Suite au veto de la coalition menée par le Hezbollah, le Premier ministre libanais Saad Hariri a jeté l'éponge :
"Vu que mon engagement à former un gouvernement d'union nationale a buté sur des difficultés désormais connues, j'annonce à tous les Libanais que j'ai informé aujourd'hui le président de la République que je renonçais à former un gouvernement. Il m'est apparu que certains n'avaient pas l'intention d'aller de l'avant ou de sortir de cette situation d'immobilisme en voulant imposer des conditions extravagantes".
La coalition menée par M. Hariri a remporté les élections législatives du 7 juin, obtenant 71 des 128 sièges du Parlement, contre 57 pour le camp mené par le Hezbollah. Lundi, Hariri avait transmis une liste de ministres au Président Sleimane pour approbation, une initiative immédiatement rejetée par la minorité. Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles, leurs consultations bloquent sur les noms de certains ministres et la nature des ministères accordés à la minorité. La majorité accuse l'un des alliés du Hezbollah, le chrétien Michel Aoun, qui dirige le deuxième groupe parlementaire, d'entraver la formation du gouvernement en voulant, entre autres, maintenir son gendre Gebrane Bassil à la tête du ministère des Télécommunications. Face à ce blocage et après une accalmie de plus d'un an, les craintes d'une nouvelle crise politique au Liban ont ressurgi.
Quant au Hezbollah, il doit répondre de ses liens financiers avec le "Madoff libanais", un chiite arrêté pour avoir escroqué environ 1,5 milliard de dollars. C'était un protégé de la milice chiite.