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Médias : Désinformation

Nous ne sommes pas des extrémistes

Nous ne sommes pas des extrémistes

De Jean-Pierre Maugendre sur Renaissance catholique :

« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». Le dramaturge marxiste allemand Bertold Brecht (1898-1956) n’en finit pas d’inspirer les folliculaires communistes ou trotskystes de l’Humanité ou de Mediapart. Si le qualificatif d’extrême droite reste encore accolé au Rassemblement national, plus par habitude et réflexe pavlovien que par réelle conviction, les chiens de garde de la pensée unique ont déniché de nouvelles victimes : les milliardaires « catholiques et ultraconservateurs » Vincent Bolloré et Pierre-Edouard Stérin. L’été a été particulièrement animé pour ce dernier, objet d’une fatwa médiatique et d’une véritable chasse à l’homme, accusé par le quotidien communiste de soutenir des initiatives non politiquement correctes : spectacle Murmures de la cité à Moulins dans l’Allier, création d’un établissement scolaire hors-contrat : l’Académie Saint Louis au château de Chalés au sud d’Orléans, rachat du « Canon français », start-up du banquet franchouillard, et du label « Plus belles fêtes de France ».

Une ténébreuse alliance

Pierre-Edouard Stérin ne fait pas mystère de son catholicisme identitaire, ce qui à ce stade n’est ni un crime, ni même un délit. La réalité est qu’est qualifiée d’extrémiste toute forme d’attachement au catholicisme et à la France. Il n’est médiatiquement admis de traiter de la France que pour l’accabler et de l’Église que pour en dénoncer les turpitudes. Extrémiste, cela veut dire : excessif, exagéré, immodéré, démesuré, outrancier, brutal, violent, dangereux. Or les vérités nationales et religieuses que nous défendons ne sont pas outrées, elles ne sont pas excessives. C’est pour empêcher qu’elles soient connues pour ce qu’elles sont, qu’on les affuble de la qualification d’extrémistes. Le Grand parc du Puy du Fou bénéficie également de la même qualification de la part des médias acquis à l’idéologie mondialiste que ce soit dans sa version post communiste et trotskyste ou dans sa version woke et libérale libertaire. Le modèle culturel et historique inclusif à suivre serait celui de la cérémonie d’ouverture des JO de 2024, mélange d’impiété, de mauvais goût et de blasphème. Le tropisme extrême droitier commencerait dès les premières réserves sur l’apologie du trouple, l’éloge de l’avortement, et l’exaltation de personnages queers ou trans représentée par Barbara Butch, animatrice des nuits parisiennes et fièrement « femme, lesbienne, grosse, juive ».

Ce qui est récusé c’est un catholicisme qui n’est un catholicisme ni de capitulation ni d’utopie. Le catholicisme de la tradition et de l’espérance, celui qui est chez lui en France parce que c’est lui qui a fait la France. Les tenants de la table rase – Du passé faisons table rase proclame l’Internationale – sont bien peu crédibles quand ils se font historiens déplorant le peu de place accordé à la Révolution ou à la République dans le spectacle historique Les murmures de la cité. La réalité est que le communisme est à la vérité historique ce que le stalinisme est à l’humanisme libéral. L’autre fait est que les touristes qui, cet été, sont allés à la découverte de notre patrimoine national et religieux, découvrant châteaux, abbayes et églises n’ont vu mentionner la Révolution française que dans le cadre d’incendies, de destructions et de profanations. Certains beaux esprits dénoncent des spectacles ou des événements politiques, sous couvert de culture. Disons le tout net, exalter la France, son histoire, son patrimoine, ses traditions culturelles ou gastronomiques est un geste éminemment politique à l’heure de la mondialisation liquide ou de l’islamisation des esprits et des mœurs. Une alliance objective s’est forgée entre tous ceux pour qui « Tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, « franchouillard » ou cocardier, nous est étranger, voire odieux » (Bernard Henri Lévy) et ceux qui croient que la France, faisant partie intégrante du Dar el-Harb (Domaine de la Guerre), a vocation à passer sous la domination de l’islam.

Nos devises

L’hydre de l’extrémisme est décrite comme étendant partout de terribles tentacules. L’attachement à la messe romaine traditionnelle serait un signe patent de connivences avec l’extrême droite « De Chartres à Paris l’extrême droite marche au pas » titre finement le journal d’investigation Reflet. La messe traditionnelle, la messe de toujours, celle de l’histoire de l’Eglise serait devenue extrémiste. Autrement dit excessive, exagérée, outrancière, immodérée, violente, brutale, dangereuse. De même que la droite est une invention de la gauche, l’extrême droite est une invention de la gauche et de la droite unies dans un même apartheid contre la tradition française qui pourrait se résumer en trois devises :

Dieu premier servi. C’est Jeanne d’Arc. C’est la manière française d’annoncer l’Evangile du Royaume de dieu. Extrémiste, excessif ? Ce qui serait véritablement excessif, ce serait bien plutôt de dire : Dieu dernier servi.

