Dixit le cardinal Ricard, dans son homélie lors de la fête de Jeanne d'Arc à Orléans, le 8 mai dernier :
"[…] on ne peut conduire un groupe humain que si on lui offre des perspectives, que si on lui présente un idéal qui soit lui-même tissé de valeurs mobilisatrices. Comment, en effet, promouvoir durablement le bien commun dans une société marquée par la défense d’intérêts catégoriels ou personnels si l’on n’est pas habité par une éthique aussi exigeante que réaliste ? On sent bien d’ailleurs que l’aventure de l’édification de l’union des peuples d’Europe demande plus que l’extension d’une libre économie de marché ou que des concertations socio-économiques. Elle a besoin d’idéal, d’élan, de vision dynamisante, en un mot de souffle prophétique. Seul un tel souffle peut faire bouger les pesanteurs, mettre du jeu dans des conditionnements qui paraissaient inéluctables, ouvrir de manière inattendue une nouvelle page de l’avenir. C’est là, me semble-t-il, tout l’apport à la gouvernance de nos sociétés des valeurs spirituelles, comprises au sens le plus large du terme. […] C’est aussi l’apport profondément original de Jeanne d’Arc que nous fêtons aujourd’hui. Jeanne n’a pas été qu’une guerrière. En elle, nous voyons l’efficacité des forces de l’esprit. Elle a fait bouger l’histoire. […]"