe quel autre politicien.
PK
Je crois qu’il y a erreur… Quand de Gaulle a créé l’ENA, le pays errait aussi dans le n’importe quoi faute d’ÉLITES qui le dirigeaient…
Je ne suis pas particulièrement gaulliste mais le constat était juste… Est-ce que la solution est pire que la situation d’origine ? Non. On est juste tombé dans les mêmes travers…
Remettre en cause l’ENA ? C’est juste tombé à nouveau dans les mêmes travers… On fait donc du sur-place !
Il nous faut à la fois du sang neuf, du sang varié et des gens motivés : c’est tout ! Que la solution soit externe ou interne à l’ENA ne changera pas cet état de fait : sans renouvellement de la PENSÉE, on restera sclérosé.
Mais de toute façon, l’ENA n’est que la partie visible de l’iceberg : toutes les institutions – sans exception, de la justice à l’armée – sont sclérosées de la même manière et on y remédiera de la MÊME façon…
Alpin
Très rapidement : Est-ce l’ENA qui doit être mis en cause ,ou bien encore une fois de plus la lâcheté ,le manque de courage de nos “marionnettes politiques ” qui n’ont pas oser s’affirmer comme ” chefs ” car eux seuls sont élus par le peuple .
Ces femmes et hommes politiques actuelles n’ont aucune colonne vertébrale ,aucun sang-froid, aucune détermination .
La plupart sont fait pour être des chefs ,des responsables comme moi je suis danseuse étoile .
Commander ,certes cela s’apprend ,mais au départ déjà le candidat doit faire preuve de certaines qualités indispensables .
Courage ,audace, EXEMPLARITE , etc ,etc.
Actuellement ,vu ‘l’immense crise morale à laquelle les jeunes – et moins jeunes – qui s’étale devant nos yeux , c’est pas gagné .
Je pense que l ‘ENA est un “outil ” au service des dirigeants .
Actuellement , vu ” la dignité ,le sens du devoir ,la détermination dont les politiques font preuve à œuvrer correctement pour la France et les Français d’abord ” il n’y a rien à espérer.
Nos femmes et hommes politiques sont à “des années lumière ” de l’honneur de servir du Maréchal de Belle-Isle à son fils.
Nous sommes actuellement dirigés par des marionnettes aux ordres de Washington ,de Berlin ,de Francfort ,ou par des “comiques troupiers ” c’est au choix .
Voilà le drame qui nous colle à la peau .
Tant que les Français n’auront pas compris cela et qu’ils continueront à voter – non pas pour une gauche ou une droite – ça c’est des histoires à raconter aux petits enfants pour les endormir , mais bel et bien pour “DES MONDIALISTES ” rien ne changera .
Ou plutôt si : nous nous enfoncerons chaque jour un peu plus dans la misère et la désolation.
Mais après tout , si les Français le souhaitent ,libre à eux .
“Un peuple qui élit des renégats ,des corrompus ,des voleurs ,des menteurs et des traîtres n’est pas victime ,il est COMPLICE ”
Georges Orwell
http://catholicapedia.net/Documents/ACRF/documents/Marechal_de_BELLE-ISLE-Art_du_commandement.pdf
Bastien
pour être dirigé par un certain nombre d’année par des énarques, je souscris à 100 pou 100 au constat. Cet enfermement dans une bulle est d’autant plus insupportable qu’il est le fait de grandes intelligences au service de cet enfermement appelé à tord Service Public ou Intérêt Général. Comment concilier la nécessité “d’une vie en entreprise” avec cette consanguinité avec les états majors des grandes entreprises ?
ohlala
il n’est pas nécessaire de faire des démonstrations pour juger l’ENA voir ci-dessus l’état de la justice; l’état de la SNCF, la dette de l’état et des collectivités……………
le problème restera tant que la caste politique fonctionnera par cooptation; lire le “kit de survie de l’élu local” de l’université de toulouse
gaudete
ce n’est pas pour autant qu’il faut garder tous ces énarques imbus de leurs idées et qui ne connaissent rien à la vie du citoyen lambda parce élevés dans un cocon où is se cooptent. D’ailleurs on voit le résultat avec tous ces gens très instruits mais si peu intelligent car l’intelligence ça ne s’apprend pas à l’école, ça fait partie du sens commun et ça tout le monde n’est pas capable d’en avoir, il suffit de regarder tous ceux qui pavanent dans les ministères et qui ruinent la France chaque jour un peu plus!
CVV
La France incurable n’a pas retenu la leçon de la noblesse de titre sous ses rois qui voyait parfois les plus incapables de ses enfants afficher un titre et le galvauder ensuite par une impéritie incroyable en s’affiliant à la maçonnerie ou avec une vie de débauche sans se soucier de la misère de ses sujets.
De nos jours, idem: une néo-noblesse maçonnique étatique issue des universités digne des Perses engendre de profonds débiles possédés veillant sur leurs progénitures qu’ils placent aux bons postes et qui nous dirigent vers la catastrophe.
La diable s’en réjouit car de France il n’en veut plus…
jpm
suppression immédiate de l’ENA !
Gabi
Les énarques ont une intelligence largement au-dessus de la moyenne. Comment les reconnait-on ? Ils sont dotés d’un sens du calcul étonnant.
Très rapidement, ils détectent les moyens qui leur permettront d’arriver à leur but.
Seul problème, leur sens moral est par contre loin d’être supérieur à la moyenne.
Ils sont donc excellents pour épouser n’importe quelle structure, entreprise etc… Mais incapables généralement d’en créer une par leurs propres moyens. Si cela avait été le cas, le ministère de l’emploi serait confié à une pépinière d’énarques créateurs.
entrepreneur
Le problème, ce n’est pas l’ENA.
Les gens qui y rentrent sont généralement solides intellectuellement, de bonnes familles (et pour cause), enthousiastes.
Les cours devraient sans doute être réévalués, en particulier dans le domaine de l’histoire, de la géographie et de la géopolitique où ces étudiants sont nullissimes.
Le problème, c’est de les placer systématiquement à des postes où ils sont incompétents, dépassés et incapables de faire ce qu’il faut et de leur donner un pouvoir qu’ils ne maîtrisent pas. Cela par copinage et coquinerie.
Tout système monoculturel est foncièrement mauvais, car il ne se régénère pas, est consanguin et se calcifie.
L’ENA en est une parfaite illustration.
Lino
Une question qu’il faut se poser : pourquoi à l’ENA, mais aussi à Polytechnique, tout est tourné vers le mondialisme. L’idée d’un état souverain a disparu.
Si on suit le raisonnement de Gabi, leur sens du calcul va les pousser à promouvoir eux-aussi le mondialisme. Il semblerait qu’il ne faut pas attendre d’eux un quelconque sens de l’initiative.