La France aux Français. C’est encore Jeanne d’Arc. Elle ne le disait pas sous cette forme ? Elle le disait avec des mots beaucoup plus énergiques : bouter hors, ce qui dans le langage actuel se traduirait par flanquer dehors l’étranger quand il est un ennemi.

Travail-Famille-Patrie, triptyque qui, bien avant d’être la devise officielle de l’Etat français, exprimait parfaitement la pensée des grands hommes politiques qui ont fait la France : saint Remi et sainte Clotilde, saint Eloi et Charlemagne, saint Louis et sainte Jeanne d’Arc, Sully et Henry IV, Colbert et Louis XIV, etc.

Contre les utopies constructivistes, cherchant à « régénérer l’espèce humaine » selon l’heureuse expression de Xavier Martin à propos de la philosophie des Lumières ou à « arracher l’élève à tous les déterminismes familial, ethnique, social intellectuel » (Vincent Peillon) nous sommes, quant à nous, attachés à « Nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous » (Chevalier de Charette). Cela n’a rien d’excessif ni d’outrancier. Ce qui l’est c’est de prétendre changer la France, bâtir un « homme nouveau », caractéristique commune à tous les systèmes (communisme, fascisme, nazisme) qui depuis la Révolution française, et dans sa filiation, ont refusé à l’homme son statut d’héritier, de débiteur insolvable à l’endroit de ses ancêtres et de créature, blessée par le péché originel, certes, mais guérissable par la grâce et la pratique des sacrements.

La rhétorique anti fasciste élaborée par ce génial propagandiste du Komintern que fut Willy Münzenberg (1889-1940) reste active, assimilant tout attachement aux Traditions, aux coutumes, à ce qui dure contre ce qui passe, au fascisme, nonobstant le fait que le fascisme se posait largement en héritier spirituel de la Révolution française, que le nazisme se revendique comme mouvement socialiste et que les principaux acteurs politiques de la collaboration avec l’Allemagne nazie, lors de la seconde guerre mondiale, étaient d’authentiques hommes de gauche : Jacques Doriot (1898-1945), fondateur du PPF (Parti Populaire Français) et ancien cadre dirigeant du PCF, Marcel Déat (1894-1955), créateur du RNP (Rassemblement National Populaire) frénétiquement anti catholique, et ancien ministre socialiste de l’Air en 1936.

Le temps de l’imposture

Assimiler la tradition française au fascisme est une imposture historique. Qualifier d’extrême droite toute action visant à retrouver le sens du travail, à préserver la famille traditionnelle et à honorer la mémoire de nos Pères est une arme politique par destination. Le « théâtre de l’antifascisme », selon l’expression de Lionel Jospin en 2007, est l’ultime rempart d’un système en faillite et proche du dépôt de bilan. Le taux record d’absentéisme témoigne d’une crise générale du travail en France avec ses conséquences financières et sociales. La crise démographique signe le glas d’une société qui méprise la famille, sa stabilité et sa fécondité au nom d’un libertarisme hédoniste sans freins. Enfin les émeutes ethniques récurrentes comme celles récentes à Aurillac mettent sur le devant de la scène des jeunes aux motivations limpides : « Je veux casser la France » déclarait benoîtement un émeutier au maire PS de la commune, Pierre Mathonier, incrédule.

Après être parvenues à réduire la France à la République nos classes dirigeantes se trouvent confrontées à un délitement général de l’attachement à la France et ne voient d’avenir que dans le fédéralisme européen. Ultime utopie constructiviste vouée à l’échec. L’histoire ne repasse pas les plats et la civilisation européenne, fondée sur le christianisme, a vécu, fragilisée par la Réforme protestante et fracassée par la Révolution française et ses conséquences.

Là-contre, nous ne sommes pas des « extrémistes ». Nous sommes des centristes, comme le rappelait déjà Jean Madiran il y a quarante ans. Nous sommes au centre – non pas au centre dérisoire de l’hémicycle parlementaire – nous sommes au centre, au cœur de la tradition française. Mais nous subissons une occupation étrangère : une occupation qui n’est pas militaire, une occupation qui est politique, culturelle, religieuse, anticatholique et qui défigure la patrie. Les pieds solidement fichés dans la terre de France, les yeux tournés vers notre patrie céleste, nous le savons : dans le temporel nous travaillons pour l’Eternel sans outrance ni excès et si Dieu veut : « sans peur et sans reproche » !

Jean-Pierre Maugendre

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