Sorti le 24 janvier dernier, le livre de Kaare Bluitgen, "Le Coran et la vie du prophète Mahomet", n’a pas suscité de polémique. Tout a commencé bien avant, lorsque son auteur a cherché un dessinateur pour illustrer l’ouvrage. Il a essuyé nombre de refus. Certains n’avaient pas le temps. D’autres invoquaient la peur de représailles. Mais Kaare Bluitgen tenait à ses dessins, jugeant inconcevable de ne pas représenter le personnage principal du livre. Finalement, un dessinateur a bien voulu s’occuper des illustrations… à la condition de rester anonyme.
Plusieurs médias danois se sont fait l’écho de ses problèmes. Le "Jyllands-Posten" est allé plus loin en lançant un appel à tous les dessinateurs, invités à envoyer des dessins de Mahomet. Douze caricatures ont ainsi été publiées le 30 septembre dernier.
Aujourd’hui, Kaare Bluitgen ne sent pas responsable de la vague de protestations dans le monde musulman. Il explique avoir vu monter le sentiment anti-danois avec inquiétude et incrédulité. Pendant qu’enflait la polémique, le livre de Kaare Bluitgen est sorti dans les librairies danoises. Il n’a pas vraiment alimenté la controverse. L’imam Abdul Wahid Pedersen, un Danois converti à l’Islam, juge l’ouvrage "inutile", et l’accuse de décrire injustement Mahomet comme "un chef de guerre vraiment dur, vil et impitoyable". En revanche, les dessins ne le gênent pas. Après un tirage initial de 2.000 exemplaires, le livre a déjà été réimprimé deux fois.
Agnès
“Nous avons le droit de parler de Mahomet” ?
Peut-être plus pour longtemps, surtout si la Turquie rentre dans l’UE. Voir ci-dessous un passage de l’article de La Croix de ce jour :
“Plusieurs milliers de manifestants ont déferlé vendredi dans les rues de plusieurs villes turques, brûlant des drapeaux de pays européens et des effigies du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen pour protester contre les caricatures de Mahomet”.
Au sujet de La Croix, j’ai fort peu apprécié son “gros” titre de couverture : “Des caricatures désavouées”. Apparemment, ça leur fait plaisir.
Ce qui me plaît encore moins, c’est une des raisons qui seraient invoquées par les Français : la peur. Je cite : “Près de 8 sur 10 [des personnes interrogées]s’inquiètent de la montée des violences constatée dans certains pays. Ce chiffre est très fort et traduit une véritable angoisse”. […]”Ils se posent aussi des questions sur la possibilité de voir cette violence rebondir en France”.
L’esprit de Munich ?