Les cinq patriarches se réclamant d'Antioche (les patriarches grec-orthodoxe, grec-catholique, syriaque-orthodoxe, syriaque-catholique et maronite) se réunissent aujourd'hui non pas, comme chaque année, au Liban, mais à Damas en Syrie. Un déplacement symboliquement fort, au vu des relations passées entre les deux pays. Le patriarche maronite Béchara Raï a donné le sens de sa démarche dans une homélie hier :
« Nous allons réfléchir ensemble, nous unir en pensée, en paroles et en actes, porter ensemble le souci de notre peuple en Syrie et en Irak ainsi que dans les divers pays du Moyen-Orient où il souffre, dans l'espérance que la passion du Vendredi Saint est suivie, le troisième jour, de la Résurrection » (…)
« Je joins ma voix à celle du pape François qui ne laisse pas passer une semaine sans prier pour la paix en Syrie, a repris le patriarche Raï. Car le monde est rempli de malice et il a besoin de rédemption. Et le prix de ce rachat, c'est aux innocents de le payer. Ceux qui ont été déplacés de chez eux, ceux qui vivent dans l'incertitude du lendemain, eux aussi paient le prix, tout comme ceux qui ont perdu la vie. L'essentiel, c'est de ne pas perdre notre maturité chrétienne. Voilà le sens de ce que nous évoquerons demain au siège de l'évêché orthodoxe. Nous patriarches sommes avec vous, à vos côtés, devant vous, avec vous dans la prière ; nous portons la cause de tous les chrétiens, des peuples de Syrie, d'Irak, de Palestine et du Yémen et de tout pays qui souffre. Nous sommes là comme nous sommes au Liban ou à Rome. Nous, les cinq patriarches orientaux, sommes là pour prier pour la paix. Nous prions pour la paix en Syrie et dans la région ; nous prions pour la conscience morte de la communauté internationale. Nous prions pour un règlement pacifique de la crise en Syrie, et pour que les Syriens, chrétiens et musulmans, restent attachés à leur terre, et pour le retour chez eux, dans la dignité, de ceux que la guerre a déplacés. Ne perdez jamais votre espérance ! »