Les ministres de la Justice de 13 États de l’Union ont entamé une action judiciaire contestant, au nom de la Constitution, cette nouvelle loi fédérale empiétant sur les pouvoirs dévolus aux États. Au-delà du financement de l'avortement, cette loi est en effet contraire au principe de subsidiarité.
De même, les parlements de 36 États ont passé ou vont passer des lois ou des amendements constitutionnels destinées à s’opposer, en tout ou en partie, à l’application de l’ObamaCare chez eux.
Robert
“Au-delà du financement de l’avortement, cette loi est en effet contraire au principe de subsidiarité.”
Vous racontez vraiment n’importe quoi : où voyez-vous un financement de l’avortement dans cette loi ? Mettez vos fiches à jour. Par ailleurs, il est compréhensible que cette loi vienne choquer votre libéralisme de fond, mais ne venez pas, surtout pas, y mêler le principe de subsidiarité.
[Il faudra être plus convaincant. Obliger, par une loi fédérale, les citoyens de tous les Etats américains à s’assurer est certainement contraire au principe de subsidiarité. Je crois que c’est même contraire à la simple liberté. Cette main-mise de l’Etat, que nous connaissons bien en France, va générer un appareil technocratique démesuré et très couteux, que nous connaissons bien en France.
Quant au financement de l’avortement, même les démocrates le reconnaissent.
MJ]
Robert
Le principe de subsidiarité qui fonctionne dans les deux sens, rappelons-le, prévoit que ce qui ne peut être réalisé à un échelon inférieur le soit à l’échelon supérieur. C’est le cas pour la loi dite Obamacare : à moins que vous considériez qu’il est meilleur pour un pays que les plus pauvres ne puissent être soignés faute de revenus suffisants. Ce qui est, je vous l’accorde, le principe de libéralisme, fortement combattu par l’Eglise catholique dont vous vous prévalez.
[C’est faux : les pauvres aux Etats-Unis peuvent être soignés.
Sur 45 millions de non-assurés, 9.7 millions ne sont pas citoyens américains, 17.6 millions ont des revenus supérieurs à 50.000 dollars par an et 14 millions sont inscrits dans des programmes comme Medicaid ou autres système de couverture locaux. Il reste environ 5 millions d’Américains sans couverture santé, c’est moins que les 6 millions de Français couverts par la CMU ! S’il y a un projet de loi, il devrait être soit local, soit se limiter à la couverture des personnes en détresse. Ici il s’agit d’un énorme montage fédérale qui ne va rien régler car il va technocratiser les structures médicales.
Les Américains âgés de moins de 65 ans et sous le seuil de pauvreté sont couverts d’office par une assurance médicale intitulée Medicaid (les personnes de plus de 65 ans entrent dans le système Medicare) qui est dispensée conjointement par le gouvernement et par les Etats. Environ 50 millions de personnes en profitent. Concernant ceux qui possèdent une assurance privée, environ 65% des travailleurs américains sont couverts par une assurance fournie et payée par leur employeur.
Il faudrait vous renseigner.
En outre, comme le disait Mgr Burke, ces dispositions qui autorisent le financement de l’avortement avec l’argent du contribuable, qui permettent l’euthanasie ou l’arrêt des soins médicaux aux vieillards, ou qui remettent entre les mains de bureaucrates gouvernementaux le droit de décider qui est digne ou pas de recevoir des soins, ne sont pas acceptables ! Ni pour un catholique, ni pour un être humain.
Je ne connais pas le “principe de libéralisme” avec lequel vous m’attaquez. Sans doute un hochet comme “intégriste”. Pas très rationnel.
MJ]
Robert
Alors, je vais vous renseigner :
1. Selon une étude du Commonwealth Fund, fondée sur des statistiques de l’OMS, près de 100 000 vies par an (soit 0,03 % de la population américaine) pourraient être sauvées si le système de santé fonctionnait comme en France, au Japon ou en Australie. Mais ce n’est peut-être rien pour vous.
2.En 2005, les Américains étaient 46,6 millions, soit 15,6 % de la population à n’être couverts pas aucune assurance-maladie.
3. Selon le Washington Post, en 2009, 80 millions d’Américains n’avaient soit pas d’assurance santé, soit étaient sous-couverts
4. Tout le monde sait que le principal problème tient dans la disparité des tarifs pratiqués par les compagnies d’assurances privées, qui varient selon votre âge ou votre état de santé. Plus vous êtes vieux et malade, plus vous devez payer.
5. Pour lutter contre ça, la loi d’Obama interdit aux assurances de refuser de couvrir des Américains en raison de leurs antécédents médicaux ; et octroie une aide financière aux familles qui ont des revenus inférieurs à 88 000 dollars par an.
Où est donc le problème pour vous ? Dans le fait qu’on mette en place une politique de répartition, même limitée, en faveur des plus pauvres ? Si c’est cela, je vous conseille fortement de relire votre Compendium. L’argument de la structure technocratique est toujours celui qui est invoqué en désespoir par les crypto-libéraux dans votre genre. Les Etats-Unis d’Amérique qui sont le seul pays de l’OCDE à ne pas disposer d’allocations familiales constituent sans doute votre exemple suprême. Alors qu’attendez-vous pour réclamer qu’on remette en cause le système d’allocations familiales en France qui, à n’en pas douter, a permis d’ériger une vaste structure technocratique ?
