Lu dans Minute :
"[…] Il n’est pas innocent, à l’égard de l’évolution de la ligne politique que Marine Le Pen ne veut pas reconnaître, que la direction du Front national ait choisi, pour succéder à Florian Philippot à la tête du groupe FN au conseil régional du Grand Est, région frontalière s’il en est, l’élue alsacienne Virginie Joron qui avait signé en juin dernier sur Boulevard Voltaire une tribune très remarquée, qui avait été reprise par de nombreux sites, intitulée « L’Europe que nous voulons ». Habilement, elle y défendait une vision européo-centrée du combat politique du Front national (« La civilisation européenne, cet ensemble unique de peuples, de cultures, de traditions, de conscience de soi face au reste du monde, a toujours été dans l’ADN de notre mouvement »), n’excluant pas qu’il soit possible de réformer l’Union européenne « pour qu’elle devienne réellement l’instrument de la grandeur retrouvée des peuples européens » (« L’avenir le dira ») mais disait, « à titre personnel », préférer « le modèle du Conseil de l’Europe », qui, « refondé, renforcé et disposant d’un volet en matière de coopération militaire et de sécurité ferait du bien à l’Europe, du bien à la France ».
C’est, aussi, sur la question européenne que va se jouer la crédibilité du Front national alors que, justement, le prochain scrutin qui se profile est les élections européennes de 2019. « C’est le moment où il faut refaire du contenu », a lancé Marine Le Pen à Toulouse samedi dernier. « On va parler des idées », a-telle promis aux militants venus l’écouter, après avoir insisté sur la nécessité de disposer de projets municipaux, de projets départementaux, de projets régionaux, d’un projet national et d’un projet… européen. Que l’Europe des nations et des libertés « prenne chair », a-t-elle lancé ! Une manière d’entrouvrir une porte à une évolution puisqu’on ne voit pas comment, si le corpus frontiste était figé, on pourrait – enfin ! – parler des idées.
Peut-être dans quelques mois rira-t-on, un peu jaune tout de même en pensant aux années perdues et à la logorrhée que les cadres FN ont dû ingurgiter et propager, à la relecture des argumentaires de Joffrey Bollée, le directeur de cabinet de Philippot, qui ramenait chacune des problématiques abordées à l’Union européenne, cause de tous les maux, y compris, on s’en souvient tant nous nous en étions moqués, lorsqu’un islamiste avait tué à Berlin au volant d’un camion qui avait eu le tort d’être… polonais. Un retour à la raison ne sera pas du luxe pour repartir sur des bases un peu plus sensées."
Olivier Monteil
Tous nos voeux de réussite à Virgine Joron.
Chaussande
Un Front National en pleine refondation ne peux qu’attirer de nouvelles personnes.
Ceux qui veulent jouer perso sont déjà les perdants des prochains scrutins.
EROUANI
Bien sûr on ne peut que souhaiter pleine réussite à Virginie JORON, dont je découvre le nom.
Le départ de Florian PHILIPPOT est une chose. L’abandon de la ligne PHILIPPOT est une autre.
Les dernières déclarations de Marine LE PEN ne laissent pas entrevoir une évolution.
La refondation du FN passe par là. Ce n’est pas gagné.
De même le parti LR doit abandonner sa ligne de fausse droite, de gauche morale et d’ostracisme envers le FN. Ce n’est pas gagné.
A ces deux conditions LR et FN pourront se rapprocher et attirer des électeurs. Ce n’est pas gagné.
Les chemins de la construction d’une vraie droite à la fois moderne et attachée au baptême de Clovis, à Jeanne d’Arc, à l’ordonnance de Villers-Cotterets, à saint François de Sales, à l’édit de Nantes et aux grands auteurs, seront longs, sinueux et semés d’embûches.
Ne désespérons pas.
Marc L
Ça se confirme, le départ de Philippot va accélérer la mue européiste du FN. Europe des nations ? Pourquoi pas le monde des nations ?