La presse française s'est félicitée de la victoire remportée par le président américain concernant la réforme du système de santé. Daniel Hamiche ne l'entend pas de cette oreille :
"Après le vote du Sénat, le député Démocrate et catholique du Michigan Bart Stupak a dénoncé les « pressions » de la Maison Blanche sur les démocrates pro vie de la Chambre et… compté sur ses doigts. «Il y a au moins 10 à 12 membres [Démocrates de la Chambre des Représentants] qui ont déclaré, de manière répétée» qu’ils ne voteraient pas la synthèse si la substance de l’amendement Stupak/Pitts n’y était pas inclus. «Nous sommes 10 à 12 à avoir cette position, or la loi n’a été votée [à la Chambre des Représentants] qu’à 3 voix de majorité, il va donc leur manquer 8 à 10, peut-être 6 à 8 votes. Donc [les Démocrates] n’ont pas assez de voix pour faire voter [la synthèse] à la Chambre.» On comprend donc les «pressions» de la Maison Blanche sur les Démocrates “rétifs”. Même si elle ne fait pas partie de ces derniers, Louise Slaughter, députée Démocrate (New York) de premier plan, puisqu’elle est présidente de la Commission des Réglementations de la Chambre mais aussi co-présidente de l’intergroupe pro choix du Congrès, estime toute synthèse impossible entre le texte de la Chambre et celui du Sénat «indigne du texte historique» voté par la Chambre basse : «il faut demander aux sénateurs de retourner au tableau noir»…
L’affaire est donc loin d’être “pliée” alors même que l’opinion publique américaine désapprouve de plus en plus que la loi envisage le remboursement de l’avortement sur fonds fédéraux (72% contre, 23% pour selon un tout récent sondage de l’Université Quinnipiac). Du coup, la présidente Démocrate et “catholique” de la Chambre, Nancy Pelosi, n’est plus très optimiste : le scénario le plus optimiste, dit-elle, n’envisage pas un passage au vote des députés avant fin janvier ou début février de la loi qui, même adoptée, n’entrerait pas en application avant 2014. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts du Potomac."