[Pour votre gouverne, les allocations familiales en France ont été inventés par les catholiques, qu’ils les avaient conçu d’une façon non étatique. Ces allocations ont été confisquées après guerre et étatisées, ce qui accentue le gaspillage technocratique et le vol par l’Etat dans ces caisses pour couvrir ses déficits, et tout ceci sans aucune amélioration pour les familles, qui voient au contraire leurs allocations diminuer avec le temps.
Et bien, c’est exactement ce qui va se passer aux Etats-Unis : non seulement les Américains non ou mal-couverts ne seront pas mieux protégés, mais en plus les autres vont être moins bien protégés, la structure technocratique va s’accroître de telle sorte qu’elle va avaler de l’argent qui aurait mieux été utilisé autrement, et prime sur le gâteau, ces fonds fédéraux vont financer la culture de mort.
A ma connaissance, ce n’est pas cela que promeut la DSE. Mais si vous le connaissiez, vous sauriez que Jean-Paul II avait explicitement condamné ces énormes machines technocratiques, dans Centisimus annus, car elles ont deux défauts majeurs : le gaspillage et la tendance à aller vers l’assistanat. La DSE recommande une chose que les naïfs comme vous ignorent : c’est la responsabilisation de la personne humaine. Car cela fait partie de sa dignité.
L’ObamaCare viole doublement cette dignité : en finançant la culture de mort et en déresponsabilisant la personne. La réforme de la santé devait prendre en compte ces deux aspects. Et c’est ce que demandaient les évêques américains. Malheureusement, ils n’ont pas été suffisamment écoutés.
MJ]
pg
@ Robert
Vous avez une interprétation erronée de ce qu’est la protection sociale. Elle ne consiste pas à redistribuer exclusivement l’argent de prélèvements sociaux obligatoires, au prix d’une perte en ligne en frais de gestion avoisinant en France comme aux USA dans les programmes étatiques Medicare et Medicaid déjà existants de 15 à 20 %. Ces frais sont très largement supérieurs aux gains des mutuelles et compagnies d’assurance privées.
Mais plus que l’efficacité du secteur privé qui n’est plus à prouver par rapport à tous les systèmes redistributifs, c’est surtout sur le principe qu’il faut s’arrêter.
L’Etat n’est pas, dans la DSE, le responsable de la santé et de la retraite de chacun. C’est de l’ordre de la responsabilité de chaque personne en capacité de le faire que d’organiser seule ou contractuellement avec d’autres sa couverture sociale ou sa retraite.
Dans le cadre de la subsidiarité, l’Etat ne doit pas s’ingérer dans ces structures, sauf pour en fixer et garantir des règles de fonctionnement, en arbitre donc. Sa seule responsabilité au nom du bien commun peut être de veiller aux plus pauvres, aux plus faibles, aux malades, aux personnes âgées nécessiteuses, etc….. afin de créer des systèmes de secours et surtout de favoriser les oeuvres privées travaillant dans ce sens.
Voilà pourquoi, contrairement au tout Etat socialisant et monopolisateur, qui a fait de la gestion de la santé un moyen d’imposer la culture de mort de l’avortement, et autres déviances éthiques graves, il serait temps de laisser à chacun les moyens d’être responsable de soi. L’assurance automobile fonctionne très bien de manière privée, et si ce sujet est moins vital, ce secteur d’assurance est efficace sans l’Etat.
Vous revendiquez le maintien des allocations familiales comme un droit social. Mais cela est éminemment discutable : il serait plus judicieux de rembourser tour ou partie de la TVA (selon le revenu) que paient les familles sur leur consommation plutôt que de leur donner une aumône de plus en plus misérable et de plus accordée sans considération du mariage et de la stabilité de l’institution familiale. Car les allocations familiales auront servi depuis trente ans à implanter en France des familles nombreuses, mais étrangères à double titre, dont le plus nuisible est que leur modèle social n’est pas celui de la famille et de la femme en occident chrétien. Le socialisme distributeur détruit toujours ce qu’il prétend soutenir ou aider.
Aux USA, l’OBAMACARE tuera l’esprit de responsabilité et pèsera de plus en lourd sur les salariés et leurs employeurs : créant un déficit permanent, il gèrera la pénurie socialiste, ainsi que le fait notre Sécu, laquelle rembourse de moins en moins, a fait de la médecine libérale un champ de ruines et de l’hôpital un monstre ingérable : de plus en plus cher pour de moins en moins de service et de qualité. Car en France, dans 20 ans, actuellemnt on importe des médecins roumains pour soigner les zones rurales, tandis que plusieurs universités médicales roumaines donnent un enseignement en français pour former qq centaines de jeunes français qui en payant la faculté roumaine alors qu’elle est gratuite en France, obtiendront ainsi le diplôme qu’un numerus clausus leur interdit d’obtenir en France, faisant d’eux des médecins à diplômes étrangers venant exercer ensuite dans leur propre pays. Dans le genre ubuesque il est difficile de faire mieux que le système de protection sociale français.
Quant aux retraites, publiques et obligatoires, on sait maintenant leur échec.
Mais cela est logique : c’est un communiste, Maurice THOREZ , qui a créé la sécurité sociale française, selon le modèle socialiste du Programme National de la Résistance. Comme tout socialisme, la SS a produit de la pénurie, du déficit, de la confiscation, de l’oppression, de la baisse qualitative constante et institutionnalisée. Voir les USA se lancer dans cette voie sans issue et contraire aux principes qui fondent la DSE explique l’opposition, non pas seulement des libéraux américains, mais aussi de l’Eglise et des oeuvres et fondations caritatives sociales et médicales catholiques (et autres) américaines.