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Médias : Désinformation

Nouveau texte de l’Evangile : fake news

Nouveau texte de l’Evangile : fake news

Certains médias français viennent d’annoncer qu’un passage «inconnu» de l’Évangile aurait été découvert, au Vatican, par un chercheur russe associé à l’Académie autrichienne, Grigory Kessel. Dans Le Figaro, Jean-Marie Guénoie explique que c’est faux :

Le passage en question est en effet connu. C’est sa traduction en syriaque ancien – une langue sémitique, issue des langues araméennes – qui l’était moins. Elle est tirée d’un texte originel et classique, rédigé en grec, relatant le verset 1 du chapitre XII de l’Évangile de Saint Matthieu.

Le texte grec – connu – dit :

« En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger ».

Le fragment retrouvé, écrit : « commencèrent à arracher des épis de maïs, ils se frottèrent avec ses mains et mangèrent».

Pas de nouveauté donc, sinon ce détail qui ne change rien au sens de l’histoire : les disciples « se frottèrent les mains». Par ailleurs, cette soi-disant «découverte» d’un nouveau fragment, daté du VI° siècle, confirme une nouvelle fois l’existence certaine d’une traduction de cet Évangile de Matthieu, à partir de sa version grecque, vers le syriaque ancien. Deux autres fragments en syriaque avaient déjà été découverts avant 2016 et un troisième le fut cette année-là. Ils sont conservés à la British Library à Londres, à la bibliothèque du monastère Sainte-Catherine au Mont Sinaï en Égypte et au Vatican.

Le fragment de ce manuscrit de la bibliothèque apostolique du Vatican atteste l’existence de traductions de l’Évangile vers le syriaque, plus anciennes qu’on ne le pensait. Elles remonteraient au III° siècle. Soit bien avant les manuscrits grecs qui ont pu traverser les âges et qui sont pourtant la matrice de ces traductions. Quant à la date de rédaction du fragment découvert, il serait du VI° siècle.

Mais contrairement aux affirmations de l’Académie de Vienne qui a lancé cette nouvelle le 6 avril par communiqué comme une «découverte», il apparaît que, non seulement, la bibliothèque du Vatican connaissait ce fragment – redécouvert il y a une dizaine d’années et déjà signalé comme une trace de l’évangile de Matthieu par Bernard Outtier dans les années 70 – et sur lequel elle avait déjà publié trois articles, dans sa revue, The Vatican Library Review, – et une notice scientifique le décrivant – mais que c’est elle qui avait commandé l’étude scientifique de ce fragment et réalisé le traitement par images multi-spectrales. La paternité de cette «découverte» revient donc au Vatican. […]

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