Concernant la mobilisation du 5 mai à Quimper pour demander le maintien de la Fraternité Saint-Pierre dans le diocèse, nous avons interrogé Louis, qui fait partie des organisateurs de ce rassemblement :
Qui êtes-vous ?
Nous sommes les membres d’une communauté chrétienne de diocèse venus demander à notre évêque d’accepter le dialogue avec nous et de sortir du mépris par lequel il nous traite.
Nous représentons des fidèles de deux églises : l’une à Quimper (Saint Matthieu), l’autre proche de Morlaix (Sainte Sève), qui bénéficient de la liturgie traditionnelle et qui sont desservies par des prêtres de la Fraternité Saint Pierre en mission d’église dans le diocèse depuis 7 ans.
Quelle est la raison de votre manifestation ?
Nous sommes là pour demander à Mgr Dognin de s’expliquer sur les raisons d’un revirement brutal de sa part à notre égard : en juin 2023, il a visité notre communauté, salué son dynamisme et confirmé la mission des deux prêtres de la Fraternité Saint Pierre qui nous desservent. Six mois plus tard, en décembre 2023, il nous informe par un communiqué que les fidèles de Quimper devront quitter l’Eglise Saint Matthieu et qu’il chasse les deux prêtres du diocèse, tout en reconnaissant par écrit qu’il n’a aucun reproche à leur faire personnellement… quelle est la logique ?
Nous sommes aussi là pour demander à Mgr Dognin qu’il accepte un vrai dialogue avec les fidèles. Depuis décembre 2023, il a refusé tout contact, n’a reçu que trois d’entre nous pour leur dire qu’il n’y avait rien à négocier, a écarté les propositions que le Supérieur pour la France de la Fraternité Saint Pierre était venu lui faire début avril. Nous avons été très patients jusque-là, mais aujourd’hui, nous venons taper à sa porte et il faudra bien qu’il nous entende !
Que représentent les traditionalistes dans le diocèse de Quimper et Léon ?
Les deux communautés dans le nord du diocèse et à Quimper sont florissantes (c’est peut-être ce qui irrite certains ?). Elles attirent de plus en de plus de fidèles : 50 en 2016 à plus de 200 aujourd’hui à Quimper et plus de 300 pendant les vacances scolaires… A saint Sève, qui est une paroisse rurale, il y a chaque dimanche environ 60 fidèles, soit autant que les paroisses rurales voisines.
Et il n’y a pas que la messe dans le rite traditionnel qui attire, c’est aussi le catéchisme, les groupes de prière, les groupes pour les jeunes pro… L’évêque a reconnu par écrit le dynamisme des œuvres spirituelles de la communauté de Saint Matthieu, où il y a eu 11 adultes baptisés depuis 2018. Ce qui attire, ce sont les pédagogies traditionnelles de la foi : l’enseignement de la doctrine catholique, les dévotions traditionnelles comme l’adoration du Saint Sacrement ou la récitation du chapelet, la visite des prêtres aux personnes âgées pour leur porter la communion, l’accès à la confession et à la messe tous les jours de la semaine, etc.
C’est tout cela qui attire les fidèles : ils se sentent accueillis, accompagnés, nourris dans leur foi. C’est de tout cela que l’évêque veut nous priver par une décision injuste, totalement contraire à l’esprit du synode.
Quelle est la solution que vous demandez ?
Nous refusons d’être des fidèles de seconde zone parce que nous sommes attachés à la liturgie traditionnelle.
Nous demandons la liberté liturgique, nous voulons garder des prêtres pour la messe et activités traditionnelles, et notre place dans le diocèse.
Quand le Pape François dit que « tous, tous, tous » doivent être accueillis dans l’église, nous demandons à notre évêque de l’écouter, et de nous conserver les prêtres de la Fraternité Saint Pierre qu’il veut chasser sans motif valable.